Un maire convoqué devant le tribunal pour avoir interdit l’usage des pesticides près des habitations (Le Monde)

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La réponse de l'agriculteur (à la télé) est que c'est impossible, car cela lui coûte 33% de sa surface, et qu'il est prêt à migrer bio, mais il lui faudra plusieurs années. Or, on sait la dangerosité de ces produits phytosanitaires, on sait faire autrement avec un rendement presque égal, mais cela demande juste plus de temps. 3h pour pulvériser un champ de glyphosate, et 9 heures pour le retourner, etc., mais c'est faisable. C'est là où le gouvernement devrait aider les agriculteurs au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues en ne payant pas en temps et en heure leur aide à la conversion bio...

Pesticides 18 08 2019
Des affiches soutenant l’arrêté de Daniel Cueff, qui interdit l’usage des pesticides à moins de 150 mètres des
habitations, à Langouët, le 17 juin. CAMILLE MICHEL POUR « LE MONDE »

Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi 17 août à Rennes devant la préfecture de Bretagne pour soutenir le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), convoqué devant la justice pour un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides près des habitations.

« Madame la préfète, laissez nos maires nous protéger », « Pesticides, riverains, agriculteurs, tous victimes », « Stop pesticides, nous voulons des coquelicots », pouvait-on lire sur des banderoles. Les participants répondaient à l’appel du collectif Nous voulons des coquelicots de Langouët, village de 602 habitants situé à une vingtaine de kilomètres de Rennes.

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« Carence de l’Etat »

« J’habite à Langouët dans une longère au milieu des champs, et ça fait très longtemps que les pesticides m’inquiètent, aussi bien pour mes enfants que pour mes petits-enfants », témoigne Nicole Duperron-Anneix, membre du collectif. « Les enfants de Langouët mangent bio à la cantine, habitent dans des bâtiments écoconçus mais ils se déplacent et vivent près des champs et on a retrouvé des taux de glyphosate très élevés dans les urines de deux d’entre eux », ajoute-t-elle.

« J’ai deux filles et je n’ai pas envie qu’elles tombent malades, on a des taux élevés de glyphosate dans nos urines alors qu’on mange bio et qu’on cultive notre jardin », abonde Hélène Heuré, employée communale.

Le maire de Langouët, Daniel Cueff, a pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ». « Il est légitime qu’un maire agisse face à une carence de l’Etat », avait-il déclaré, mettant en avant une « problématique de santé publique ». L’élu est convoqué jeudi devant le tribunal administratif de Rennes à la demande de la préfecture, qui exige l’annulation de l’arrêté.

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« Un héros »

Classé comme « cancérigène probable » depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’herbicide est utilisé sous diverses marques depuis que le brevet détenu par l’américain Monsanto est tombé dans le domaine public en 2000.

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« La décision du maire est une décision de rupture », déclare Michel Besnard, président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, tout en rappelant que le Conseil d’Etat a partiellement annulé le 26 juin un arrêté réglementant l’utilisation des pesticides au motif qu’il « ne protégeait pas suffisamment la santé des riverains ».

« Le maire de #Langouet a entièrement raison. Dans quelques années, il sera reconnu comme un héros », a affirmé Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement. « Nous sommes contaminés, les abeilles disparaissent, les algues vertes pullulent mais l’Etat et sa préfète préfèrent s’acharner sur un maire responsable et autoriser les pires élevages industriels. Lamentable ! », a renchéri sur Twitter Yannick Jadot, député européen écologiste.

 

Source(s) : Lemonde.fr via Les Moutons Enragés.fr

 

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