Les horrifiantes origines américaines de l'eugénisme nazi

5 of 5 (5 Votes)

J'ai préalablement soumis cet article à mon « correspondant » Josh (dont j'ai publié des traductions), professeur de sociologie à Tel-Aviv, qui m'a confirmé la véracité de ces faits historiques…

Après la lecture de cet article, on peut soupçonner l'eugénisme de se perpétuer plus discrètement avec les vaccins, les chemtrails, les pesticides, Big Pharma… pour conduire à une stérilisation progressive d'une partie de l'humanité.

Par Edwin Black

(Edwin Black est l'auteur de "Guerre contre les faibles : eugénisme et campagne américaine pour créer une race des seigneurs" dont est tiré cet article de 2003)

Traduit par Apolline

Hitler et ses âmes damnées persécutèrent tout un continent et exterminèrent des millions de gens dans leur quête d'une soi-disant "race des seigneurs".

Mais le concept d'une race maîtresse nordique blanche, aux cheveux blonds et aux yeux bleus n'était pas celui d'Hitler. L'idée fut créée aux États-Unis et développée en Californie, des dizaines d'années avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Les eugénistes californiens jouèrent un rôle important, quoique peu connu, dans le mouvement eugéniste américain de nettoyage ethnique.

L'eugénisme était une pseudoscience raciste qui cherchait à éliminer tous les humains jugés "inaptes", en ne préservant que ceux conformes à un stéréotype nordique. Les bases de la philosophie furent entérinées en tant que politique nationale par des lois promulguées dans 27 états portant sur une stérilisation forcée et une ségrégation, ainsi que l'opposition à certains mariages. En 1909, la Californie devint le troisième état à adopter ces lois. Au bout du compte, les praticiens eugénistes stérilisèrent de force quelque 60.000 Américains, interdirent à des milliers d'autres de se marier, en isolèrent de force des milliers dans des "colonies", et en persécutèrent un nombre incalculable par des moyens que nous venons juste de découvrir. Avant la Seconde Guerre mondiale, presque la moitié des stérilisations forcées fut faite en Californie et même après la guerre, l'état pratiqua le tiers de toutes ces opérations chirurgicales.

La Californie devint l'épicentre du mouvement eugéniste américain. Pendant les premières décennies du 20
e siècle, les eugénistes californiens comprenaient des personnalités scientifiques éminentes, même si elles étaient peu connues, spécialistes des questions raciales, tel le Dr Paul Popenoe, médecin pour les maladies vénériennes dans l'armée.

L'eugénisme ne serait resté qu'une bizarre conversation de salon s'il n'avait été largement financé par des sociétés philanthropiques, en particulier l'Institut Carnegie, la Fondation Rockefeller et par le magnat des chemins de fer, Edward Harriman. Ils étaient tous de mèche avec certains des scientifiques les plus respectés d'Amérique, sortis d'universités prestigieuses comme Stanford, Yale, Harvard et Princeton. Ces universitaires épousèrent la théorie et la science raciales et falsifièrent ensuite les données pour servir les buts eugénistes racistes.

Le président de Stanford, David Starr Jordan, élabora la notion de "race et de sang" dans son opuscule de 1902, "Le sang d'une nation", où il déclarait que les qualités et conditions humaines comme le talent et la pauvreté se transmettaient par le sang.

En 1904, l'Institut Carnegie fit construire un complexe de laboratoires à Cold Spring Harbor sur Long Island, où l'on stocka des millions de fiches sur les Américains ordinaires, pendant que des chercheurs préparaient l'enlèvement de familles, de lignées et de populations entières. Depuis Cold Spring Harbor, des partisans de l'eugénisme menaient campagne dans les corps législatifs d'Amérique, ainsi que dans les agences et associations de services sociaux.

Harriman finança des associations caritatives, comme le Bureau Américain des Industries et de l'Immigration, pour faire rechercher à New-York et dans les autres grandes villes les Juifs, les Italiens et autres immigrants et leur faire subir une déportation, une détention illégale ou une stérilisation forcée.

La Fondation Rockefeller aida à financer le programme eugéniste allemand et finança même le programme sur lequel Josef Mengele travailla avant de partir à Auschwitz.

Une bonne part de la guidance spirituelle et de l'agitation politique du mouvement eugéniste américain venait de sociétés eugénistes californiennes quasi-autonomes, comme la Fondation Betterment de Pasadena et la branche californienne de la Société Américaine d'Eugénisme, qui coordonnaient la plupart des activités en relation avec la Société de Recherche sur l'Eugénisme de Long Island. Ces organisations – qui fonctionnaient telles un réseau étroitement soudé – publièrent des lettres d'information et des journaux pseudoscientifiques, comme Eugenical News et Eugenics, et firent de la propagande pour les Nazis.

