Lancement de « Front Populaire » : Michel Onfray, l’homme qui les rend tous fous (Marianne.net)

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Comme vous allez le lire, tout est encore fait pour que nous ayons un cul-de-sac aux prochaines élections présidentielles en 2022 et une opposition en carton « fabriquée » Le Pen / Macron, tout en sachant que le Rassemblement National ne veut pas sortir de l’Europe, ni de l’€uro, la soupe y est trop bonne sans doute…

Bref, à partir du moment où l’on décide que l’on veut que notre pays soit libre et souverain, on est taxé de tous les mots.

C’est encore et toujours cette falsification de la réalité en affirmant : Qu’il n’y a pas d’alternative, ce qui permet d'éviter tout débat.

Ne tombez pas dans le piège, à la faveur de la crise sanitaire,  la nécessité de décider nous-mêmes de nos politiques (tel que devrait le proposer une vraie démocratie) s’impose dans les esprits petit à petit, et ce n’est que du bon sens.

Aussi je rappelle le débat Polony / Onfray car il était excellent.

Amitiés,

f.

Le philosophe Michel Onfray a annoncé le lancement d'une revue baptisée "Front Populaire". Aussitôt Le Monde et Libération en ont fait un allié objectif de l'extrême-droite et un poisson pilote du RN. Pourquoi tant de haine ?

Il est des journaux où l’étiquetage est aussi rapide que dans une grande surface. Il aura suffi que le philosophe Michel Onfray annonce le lancement d’une revue baptisée « Front Populaire » pour que Le Monde proclame que l’initiative « séduit les milieux d’extrême droite », à croire que toute référence à Léon Blum conduit inéluctablement à Pétain.

Deux fins limiers du journal du soir, Lucie Soullier et Abel Mestre, ont mené l’enquête. Entre autres éléments à charge, ils invoquent « l’affiche poussièreuse » d’un débat entre Jean-Pierre Chevènement et Philippe De Villiers sur le souverainisme. Il faut croire que le premier nommé est le diable incarné, et le second l’interlocuteur privilégié d’Emmanuel Macron, dont on ne sait s’il faut lui aussi le classer dans le sac d’infamie.

Accusation de dérive fascisante

Le tandem du quotidien vespéral s’inquiète également des contributions de personnages idéologiquement marqués à droite, comme si les invités des pages « Débat » du Monde engageaient Le Monde. Ne laissant rien en hasard, ils sont même allés jusqu’à relire une préface de Michel Onfray à un livre sur Proudhon pour débusquer dans l’évocation de la judéité de Karl Marx une trace présumée d’antisémitisme, assimilant Onfray à Louis-Ferdinand Céline. Chapeau bas.

Le verdict est sans appel : l’impétrant, « adoubé »par Marine Le Pen, est tombé dans les bras « de la droite de la droite », alors qu’il a passé le plus clair de son temps à combattre la famille susdite. Fondateur de l’université populaire de Caen, le philosophe est bon pour le tribunal du même acabit, sous l’accusation de dérive fascisante.

Homme infréquentable

Sans surprise, l’initiative du Monde a été saluée par Laurent Joffrin, directeur de Libération, Hollandophile contrarié, nostalgique d’une social-démocratie pourtant en voie de disparition. Laurent Joffrin voit brun dès que l’on ose évoquer ce qu’il aime à appeler « l’escroquerie souverainiste ». Il perçoit même des traces « de Déat et de Doriot » dans le profil du penseur, achevant ainsi le portrait d’un homme infréquentable transformé en poisson pilote de hordes fascisantes.

Certes, les thèses de Michel Onfray ne sont pas vérités d’Evangile. On peut critiquer ses positionnements, ses foucades, ses emportements - mais à condition de ne pas instruire un procès de Moscou à Paris en le transformant en sergent recruteur du Rassemblement National, ce qui est aussi crédible que de dessiner Macron en bâtisseur d’un nouveau monde.

Sortir des clous du politiquement correct

En vérité, ce que l’on reproche au philosophe, comme à d’autres, c’est de sortir des clous du politiquement correct, de ne pas suivre le ronron médiatique, de ne pas applaudir les stars de la pensée conforme, bref d’être un chien dans le jeu de quilles institutionnelles où l’on veut ramener le débat à une alternative d’un simplisme absolu : qui n’applaudit pas Macron - ou ne tente pas de remettre en selle la gauche social-démocrate moribonde - est forcément un allié objectif de Marine Le Pen.

En vertu de cette recette éprouvée, Le Monde et Libération sont passés maîtres dans l’art d’utiliser le RN comme repoussoir pour justifier l’injustifiable. Pour ces deux journaux, critiquer l’eurolâtrie, défendre la souveraineté populaire et revendiquer l’idée de nation sont les signes extérieurs d’une dérive nationaliste décomplexée.

Rejet des élites

En vertu de quoi l’extrême droite récupère la mise, occupe les terrains abandonnés par les bonnes âmes, joue sur les peurs, les frustrations et le rejet des élites pour apporter ses réponses, aussi dangereuses et pernicieuses soient-elles, inspirées par un identitarisme obsessionnel et exacerbé.

Le Monde et Libération se gardent bien de rentrer dans ces considérations. Ils préfèrent crier au loup à la moindre initiative ne respectant pas les codes en vigueur au sein d’une élite où l’on s’échange les amabilités comme on se passe la salière. Pour sauver le soldat Macron, sans s’interroger sur ses faits de guerre, on préfère agiter l’épouvantail de la main tendue au FN, même quand il s’agit de faire reculer son influence dans les milieux populaires, question taboue sur laquelle certains ne s’interrogent jamais.

Le piège fonctionne à merveille, au seul profit de ceux que l’on désigne comme l’ennemi absolu et le danger suprême. En effet, le grand vainqueur d’une telle opération n’est autre que l’extrême-droite. A force d’assimiler toute voix iconoclaste au RN, on lui sert la soupe en prétendant le combattre. Bravo. Toutes nos félicitations. C’est un travail de professionnel. On espère que Marine Le Pen appréciera le cadeau, mais rien n’est moins sûr car la courtoisie n’est pas son fort.

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Source : Marianne.net

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