« A rendre la victoire impossible et les négociations difficiles, la Russie face à la tentation nucléaire ? ». L’édito de Charles SANNAT (Insolentiae.com)

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sarmat

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

C’est un article du Daily Mail en Angleterre qu’il ne faut pas prendre à la légère et qui évoque la possibilité d’une frappe nucléaire russe sur l’Ukraine.

« La Russie pourrait lancer une frappe nucléaire contre l’Ukraine ».

La Russie pourrait cibler des aérodromes ukrainiens avec des armes nucléaires tactiques. Cet avertissement alarmant a été lancé par le colonel britannique Richard Kemp.

Kemp suggère que Poutine pourrait recourir à des tactiques extrêmes pour démontrer son autorité et démanteler la résistance ukrainienne.

« La terrible réalité est que ce calcul pourrait fonctionner. Les dirigeants mondiaux ne riposteront pas par des armes nucléaires à la situation en Ukraine. » dit-il…

Ukraine nucleaire

De son côté la Russie est plutôt silencieuse pour ne pas dire mutique.

On ne sait pas grand-chose si ce n’est que la Russie répondra à l’opération audacieuse de drones menée par l’Ukraine « comme et quand » elle le jugera bon, a averti le Kremlin, semblant confirmer les informations selon lesquelles Vladimir Poutine aurait dit à Donald Trump que Moscou était obligé de riposter .

L’Ukraine se prépare donc à des représailles après que son service de sécurité SBU a mené une frappe surprise de drone au cours du week-end, ciblant quatre bases aériennes et endommageant jusqu’à 20 avions de guerre russes au plus profond du pays. Cette opération de forces spéciales est remarquable tel n’est pas le sujet ni la question d’un point de vue opérationnel c’est une réussite.

Le véritable sujet ce sont les conséquences politiques, stratégiques et militaires et diplomatiques.

En rendant la victoire impossible de la Russie contre l’Ukraine, en obligeant la Russie à se saigner financièrement et humainement pour mener cette guerre, l’Ukraine et ses soutiens jouent avec le feu. Ce n’est pas une question de morale. Ce n’est pas une question de savoir si l’Ukraine a le droit de se défendre ou pas. Nous rendons la victoire de la Russie impossible. En même temps nous rendons également les négociations difficiles pour ne pas dire impossibles.

Alors dans cette situation que je vous décris de manière factuelle en mettant de côté les aspects émotionnels du type « c’est moi le gentil, c’est toi le méchant », ou « c’est toi qui a commencé, non c’est toi, non c’était en 2014, non c’était en 2022 » qui sont des débats qui n’apportent rien pour éclairer ce qui va se passer maintenant, il n’y a plus que trois possibilités.

L’Ukraine se rend.

La Russie se couche.

La Russie va chercher la victoire en sortant le grand jeu et le grand jeu en termes militaires, la dernière option, c’est l’arme nucléaire.

Ces trois solutions c’est en absence évidemment de négociations et à ce stade le moins qu’on puisse dire c’est que ça patine !

L’ambassade américaine en Ukraine a mis en garde contre un risque persistant de « frappes aériennes importantes » et a conseillé à ses citoyens de faire preuve de prudence.

Quelques heures après l’entretien entre Trump et Poutine, la Russie a lancé une série de missiles et de drones sur l’Ukraine dans la nuit.

Dans la ville de Kherson, dans le sud du pays, un grand trou a été aperçu dans un bâtiment administratif après des attaques de missiles de l’armée russe.

Mais des responsables russes ont suggéré que Moscou n’avait pas encore répondu à l’attaque de drones menée par l’Ukraine ce week-end, survenue un jour avant l’effondrement de deux ponts, tuant sept personnes – des attaques que Moscou a imputées à un sabotage ukrainien.

L’appel aux représailles nucléaires

Suite à l’opération ukrainienne pour attaquer en profondeur le territoire russe sans avoir recours aux missiles à longue portée de l’Otan, des blogueurs pro-guerre du Kremlin et des commentateurs de premier plan ont publié des messages dans les médias russes pour exiger des représailles, certains appelant à des représailles nucléaires.

Bien que les responsables russes aient déjà indiqué leur volonté d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine, les analystes considèrent que le déploiement de telles armes sur le champ de bataille est hautement improbable à ce stade de la guerre.

La doctrine nucléaire russe autorise l’utilisation d’armes nucléaires en réponse à des attaques qui constituent une « menace critique » pour la souveraineté du pays.

Pavel Podvig, expert genevois des forces nucléaires russes, a rejeté l’idée que les récentes frappes de drones ukrainiennes pourraient justifier une telle riposte. Il a affirmé que l’opération ne menaçait ni la souveraineté ni l’intégrité territoriale de la Russie, et qu’elle ne compromettait pas la capacité de riposte de son arsenal nucléaire stratégique.

Une frappe nucléaire serait également fermement condamnée par la Chine, l’allié le plus influent de la Russie, Xi Jinping ayant déjà mis en garde Poutine contre l’utilisation d’armes nucléaires en Ukraine.

Au lieu de cela, comme dans les réponses passées aux succès militaires ukrainiens, Moscou pourrait lancer une vague de frappes de missiles balistiques meurtrières – ou déployer son missile expérimental Oreshnik, qui a été utilisé au moins une fois l’année dernière.

La réaction a minima de Poutine

Mercredi, un Poutine visiblement en colère a réagi pour la première fois aux attentats ukrainiens, accusant Kiev « d’organiser des attentats terroristes ». « Comment pouvons-nous tenir de telles réunions dans ces conditions ? De quoi parler ? Qui négocie avec… des terroristes ? » a-t-il demandé.

Trump n’a pas commenté publiquement l’opération de drones ukrainienne, mais des sources qui en auraient discuté avec lui ont déclaré à Axios qu’il avait décrit l’attaque comme « forte » et « dure à cuire » et l’avait vue comme un revers à son initiative diplomatique visant à mettre fin à la guerre.

Si les frappes de drones ont porté un coup tangible à la capacité militaire de la Russie et ont remonté le moral des troupes de Kiev, la situation générale reste moins rose pour l’Ukraine.

Plus de trois ans après le lancement de son invasion, la Russie est largement à l’offensive, réalisant des gains constants sur le champ de bataille dans l’est de l’Ukraine et continuant à pilonner les villes et les civils ukrainiens avec des drones et des missiles.

Les forces de Poutine progressent davantage dans la région de Soumy, au nord de l’Ukraine, menaçant la capitale régionale après avoir pris plus de 150 km² de la zone en moins de deux semaines.

Alors que Poutine ne montre aucune volonté d’accepter un cessez-le-feu durable, les responsables et l’armée ukrainiens se préparent à une offensive russe cet été, Moscou ayant l’intention d’avancer dans les régions de Soumy et de Kharkiv.

Nous en sommes donc là.

Des centaines de milliers de morts. Un bilan humain et matériel effroyable, et toujours pas de paix en vue.

Soit nous allons maintenant vers un accord de paix rapide, soit nous risquons au contraire de voir un emballement du conflit.

A ce stade, les indicateurs comme l’or ou le VIX ne bougent pas.

Source : Insolentiae.com


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