L'eugénisme démarra en tant que curiosité scientifique à l'ère victorienne. En 1863, Sir Francis Galton, cousin de Charles Darwin [tous deux britanniques], émit la théorie que si des gens talentueux n'épousaient que d'autres personnes talentueuses, le résultat en serait des rejetons significativement meilleurs. Les idées de Galton furent importées aux États-Unis au début du 20
e siècle, au moment même où les principes de Gregor Mendel sur l'hérédité furent redécouverts. Les adeptes américains de l'eugénisme croyaient avec une ferveur religieuse que ces concepts mendéliens qui déterminaient la couleur et la taille des pois, du maïs et du bétail gouvernaient aussi les caractéristiques sociales et intellectuelles de l'homme.

Dans une Amérique tourneboulée démographiquement par une immigration massive et déchirée par le chaos de la reconstruction, le conflit racial couvait partout au début du 20e siècle. Élitistes, Utopistes et soi-disant "progressistes" ajoutèrent leurs ardentes peurs raciales et leurs préjugés de classe à leur désir de faire un monde meilleur. Ils réinventèrent l'eugénisme de Galton en le transformant en une idéologie répressive et raciste. Le but : peupler la terre avec une très large proportion de gens appartenant à leur catégorie socio-économique et biologique – quasiment sans exception.

L'espèce supérieure recherchée par le mouvement eugéniste se composait de gens pas seulement grands, forts et talentueux. Les eugénistes désiraient des types nordiques blonds aux yeux bleus. Ce groupe unique, pensaient-ils, était le seul digne héritier de la terre. Pour ce faire, il fallait éliminer les nègres émancipés, les travailleurs immigrants asiatiques, indiens, hispaniques, est-européens, les juifs, les gens aux cheveux noirs, les pauvres, les infirmes et en réalité toute personne classée en dehors des lignées génétiques aristocratiques spécifiées par les "raciologues".

Comment ? En identifiant les prétendus arbres généalogiques "défectueux" et en soumettant les personnes à des programmes de ségrégation et de stérilisation perpétuelles pour détruire leurs lignées. Le grand plan était de littéralement éliminer la capacité de reproduction de ceux jugés comme faibles et inférieurs – les prétendus "inaptes". Les eugénistes espéraient neutraliser au fil du temps la viabilité de la population indésirable, jusqu'à ce qu'ils ne restent qu'eux.

Dix-huit solutions furent explorées en 1911 dans un rapport appuyé par le Carnegie, intitulé : "Rapport préliminaire du Comité de la section eugéniste de l'Association Américaine des Généticiens pour l'étude et le compte-rendu des moyens les plus efficaces pour supprimer le matériel génétique défectueux dans la population humaine". La solution n°8 était l'euthanasie.

La méthode eugéniste la plus couramment suggérée en Amérique était une "chambre létale" ou des chambres à gaz locales. En 1918, Popenoe, le spécialiste des maladies vénériennes pendant la 1
re guerre, co-rédigea un livre qui fut largement suivi, Eugénisme Appliqué, qui déclarait, "D'un point de vue historique, la première méthode qui se présente est l'exécution… Sa propension à garder le standard de la race ne devrait pas être sous-estimé." Le livre consacrait aussi un chapitre à la "Sélection létale", qui fonctionnait "par la destruction de l'individu grâce à une composante défavorable dans l'environnement, comme un froid excessif, une bactérie ou une carence du corps."

Les spécialistes eugénistes de la reproduction pensaient que la société américaine n'était pas prête à ce qu'une solution létale organisée soit mise en œuvre. Mais de nombreuses institutions psychiatriques et des médecins pratiquaient de leur propre chef une létalité médicale improvisée et une euthanasie passive. Une institution de Lincoln dans l'Illinois nourrissait ses nouveaux patients de lait venant de vaches tuberculeuses en croyant qu'un individu eugéniquement fort serait immunisé. Il en résulta à Lincoln un taux de trente à quarante pour cent de décès annuels. Certains médecins pratiquaient un eugénisme passif sur les nouveaux-nés. D'autres médecins d'institutions psychiatriques s'adonnaient à de la négligence médicale létale.

