
Au premier regard, le sondage* exclusif Odoxa pour «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France» se révèle plutôt abrasif pour Nicolas Sarkozy, une semaine après son élection à la tête de l’UMP : 58 % des Français ont une mauvaise opinion de lui, 79 % pensent qu’il n’a pas la capacité à rassembler le pays, 60 % qu’il a fait son temps, et 61 % que son retour est une mauvaise chose.
L’homme aussi est jugé sévèrement. Si les Français saluent son dynamisme (83 %) et son courage (64 %), ils ne sont que 45 % à le trouver rassembleur (- 3 points depuis fin septembre, date de son come-back), 36 % à le juger sympathique (- 4 points), et 21 % seulement honnête (- 5 points). Résultat : deux sur trois (66 %) ne veulent pas qu’il soit de nouveau candidat à la présidentielle. N’en jetez plus ! « La bataille pour la présidence de l’UMP a laissé des traces », analyse Gaël Sliman, patron de l’institut Odoxa, pour qui « le nouveau président de l’UMP aura du pain sur la planche pour recouvrer sa légitimité pleine et entière ».
Mais voilà, les résultats détaillés s’avèrent bien plus nuancés, et surtout extrêmement clivés entre sondés de droite et sondés de gauche. Sarkozy reste nettement soutenu par son camp : 75 % des sympathisants de droite ont une bonne opinion de lui (89 % à gauche en ont une mauvaise), 69 % saluent son retour (87 % à gauche le désapprouvent) et 66 % pensent même que les affaires où son nom est cité ne sont pas un handicap à sa candidature (83 % à gauche pensent que si). Pour autant, les sondés de droite ne lui signent pas un chèque en blanc. Ils sont 60 % à souhaiter qu’il porte leurs couleurs à la présidentielle, ce qui n’apparaît pas comme un score écrasant, contre 39 % qui refusent.
Signe que l’ancien chef de l’Etat a devant lui un long et âpre chemin avant de passer du statut de chef de l’opposition à celui de candidat rassembleur. Un exemple : les Français n’ont pas été dupes de sa proposition — avortée — de créer un comité des anciens Premiers ministres à l’UMP, avec Alain Juppé, François Fillon ou Dominique de Villepin. A 71 %, ils y ont vu un piège pour ringardiser ses rivaux, plutôt qu’un signe de rassemblement.
Retrouvez l'intégralité de notre analyse dans «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France» du dimanche 7 décembre.
*Sondage Odoxa pour «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France» réalisé sur Internet les 4 et 5 décembre auprès d'un échantillon de 999 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Source : Leparisien.fr
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