Irma : à Saint-Martin, « des pillages nombreux, des tirs sur les gendarmes »

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Comme je vous l'expliquais dans la Revue de presse du jour, nous avons relayé dimanche des appels à l'aide d'habitants de Saint-Martin. Hélas, la personne qui était à l'initiative de ces publications a finalement demandé des appels aux dons, ce qui, à mon sens, décrédibilise totalement la démarche. J'ai donc retiré l'article, cela n'ôte rien à la gravité de la situation des populations sur place, mais le sujet est suffisamment délicat pour ne pas vous exposer à une possible récupération pour des motifs bassement mercantiles. Quoi qu'il en soit, vous pouvez consulter la page facebook de cette personne ici et visionner les témoignages.

Update 11.09.2017 : Ouragans aux Antilles : Le BPC Tonnerre va appareiller avec des moyens lourds. LIBRE OPINION de Jean-Louis VENNE. (Asafrance.fr) via Chalouette

f.

St Martin 11 09 2017

Depuis le passage de l'ouragan Irma, l'île de Saint-Martin est confrontée aux pillages et à l'insécurité. Le ­Figaro a recueilli le témoignage d'un fonctionnaire sur place.

«Avez-vous des infos sur d'éventuelles évasions de la prison de Pointe Blanche côté Sint Maarteen ? Impossible de savoir ici. Il y a des détenus dangereux, dont le fameux Kuchi, surnom de Kathron Fortune, tueur dangereux d'un gang “No limit soldiers” en cavale récemment interpellé à St-Kitts et rapatrié à Snt-Maarteen.» Cette question n'est pas posée depuis la métropole, mais par un des acteurs de terrain dans les Caraïbes. C'est dire la situation apocalyptique dans laquelle se trouve l'Administration depuis le passage d'Irma. Le Figaro a recueilli le témoignage d'un fonctionnaire sur place. Il est dantesque.

«Peu d'agressions violentes réellement établies, par contre des pillages nombreux et organisés et des tirs sur des gendarmes (…) la gendarmerie est organisée en théâtre d'opération extérieure de type militaire, toute la chaîne de commandement est revue (…) quelques milices organisées à Anse Marcel (au nord de l'île) et Baie orientale (à l'est) contrôlent les entrées de résidences, super-boulot des gendarmes absolument débordés. (…) On a des rations militaires, des packs d'eau, on se check avec le poing à la caribéenne pour éviter la poignée de main et le transport de bactéries, on est décoiffés, sales et fatigués et les gendarmes locaux sont tous habillés en dépareillés mais tiennent le coup, épuisés, comme leurs familles, choquées. (…) On partage tout, on cherche de l'information, des rumeurs folles circulent, c'est la démerde puissance 10, il y aura un avant et un après dans nos vies

Cette solidarité des forces de l'ordre et des fonctionnaires sur le terrain se retrouve également au niveau judiciaire. Selon ce témoignage, la procureure générale de Basse-Terre, Danièle Drouy-Ayral, se bat pour «établir une chaîne rapide d'interpellation-défèrement-comparution immédiate par avion au TGI de Basse-Terre avant que ne puisse rouvrir le tribunal pas trop endommagé qui compte 4 magistrats du siège 2 parquetiers et 9 personnels de greffe. L'idée est de rappeler les fondamentaux à la population, dont une partie s'est plus ruée sur les commerces que sur l'entraide. Les bijoux, chaînes hi-fi, vêtements de marque, scooters ne sont pas a priori des produits de première nécessité alors que le cyclone souffle encore !».

Dès jeudi soir, le procureur et la présidente du TGI de Basse-Terre prenaient l'avion «de leur propre initiative» pour «organiser le ravitaillement et le rapatriement de ceux qui ont tout perdu et veulent partir, et le fonctionnement d'une justice de crise dans les locaux de la gendarmerie de Concordia (il y a le courant et Internet Dieu merci mais pas encore l'eau)».

Une adresse mail a été créée «car l'intranet justice est inopérant». Le but est de «collationner les informations (...) pour ouvrir des enquêtes et de trouver des solutions juridiques adaptées, entre l'ordinaire qui doit être méthodiquement appliqué et l'extraordinaire de la situation : réseau routier et téléphonique endommagé, difficulté de faire des gardes à vue, des perquisitions, gestion militaire et administrative de la crise».

 

Source : Le Figaro.fr

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