Néanmoins, avec une solution létale subsidiaire, la principale solution des eugénistes fut la rapide expansion d'une ségrégation et d'une stérilisation forcées, ainsi que de nouvelles restrictions au mariage. La Californie en tête de la nation pratiqua toutes les procédures de stérilisation quasiment sans autre forme de procès. Au cours des vingt-cinq premières années qui suivirent la législation eugéniste, la Californie stérilisa 9782 individus, des femmes pour la plupart. Beaucoup furent qualifiées de "femmes de mauvaise vie", reçurent le diagnostic d'"excitées", d'"hyper-sexualisées" ou de "sexuellement imprévisibles". À Sonoma, des femmes furent stérilisées parce qu'on estima qu'elles avaient un clitoris ou des lèvres anormalement grands.

Dans la seule année 1933, 1278 stérilisations coercitives furent pratiquées, dont 700 sur des femmes. Cette année-là, les deux principales usines à stériliser de l'état étaient Sonoma State Home avec 388 opérations et Patton State Hospital avec 363 opérations. Il y avait d'autres centres de stérilisation comme Agnews, Mendocino, Napa, Norwalk, Stockton et les hôpitaux d'état de Pacific Colony.

Même la Cour Suprême des États-Unis appuya certains aspects eugénistes. Dans sa célèbre décision de 1927, Oliver Wendell Holmes écrivit, "Plutôt que d’exécuter des rejetons dégénérés pour crime, ou de les laisser mourir de faim pour leur imbécillité, il vaudrait mieux pour le monde que la société puisse empêcher ceux qui sont manifestement inadaptés de perpétuer leur espèce… trois générations d'imbéciles suffisent." Cette décision ouvrit les vannes de milliers de stérilisations coercitives ou de persécution des "sous-humains". Des années plus tard, les Nazis citèrent les phrases de Holmes pour leur défense personnelle lors des procès de Nuremberg.

Ce n'est qu'après une ferme implantation de l'eugénisme aux États-Unis que la campagne fut transplantée en Allemagne, non sans un certain effort des eugénistes californiens, qui publièrent des livres idéalisant la stérilisation et les firent circuler parmi les officiels et les scientifiques allemands.

Hitler étudia les lois eugénistes américaines. Il tenta de légitimer son anti-sémitisme en le médicalisant et en lui donnant un air acceptable d'eugénisme pseudoscientifique. Hitler fut capable de recruter de nouveaux adeptes parmi des Allemands motivés en déclarant que la science était de son côté. Bien que la haine raciale d'Hitler jaillit de son propre esprit, les grandes lignes intellectuelles eugénistes qu'Hitler adopta en 1924 avaient été créées en Amérique.

Durant les années 20', les scientifiques eugénistes de l'Institut Carnegie cultivèrent des relations personnelles et professionnelles soutenues avec les eugénistes fascistes d'Allemagne. Dans Mein Kampf publié en 1924, Hitler cita l'idéologie eugéniste américaine et fit ouvertement preuve d'une profonde connaissance de l'eugénisme américain. 'Il existe aujourd'hui un état", écrivait Hitler, "où sont au moins visibles de légers débuts d'une meilleure conception [de l'immigration]. Ce n'est bien entendu pas notre république allemande modèle, mais les États-Unis."

Hitler annonça fièrement à ses camarades qu'il suivait de près le progrès du mouvement eugéniste américain. "J'ai étudié avec grand intérêt," dit-il à un compagnon nazi, "les lois de plusieurs états américains pour empêcher toute reproduction chez des gens dont la progéniture serait, en toute probabilité, d'aucune valeur ou ferait injure à la lignée raciale."

Il écrivit même une lettre admirative au dirigeant eugéniste américain Madison Grant, en disant de son livre sur l'eugénisme fondé sur la race, La disparition de la Grande Race (The Passing of the Great Race), qu'il était sa "bible".

Le combat d'Hitler pour une race supérieure allait s'avérer une croisade insensée pour une race des seigneurs. Aujourd'hui, le terme américain "nordique" a été librement remplacé par "germanique" ou "aryen". La science raciale, la pureté de la race et la dominance raciale devinrent la force conductrice derrière le nazisme hitlérien. Les eugénistes nazis voulait finalement dicter qui serait persécuté dans une Europe dominée par le Reich, comment les gens allaient vivre et comment ils mourraient. Les médecins nazis deviendraient les généraux secrets de la guerre d'Hitler contre les Juifs et autres Européens jugés inférieurs. Les médecins créeraient une science, inventeraient des formules eugénistes et sélectionneraient même personnellement les victimes pour la stérilisation, l'euthanasie et l'extermination de masse.

Durant les premières années du Reich, les eugénistes américains accueillirent les plans d'Hitler comme l'accomplissement logique de leurs propres dizaines d'années de recherche et d'effort. Les eugénistes de Californie republièrent la propagande nazie à l'attention du public américain. Ils organisèrent aussi des manifestations scientifiques, comme celle d'août 1934 au County Museum de Los Angeles, pour le meeting annuel de l'Association Américaine de Santé Publique.

