EN DIRECT - Crash de l'A320 : le copilote a voulu « détruire » l'avion…

Demandez-vous ce qui peut pousser un jeune pilote de 26 ans à se suicider en emmenant 150 personnes avec lui. Si vous n'êtes pas trop de mauvaise foi, vous devriez trouver la réponse... (informations complémentaires).

Ça n'excuse rien bien sûr, mais, a contrario, ça permet d'essayer de comprendre...

Cordialement,

f.

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L'ESSENTIEL - Selon l'analyse audio de la première boîte noire retrouvée, le copilote était enfermé dans le cockpit et le commandant de bord était bloqué à l'extérieur.

Deux jours après le crash de l'Airbus A320 de Germanwings, mardi, près de Digne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'heure est au recueillement. L'appareil transportait 144 passagers et six membres d'équipage, faisant de ce crash la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis plus de 30 ans. Les familles des victimes sont attendues sur place jeudi alors que la boîte noire retrouvée mardi a livré de premiers éléments sur le scénario du drame et que l'enquête a connu un premier rebondissement jeudi.

#Ce qu'il faut retenir

- Les premiers corps ont été hélitreuillés, reprise des opérations jeudi

- Les proches des victimes devaient arriver sur les lieux du crash dans la matinée

- Un des deux pilotes se trouvait bloqué hors du cockpit

#L'enquête

Le copilote avait "la volonté de détruire l'avion". Les investigations ont connu un premier développement d'importance jeudi avec l'analyse des données de la première des deux boîtes noires de l'appareil, le "cockpit voice recorder" (CVR), qui enregistre tous les sons de la cabine de pilotage. La seconde boîte noire, le "flight recorder", qui contient les paramètres de vol et les informations techniques de l'avion enregistrées jusqu'à l'impact, est toujours recherchée par les enquêteurs, a confirmé jeudi le procureur de Marseille.

Selon les analyses audios de la boîte noire retrouvée, révélées jeudi par le New York Times, le copilote était enfermé dans le cockpit et le commandant de bord était bloqué à l'extérieur, au moment de la chute vertigineuse de l'appareil. D'après le procureur de la République de Marseille, "le copilote, par une abstention volontaire, a refusé d'ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d'altitude". Autant d'éléments qui, selon le procureur de Marseille, s'apparentent "à une volonté de détruire l'avion".

De son côté, le commandant de bord, qui s'était absenté pour "vraisemblablement satisfaire un besoin naturel", a essayé, en vain, de rentrer dans le cockpit. Toujours selon les analyses audios, le copilote est resté muet durant sa manœuvre, mais il "a continué à respirer normalement" jusqu'à l'impact. Des informations qui permettent d'écarter la thèse du malaise.

Le suspect "pas répertorié comme terroriste". Andreas Lubitz, 28 ans, était originaire de la région de Düsseldorf, en Allemagne. La Lufthansa a précisé jeudi que le copilote de l'Airbus avait été engagé "en septembre 2013" par la compagnie aérienne et comptait 630 heures de vol. Il était donc bien moins expérimenté que le commandant de bord qui, lui, avait 10 ans d'expérience. Le procureur de Marseille a précisé que le suspect n'était "pas répertorié comme terroriste".

Ecoutez son témoignage :


Crash de l'A320 : le commandant de bord "était... par Europe1fr

Quels scénarios possibles ? La seule certitude des enquêteurs est donc que le copilote a volontairement bloqué l'accès au commandant de bord pour déclencher la perte d'altitude de l’appareil et conduire à sa destruction. "Il a actionné le bouton commandant la perte d'altitude, pour une raison que nous ignorons, mais qui s'apparente à une volonté de détruire l'avion", a confirmé le procureur de Marseille, selon qui "rien ne permet de dire qu'il s'agit d'un acte terroriste".

#Les opérations sur la zone du crash

Les premiers corps, ou restes, des 150 victimes de l'accident de l'Airbus de Germanwings, ont été hélitreuillés mercredi par les équipes de secours sur le lieu du drame. Les opérations sur le site "ont repris" jeudi "vers 7h45" et des médecins légistes, accompagnés de gendarmes spécialisés montagnes, ont été hélitreuillés sur le lieu de l'accident, à 1500 mètres d'altitude dans une zone difficile d'accès. "Nous parcourons le site et nous nous signalons par des cris. Nous préparons alors l'évacuation et demandons aux personnes pouvant se déplacer de se regrouper sur un endroit sécurisé", détaille le médecin qui coordonne les secours médicaux, Frédéric Petitjean, au Figaro.

Voici une infographie du New York Times sur la zone du crash :

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Comme les jours précédents, plus de 300 gendarmes, 280 policiers, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs alpins venus de Gap, ainsi qu'une dizaine de médecins-légistes, sont mobilisés pour les opérations de recherche et d'enquête. Les prélèvements sur des familles pour les analyses ADN "vont commencer cet après-midi" a-t-on appris auprès de la gendarmerie. L'identification des corps prendra "des jours et même des semaines", a prévenu le procureur de Marseille Brice Robin.

L'agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a également dépêché des experts pour assister les équipes du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), a indiqué jeudi son directeur exécutif Patrick Ky. Il s'agit également, a-t-il ajouté, de "veiller à ce qu'éventuellement des actions immédiates puissent être prises pour diminuer le risque que de tels accidents ne se reproduisent".

#L'accueil des familles

Deux avions acheminant des proches des victimes du crash ont atterri jeudi à l'aéroport de Marignane, près de Marseille, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Les familles doivent rencontrer le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, avant de rallier, en bus, le site de la catastrophe, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Les centaines de personnes, familles ou proches des victimes, seront accueillies dans les chapelles ardentes dressées dans deux localités proches du lieu de l'accident, Seyne-les-Alpes et Le Vernet. Au moins deux grandes tentes en plastique blanc, totalement opaques et closes, étaient dressées jeudi matin devant la chapelle ardente de Seynes-les-Alpes.

L'Allemagne et l'Espagne qui ont mis leurs drapeaux en berne mercredi sont les deux pays les plus touchés par le drame, avec respectivement 72 et 51 victimes.

 

Source : Europe1.fr

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : L'urgence de ralentir (Arte)

 


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