À la recherche de la « Planète X »

Alors que nous avons tous la tête dans les étoiles pour cette fin d’année, Isabelle a eu la bonne idée de publier un billet sur la « Planète X » ou encore Niburu. Nous ne rentrons pas ici dans le débat « existe / n’existe pas », mais ce rappel historique nous montre que la polémique n’est pas nouvelle. Et au fur et à mesure que nos instruments évoluent, le mystère s’amincit, de plus nous attendons toujours les données du 2e balayage Wise qui seront publiées en 2013

Update 04.04.2016 : Neuvième Planète ou Planète X ? Nouveaux éléments de preuve d'un objet mystérieux en périphérie de notre système solaire

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Percival Lowell, un des premiers tenants contemporains de l'hypothèse de la planète X
Percival Lowell (un partisan de la théorie des canaux martiens) appela cette planète hypothétique « planète X ». Il rechercha cette planète par deux fois, sans succès. La première recherche se termina en 1909 ; la seconde commença en 1913, après avoir revu ses prévisions sur l'endroit où elle devait se trouver.
Cette recherche se termina en 1915, après quoi Lowell publia ses résultats théoriques sur les paramètres de la planète X. Fait ironique : c'est à cette époque que furent prises les premières photos de Pluton, qui fut considérée comme planète de 1930 à 2006.
William Henry Pickering, en 1919, prédit l'existence et la position d'une nouvelle planète, nommée Planète O, en se basant sur les anomalies mesurées dans les orbites d'Uranus et de Neptune, mais les recherches, menées à l'observatoire du Mont Wilson, n'aboutirent à aucun résultat. Pluton fut découverte en 1930, par Clyde Tombaugh, à Flagstaff, mais nous savons aujourd'hui que la masse de Pluton est beaucoup trop faible pour pouvoir engendrer des effets observables sur les mouvements d'Uranus et Neptune.
En 1978, Richard Harrington et Thomas Van Flanders (deux astronomes de l'observatoire de la Marine US, à Washington) établirent que les orbites de Neptune et Uranus avaient subi des perturbations, provenant vraisemblablement de l'attraction gravitationnelle émanant d'un mystérieux corps céleste, encore non identifié, lequel corps céleste fut dès lors surnommé : Planète X. Cette mystérieuse planète aurait précédemment éjecté Pluton et Charon de leurs anciennes positions (en tant que satellites de Neptune). Selon un rapport (établi en août 1988, par Harrington, à l'observatoire naval des États-Unis), la planète X, qui ferait trois à quatre fois la taille de la Terre, aurait été piégée, par le Soleil, dans une orbite très excentrique, très inclinée (30 degrés) sur l'écliptique, avec une périodicité de 3300 à 3600 ans. En 1992, ces mêmes scientifiques affirmèrent qu'il existait bien une 10e planète intruse dans le Système solaire.
En janvier 1981, un astronome, du National Radio Astronomy Observatory, déclara que des irrégularités avaient été constatées dans l'orbite de Pluton, ce qui laissait supposer l'existence d'une planète encore inconnue au sein du Système solaire3.
En 1983, un télescope spatial IRAS (embarqué à bord d'un satellite américain) repéra, dans l'espace lointain, un objet inconnu. Cette observation fut rapportée dans le Washington Post du 30 décembre 1983, qui publia l'entrevue du responsable d'IRAS. Celui-ci déclara qu'un corps céleste – pouvant atteindre la taille de la planète Jupiter et pouvant être orienté vers la Terre au point de faire partie du Système solaire – avait été découvert, vers la constellation d'Orion, par ledit télescope en orbite3. Toutefois, une analyse plus approfondie a révélé que, parmi les dix objets non identifiés, neuf furent des galaxies lointaines, tandis que le dixième était un cirrus infrarouge4. Aucun de ces objets n'a été identifié comme étant un objet céleste appartenant au Système solaire4.
En 1984Richard A. Muller, travaillant à l'université de Californie à Berkeley, émit l'hypothèse Némésis, décrivant l'extinction périodique des espèces, sur Terre, par des pluies de comètes5. L'année suivante, en 1985, D. Whitmire, J. Matese et Luis Walter Alvarez (qui en parla la première fois en 1979 dans un article évoquant la disparition des dinosaures par un impact d'un astéroïde) émettent la « théorie Némésis », subodorant l'existence d'une « étoile ou planète tueuse », qui reviendrait, périodiquement, avec son essaim de météorites, pour semer déluge et extinction, dont celle des dinosaures... l'étoile Némésis : une hypothétique planète X.
En 1987, un diagramme – publié dans l'ouvrage New Science and Invention Encyclopedia – montrait la position des sondes Pioneer 10 et Pioneer 11, par rapport à deux corps célestes officiellement non répertoriés : un soleil éteint, situé à 537 unités astronomiques, ainsi qu'une planète inconnue, sise à 0,05 UA du Soleil. La même année, la NASA reconnut officiellement l'existence de cette dernière6 ; cette information fut répercutée dans Newsweek, rapportant ainsi que la NASA mentionnait l'hypothèse afférente à l'existence de cette planète. Le communiqué en question mentionne, in extenso : « La semaine dernière, la NASA fit une déclaration étrange : une dixième planète, excentrique, pourrait être en orbite (ou non) autour du Soleil »7. Il convient cependant de noter que, à ce jour, cette hypothèse n'a pas pu être définitivement validée.
En 2001, un rapport de Science News titra : l'orbite singulière d'une comète suggère une planète cachée… bien au-delà des neuf planètes connues, un objet aussi massif que Mars pourrait avoir fait partie du Système solaire et pourrait bien s'y trouver encore8.
En 2003, l'astronome Alessandro Morbidelli, de l'observatoire de la Côte d'Azur, déclara qu'il s'attendait à ce qu'une planète soit découverte, avec une orbite très allongée, dont la période pourrait se compter en milliers d'années. En effet, on a observé que la  ceinture de Kuiper semble s'arrêter brusquement. Cela révélerait qu'une planète, de la taille de Mars, se serait formée dans cette région, au début du Système solaire, voire qu'elle aurait nettoyé, à mesure qu'elle grossissait, l'extérieur de la ceinture9.

