Levée de l'immunité du sénateur socialiste Jean-Noël Guérini

The show must go on ! Le retour de « The Artist »… Qui pourrait bien voler la vedette à Liliane Bettencourt. Mais plus que tout ce matin, je crois qu’au final, il faut se féliciter de notre justice qui s’illustre aussi par son impartialité dans le cadre de l’affaire du Canard Enchaîné contre Bouygues (où ce n’était pas gagné). Et même s'il y a d’autres dossiers en cours ... A mon humble avis ce sont des signes encourageants dans le décor apocalyptique de notre quotidien...

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PARIS (Reuters) - Le Sénat français, où la gauche est majoritaire, a levé jeudi l'immunité parlementaire du sénateur socialiste Jean-Noël Guérini, mis en examen le 8 septembre dernier pour une affaire de marchés publics frauduleux qui embarrasse le PS.

Le bureau du Sénat a également levé l'immunité de Robert Navarro, apparenté socialiste depuis son exclusion du parti début 2010, qui est visé dans un dossier d'abus de confiance à la suite d'une plainte de sa propre formation.

Jean-Noël Guérini, sénateur des Bouches-du-Rhône et président du conseil général de ce département, avait été mis en examen, notamment pour "association de malfaiteurs, dans une affaire de marchés publics mettant en cause son frère Alexandre.

"La justice doit aller jusqu'au bout", a réagi François Hollande lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. "J'ai toujours posé ce principe et si je suis le prochain président de la République, il n'y aura aucune protection à l'égard de quiconque".

"Je renforcerai même les sanctions d'inéligibilité pour les élus qui ont été condamnés pour faits de corruption", a ajouté le candidat socialiste à l'élection présidentielle.

L'affaire Guérini embarrasse le député de Corrèze, dans la mesure où elle offre à Nicolas Sarkozy l'occasion de critiquer son concurrent, qui a été premier secrétaire du PS pendant dix ans jusqu'en 2008.

Le bureau du Sénat précise dans un communiqué, à propos de Jean-Noël Guérini, qu'il "a décidé d'accéder à la demande du juge d'instruction dès lors qu'elle apparaîtrait nécessaire pour le contraindre à assister aux actes programmés" c'est-à-dire à de futures convocations par le juge.

L'intéressé y a vu une "décision sans surprise" et souligne toujours bénéficier de la "présomption d'innocence".

"Cette décision du Sénat ne consiste en rien en un jugement sur le fond du dossier et sur l'exactitude des faits qui pourraient m'être reprochés", dit-il dans un communiqué. "J'ai déjà répondu aux convocations du juge et je continuerai à le faire, sans qu'il soit besoin de m'y contraindre."

Marie-Arlette Carlotti, première conseillère générale socialiste à avoir réclamé la démission de Jean-Noël Guérini, a estimé que la justice pourrait désormais suivre son cours.

"Cela démontre aussi que les sénateurs n'appartiennent pas à une caste qui s'auto-protège", a dit à Reuters la mandataire de François Hollande dans les Bouches-du-Rhône.

TOUJOURS HOMME FORT SUR SES TERRES

L'élue ne pense toutefois pas que cela incitera ses collègues du conseil général à mettre Jean-Noël Guérini en minorité. "Je ne pense pas que politiquement et fondamentalement cela change la donne. Pour mes collègues socialistes, qui ont déjà pris leur distance avec Jean-Noël Guérini, cela peut les aider à franchir un pas de plus."

Le juge marseillais Charles Duchaine, en charge de l'instruction, avait transmis la demande de levée d'immunité au parquet de Marseille, qui l'a transmise au Sénat, après que l'homme fort du PS des Bouches-de-Rhône eut refusé de répondre à ses questions en dénonçant des fuites à la presse.

Jean-Noël Guérini a depuis été entendu début mars par le juge, qui l'a confronté à Rémy Bargès, son directeur de cabinet, mis en examen pour "destruction de preuve" après qu'il a fait disparaître plusieurs ordinateurs du Conseil général en 2009.

La levée de son immunité parlementaire permettra au juge Duchaine de le placer en garde à vue mais aussi d'exercer à son encontre des mesures de coercition pouvant aller jusqu'à un placement sous dépôt.

L'élu PS a été mis en examen pour "association de malfaiteurs, prise illégale d'intérêt, trafic d'influence".

Ses défenseurs avaient demandé, sans l'obtenir, le dépaysement du dossier dans une autre région que Marseille en fustigeant le chef d'association de malfaiteurs, qu'ils jugent quasiment sans précédent dans le cas d'un homme politique.

Son frère cadet Alexandre a pour sa part été mis en examen en décembre 2010 pour "abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, recel et blanchiment, trafic d'influence, corruption active et détention de munitions". Incarcéré pendant plusieurs mois, il a été libéré le 17 mai.

Emile Picy, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille, édité par Yves Clarisse

Source : lepoint.fr

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