En 1934, alors que les stérilisations s'accéléraient pour dépasser les 5000 par mois en Allemagne, le dirigeant de l'eugénisme californien, C.M. Goethe, de retour d'Allemagne, se vanta avec exubérance auprès d'un important collègue, "Vous serez intéressé de savoir que votre travail a joué une part non négligeable pour modeler les opinions d'un groupe d'intellectuels qui sont derrière Hitler dans ce programme actuel. J'ai senti partout que leurs opinions ont été énormément stimulées par la pensée américaine... Je souhaite, cher ami, que vous gardiez en vous cette pensée pour le reste de votre vie, celle d'avoir réellement lancé dans l'action un grand gouvernement de 60 millions de gens."

Cette même année, dix ans après que la Virginie ait voté sa loi sur la stérilisation, Joseph DeJarnette, surintendant de l'hôpital de Virginie, observa dans le Richmond Times-Dispatch, "Les Allemands nous battent à notre propre jeu."

Non contente de fournir un programme scientifique détaillé, l'Amérique finança les institutions eugénistes d'Allemagne. En 1926, Rockefeller avait fait don de quelque 410.000 dollars – équivalant à presque 4 millions d'aujourd'hui – à des centaines de chercheurs allemands. En mai 1926, Rockefeller attribua 250.000 dollars à l'Institut Allemand de Psychiatrie Kaiser Wilhelm. Parmi les psychiatres en pointe de cet institut, il y avait Ernst Rüdin, qui en devint le directeur et finalement l'artisan de la répression médicale systématique.

Dans le complexe eugéniste de l'Institut Kaiser Wilhelm, il y avait l'Institut de Recherche sur le Cerveau. Depuis 1915, il opérait dans une simple pièce. Tout changea quand l'argent de Rockefeller arriva en 1929. Une subvention de 317.000 dollars permit la construction d'un grand bâtiment et donna un rôle majeur à l'institut dans le domaine de la biologie raciale. L'institut reçut des dons supplémentaires de la fondation Rockefeller les années suivantes. À la tête de l'institut, on retrouvait le sbire médical d'Hitler, Ernst Rüdin. Son établissement devint le principal leader et bénéficiaire d'expérimentations et de recherches meurtrières menées sur les Juifs, gitans et autres victimes.

Dès 1940, des milliers d'Allemands ôtés des hospices, instituts psychiatriques et autres établissements pénitentiaires furent systématiquement gazés. Entre 50.000 et 100.000 furent finalement exterminés.

Leon Whitney, secrétaire exécutif de la Société Américaine d'Eugénisme déclara à propos du nazisme, "Alors que nous en étions encore à tergiverser… les Allemands appellent un chat un chat."

Un bénéficiaire spécial du financement Rockefeller fut l'Institut Kaiser Wilhelm d'Anthropologie, d'Hérédité Humaine et d'Eugénisme de Berlin. Pendant des dizaines d'années, les eugénistes américains avaient un grand besoin de jumeaux pour faire avancer leurs recherches sur l'hérédité. L'institut était maintenant prêt à entreprendre ce genre de recherche à un niveau sans précédent. Le 13 mai 1932, la Fondation Rockefeller de New-York expédia un télégramme à son bureau parisien : JUIN - RÉUNION DU COMITÉ EXÉCUTIF – NEUF MILLE DOLLARS SUR TROIS ANS POUR INSTITUT ANTHROPOLOGY KAISER WILHELM - RECHERCHE SUR JUMEAUX ET EFFETS SUR LES GÉNÉRATIONS SUIVANTES DE SUBSTANCES TOXIQUES SUR LES CHROMOSOMES.

À l'époque de la dotation Rockefeller, Otmar Freiherr von Verschuer, héros des cercles eugénistes américains, fit office de directeur de l'institut d'anthropologie. Pendant le règne de Verschuer, Rockefeller poursuivit le financement de l'institut à la fois directement et par l'intermédiaire d'autres recherches. En 1935, Verschuer quitta l'institut pour créer un établissement eugéniste rival à Francfort qui fut largement médiatisé dans la presse eugéniste américaine. Les recherches sur les jumeaux explosèrent sous le 3
e Reich, soutenues par des décrets du gouvernement. Verschuer écrivit dans Der Erbarzt, un journal médical eugéniste dont il était l'éditeur, que la guerre en Allemagne apporterait la "solution totale au problème juif."

