Suicides à France Télécom : un document accablant

Pour avoir un peu connu la chose, je sais ce qu’est le managment par la terreur... Aussi, quand je vois que maintenant cela touche des sociétés françaises comme La Poste, ou comme on l’avait déjà vu France Telecom. Eh bien, cela m'a interpellé et j’ai posé la question à un médecin. Ce dernier m’a dit que cela faisait maintenant des ravages dans notre société, ce type de comportement irresponsable vis-à-vis d’un être humain. Ce benchmarking permanent, facilité par nos moyens informatiques modernes, biaise la relation employeur/employé en effaçant la dimension humaine qui les lie.

Aussi, sachant que M. Lombard et ses acolytes (aidés de psychologues complices) ont volontairement poussé les gens au désespoir, en espérant une « résignation » de ces derniers (là où certains se sont suicidés).

Je pense que comme pour Servier et consorts, la place de ces gens n’est pas au sein de notre société. Ils ont failli, et leurs fautes ont coûté la vie à d'autres personnes, ce sont des meurtriers en costume cravate, leur place est donc en prison.

À la mémoire de Rémy Louvradoux et de tous les autres… (informations complémentaires).

F.

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Ouverte en 2010, l’instruction judiciaire dans le dossier des suicides de , menée au pôle de publique du parquet de , touche à sa fin. Entre 2008 et 2010, 57 salariés de l’entreprise s’étaient donné la mort (une vague de suicides auxquels s’ajouteraient, selon les syndicats, 34 autres en 2007).

Les syndicats avaient porté plainte, estimant que les salariés y avaient été poussés en raison de pressions systématiques dont l’objectif (non avoué) aurait été de faire partir 22.000 personnes sans recourir à un plan social. Un rapport de l’inspection du travail, accompagné de l’audit d’un cabinet d’études mandaté par les syndicats, avait soutenu cette thèse.

Depuis la mise en examen, en juillet dernier, pour « harcèlement moral », des trois principaux dirigeants de l’époque, l’ex-PDG Didier Lombard, l’ex-numéro deux Louis-Pierre Wenes et l’ex-DRH Olivier Barberot, le juge a collecté des éléments qui pourraient alourdir les charges qui pèsent contre eux. A tel point que les plaignants souhaitent que le juge aggrave le chef d’accusation en le faisant passer de « harcèlement moral » à « mise en danger de la vie d’autrui ». « Dès le départ, il y a eu une volonté délibérée de mettre en place un système porteur de risque social, assène Me Frédéric Benoist, avocat du syndicat CFE-CGC. On est au-delà du harcèlement moral. »

Parmi les pièces que nous avons pu consulter, un document pourrait en effet y contribuer. Il est tellement accablant que, selon nos informations, certains responsables de France Télécom auraient cherché à le faire disparaître. Il s’agit du compte rendu d’une réunion d’octobre 2006 de l’Acsed, l’association des cadres du géant de la communication, où les trois responsables d’alors s’expriment avec une incroyable franchise sur la mise en place des plans ACT et Next, présentés en 2005. Officiellement, l’objectif de ces plans était « de créer de la valeur pour rembourser les dettes, maintenir l’emploi et préparer France Télécom à devenir un opérateur du monde de l’Internet ».

Des propos édulcorés

Pourtant, ce 20 octobre 2006, Lombard et son équipe évoquent clairement l’objectif de réduction des effectifs. « Il faut qu’on sorte de la position mère poule, lance ainsi Didier Lombard. Ce sera un peu plus dirigiste que par le passé. C’est notre seule chance de faire les 22.000. » Pis, quand les cadres ont appris que le compte rendu de cette réunion avait été enregistré et diffusé, ils ont demandé à la secrétaire de l’Acsed, Marie-Claude M., de le détruire.

« Je n’ai plus ces enregistrements parce que la direction de l’Acsed m’a demandé de les détruire », explique-t-elle aux policiers le 4 décembre dernier. Le juge a même découvert que ce compte rendu avait été volontairement édulcoré par la secrétaire : « Les propos des dirigeants étant assez durs, j’ai pris sur moi de supprimer quelques phrases », explique la dévouée Marie-Claude. Ainsi, quand Didier Lombard évoque les mobilités internes à mettre en place, sa phrase « si on n’arrive pas à faire ça, on n’échappera pas au plan social » devient « on n’échappera pas à des mesures plus radicales ». Idem pour Olivier Barberot dont les propos « on va mettre le réseau dans un coin et y loger 25.000 fonctionnaires » ont carrément disparu.

La version originale du compte rendu a été retrouvée dans le garage de Marie-Claude, qui en avait gardé une copie. Interrogés, les trois anciens dirigeants assurent qu’ils n’ont donné aucune directive pour détruire ce compte rendu. Ils estiment que ces documents ne sont pas crédibles, puisqu’il y en a eu plusieurs versions. Contacté, Me Jean Veil, l’avocat de Didier Lombard, reste serein : « L’instruction n’est pas terminée, le juge n’a pas fini son travail. Mon client préfère garder ses déclarations pour la justice. »

Dernière phrase que Marie-Claude a ôtée de son compte rendu : la conclusion de l’intervention de Didier Lombard. « En 2007, les départs, je les ferai d’une façon ou d’une autre, par la porte ou par la fenêtre. »

Source : Leparisien.fr via Maître Confucius

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le salaire de la peur


Hélène Louvradoux interviewé par tb33 von -tb33


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