Pluton comme planète X[modifier]

Pluton fut tout d'abord présumée être la planète X, mais, au vu de sa masse insuffisante pour modifier l'orbite de Neptune, la recherche se poursuivit.
Avec la découverte de cet objet, le nom de planète X prenait un sens supplémentaire : le X pouvait désormais être lu comme un dix énumération romaine (car l'on pensait devoir trouver la dixième planète). Il perdit ce sens quand Pluton fut déclassée. Ce déclassement était d'ailleurs un sérieux coup d'arrêt aux recherches de la planète X, car les planètes naines du genre de Pluton sont trop nombreuses pour intéresser individuellement le public, et la nouvelle définition est suffisamment restrictive pour qu'il soit très improbable qu'une planète demeure inconnue.

Conclusions de la recherche[modifier]

La recherche de l'hypothétique planète X est fondée sur le fait que les anomalies de l'orbite d'Uranus pouvaient être expliquées par l'existence d'une planète voisine. Cependant, la raison de ces anomalies fut découverte lorsque la sonde spatiale Voyager 2 remarqua que la masse de Neptune avait été mal calculée. Avec la prise en compte de ces nouvelles données sur la masse de Neptune, l'orbite de cette dernière est expliquée d'elle-même et il n'y a plus de raison de rechercher une planète X.

Possibilités d'autres planètes X[modifier]

Nos techniques de détection les plus poussées sont capables de détecter une planète de la même taille que la Terre à 70 ua du Soleil, une de la même taille qu'Uranus à 90 ua, une de la taille de Jupiter à 120 ua (en négligeant ses effets gravitationnels sur le Soleil). Bien sûr, les cieux sont très grands et le plus puissant des télescopes ne peut en regarder qu'une fraction minuscule à la fois. Pour donner une idée des distances, Pluton est à environ 30 ua pour le moment.
Si une neuvième planète existe, il est peu probable qu'elle soit originaire du Système solaire : des études détaillées de l'écliptique ont été prises en compte, concluant qu'aucune planète de la taille de la Terre ou d'une taille supérieure ne pouvait exister sur le plan de l'écliptique à une distance plus petite que 60 ua. Par conséquent, une neuvième planète devrait être sur une orbite fortement inclinée, et par conséquent avoir été capturée par le Système solaire et non formée en même temps que lui. Les recherches de vulcanoïdes n'ont pour leur part rien donné.
 

 

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