C'est donc parti pour trois mois d’état d’urgence. Si ce n’est pas plus. Depuis le 14 novembre et jusqu’à fin février 2016 minimum, la France vit sous ce régime restrictif des libertés, instauré à la suite immédiate des attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis et dont le prolongement a été voté par l’Assemblée nationale le 20 novembre. Des moyens d’action plus larges sont ainsi accordés par l’État, de quoi permettre à la police d’enquêter, d’arrêter ou de prévenir… mais qui donnent aussi un cadre à des dérapages possibles.
C’est justement pour les prémunir et les dénoncer que certaines initiatives sont nées, avec en tête un « observatoire de l’état d’urgence » mis en place par Le Monde ou un document collaboratif en ligne (« Recensement des joies (ou pas) de l'état d'urgence en France ») créé par l’association de défense des libertés sur le Web La Quadrature du Net.
Le but du Monde : « Ne pas s'interroger sur l'opportunité de ces mesures, mais simplement de documenter leur application sur la vie des Français. » Pour la Quadrature : « Recenser les articles de presse qui parlent de possibles abus / dérapages liés à l'état d'urgence. Il sera utile notamment lorsqu'on aura à traiter la modification constitutionnelle annoncée par le gouvernement pour une extension / pérennisation de l'état d'urgence. »
Aussi, on retrouve sur les deux plateformes des histoires aussi aberrantes que glaçantes, comme « Le musicien Ibrahim Maalouf, fiché Interpol, retenu gare du Nord », « Le RAID intervient en force pour déloger des squatteurs à Lille », « Attentat bidon : elle déclenche une alerte à la bombe chez son concurrent », « Une fillette blessée lors d'une descente du Raid à Nice » ou encore « Trois hommes interpellés pour comportements suspects dans un train » alors qu’ils regardaient un film d’action.
Et la liste risque, malheureusement, de s’allonger...
Source : Telerama.fr
Informations complémentaires :