Verschuer avait un assistant de longue date. Il s'appelait Josef Mengele. Le 30 mai 1943, Mengele arriva à Auschwitz. Verschuer notifia la Société Allemande de Recherche, "Mon assistant, le D
r Josef Mengele m'a rejoint pour cette branche de recherche. Il est présentement employé en tant que capitaine et médecin de camp dans le camp de concentration d'Auschwitz. Des tests anthropologiques sur les groupes raciaux les plus divers sont pratiqués dans ce camp avec la permission du SS Reichsführer (Himmler)."

Mengele se mit à la recherche de jumeaux à l'arrivée des wagons de marchandises. Une fois trouvés, il pratiqua sur eux des expériences bestiales, rédigeant des compte-rendus scrupuleux et les renvoyant à l'institut de Verschuer pour évaluation. Les cadavres, yeux et autres parties du corps étaient souvent envoyés aux instituts eugénistes de Berlin.

Les exécutants de Rockefeller n'entendirent jamais parler de Mengele. À quelques exceptions près, la fondation avait stoppé dès 1939 toutes les études eugénistes en Europe. Mais les dés étaient jetés. Avec Rockefeller et Carnegie qui financèrent ces médecins et la fondation d'institutions, la science qu'ils avaient aidé à créer prit son impulsion propre.

Après la guerre, l'eugénisme fut déclaré crime contre l'humanité – un acte de génocide. Les Allemands furent jugés et ils citèrent les statuts de Californie pour leur défense. En vain. Ils furent reconnus coupables.

Le patron de Mengele, Verschuer, échappa malgré tout aux poursuites. Il reprit contact avec les eugénistes californiens qui étaient entrés dans la clandestinité et ils renommèrent leur croisade "génétique humaine". Un échange typique, celui du 25 juillet 1946 quand Popenoe écrivit à Verschuer, "Ce fut un vrai plaisir d'avoir de vos nouvelles. J'ai été très inquiet pour mes confrères allemands… Je suppose que la stérilisation a été interrompue en Allemagne ?" Popenoe offrit quelques informations sur diverses sommités eugénistes américaines puis envoya différentes publications eugénistes. Dans un colis séparé, Popenoe envoya du cacao, du café et des petits cadeaux.

Verschuer répondit, "Votre très gentille lettre du 25 juillet m'a procuré un grand plaisir et je vous remercie du fond du cœur. Le courrier crée un nouveau pont entre mon travail scientifique et le vôtre ; j'espère que ce pont ne se ré-effondrera plus jamais mais rendra au contraire possible de mutuels et valables enrichissement et stimulation."

Verschuer redevint bientôt un scientifique respecté en Allemagne et autour du monde. En 1949, il devint membre correspondant de la toute récente Société Américaine de Génétique Humaine, organisée par les eugénistes et généticiens américains.

À l'automne 1950, l'université de Münster lui offrit un poste dans son nouvel Institut de Génétique Humaine, dont il devint ensuite le doyen. Au début des années 1950, Verschuer devint membre honoraire de nombreuses sociétés prestigieuses, comme la Société Italienne de Génétique, la Société d'Anthropologie de Vienne et la Société Japonaise de Génétique Humaine.

Les origines génocidaires eugénistes de la génétique humaine furent ignorées par une génération victorieuse qui refusa de se retrouver liée aux crimes du nazisme et qui au fil des générations ne connut jamais la vérité sur les années précédant la guerre. Aujourd'hui les gouverneurs de cinq états, dont la Californie, ont présenté des excuses publiques à leurs citoyens, passés et présents, pour la stérilisation et autres sévices découlant du mouvement eugéniste.

La génétique humaine devint une entreprise éclairée vers la fin du 20
e siècle. Par un travail acharné, de fervents scientifiques ont fini par découvrir le code génétique humain grâce au Projet Génome. Maintenant, chaque individu peut être identifié biologiquement et classé selon ses caractéristiques et ses ancêtres. Mais aujourd'hui encore, la voix de personnalités du monde de la génétique appelle à un nettoyage des indésirables parmi nous et même à une espèce humaine maîtresse.

Il existe une compréhensible circonspection vis-à-vis des formes d'abus ordinaires comme par exemple le refus d'assurer ou d'employer quelqu'un en se basant sur des tests génétiques. Le 14 octobre 2003, la première législation contre la discrimination génétique a été votée unanimement par le Sénat. Pourtant, avec une recherche en génétique devenue mondiale, la loi d'une seule nation n'a pas le pouvoir de stopper les menaces latentes.

 

 

Source : BBB que l'on remercie

 

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le jeu de l'argent
Crashdebug.fr : « Le Meilleur des mondes »
Crashdebug.fr : Agenda 21
 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s