Covid : "20% de la population commence à basculer dans la psychiatrie" (Europe 1)

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Le souci c'est que bien souvent on ne peut même pas imaginer, que notre gouvernement, ou notre employeur puisse être mal intentionné, et la prise de conscience peut faire l'effet d'un TGV en pleine face, le sol se dérobe littéralement sous vos pieds. C'est pour ça, comme le disait Nietzsche, que les gens préfèrent masquer ou ignorer une partie de la réalité qui les dérange, pour ne pas mettre en danger leurs convictions. Mais jusqu'à quel niveau peut-on faire abstraction de la réalité des faits pour rester dans sa zone de confort ?

Psychiatrie France
La santé mentale de la population s'est détériorée, sans beaucoup d'augmentation de moyens pour
les soins — Pixabay

Beaucoup de Français souffrent moralement de la crise du Covid-19, après de longs mois de restrictions. Samedi sur Europe 1, le psychiatre Serge Hefez s'alarme du fait que "20% de la population française commence à basculer dans la psychiatrie". Le spécialiste invite les autorités à préparer les conséquences de la crise sur le long terme.

INTERVIEW

C'est un constat glaçant qui est fait par le psychiatre Serge Hefez, samedi, sur Europe 1. À cause du Covid-19 et des restrictions qui lui sont liées, ce responsable d'unité du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière estime que "20% de la population française commence à basculer dans la psychiatrie". Angoisses, déprime, désarroi, colère... Bon nombre de Français se retrouvent dans des situations de détresse. Pour le spécialiste, ces symptômes ne sont pas nouveau mais ils "sont aujourd'hui en train de déraper de plus en plus vers la psychiatrie".

"On est dans cette troisième vague psychiatrique"

"C'est terrible, tous mes collègues disent la même chose", poursuit Serge Hefez. "On est dans cette troisième vague psychiatrique à l'heure actuelle, avec des risques suicidaires qui sont majeurs, avec des dépressions qui sont quasiment mélancoliques, des états de sidération anxieuse avec des risques de décompensation, un peu sur un mode paranoïaque."

Plus problématique encore : les liens familiaux et amicaux ou encore le sport ne suffisent désormais plus à atténuer ces maux, selon le psychiatre. "Il faut vraiment des soins pour ces personnes-là, des diagnostics, et pouvoir conduire des traitements appropriés."

La crainte d'une forte hausse des suicides

Serge Hefez relate l'augmentation des "tentatives de suicides, notamment chez les adolescents, qui sont multipliées par rapport à l'année dernière". Et "on sait par expérience que les suicides se produisent un an voire deux après une crise", ajoute-t-il. Pour le spécialiste, il est donc urgent que les autorités du pays préparent "ce moyen terme et ce long terme" des conséquences du Covid-19.

 

Source : Europe1.fr


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