Essonne : la Lyonnaise des eaux accusée de « trafic d'influence »

Malheureusement, je crois que le mal ne se limite pas qu'à ça. Car justement, je suis plus ou moins concerné géographiquement, et j'aimerai bien qu'on m'explique pourquoi ma facture d'eau a tout simplement EXPLOSÉ ces cinq dernières années. Et je ne suis pas le seul, mes voisins c'est pareil ! Sommes-nous les seuls dans ce cas ? Ou tout le monde paye ce racket et se tait ? (le cas échéant laissez-nous un petit mot ; ))

eau.jpg
Gregory Bull/AP/SIPA

Suite aux révélations de Marianne début juillet, Gabriel Amard, président PG de la Communauté d'agglomération « Les Lacs de l'Essonne » a décidé de porter plainte pour « trafic d’influence » contre une filiale régionale de la Lyonnaise des eaux et un cabinet de lobbying chargé de « discréditer » sa politique de remunicipalisation de la distribution de l’eau.

Remunicipaliser la distribution de l’eau sur son territoire, voilà une décision qui n’est pas sans risque pour un élu de la République. Le 6 juillet dernier, Marianne révélait comment Eau du Sud Parisien, une branche régionale de la Lyonnaise des eaux (Groupe Suez environnement) s’était offert les services de Vae Solis, un « cabinet de conseil en stratégie de communication et gestion de crise », pour discréditer l’action menée dans le domaine par la Communauté d’agglomération Les Lacs de L’Essonne (qui compte les communes de Grigny et de Viry-Châtillon).
 
Dans leur ligne de mire : son président, Gabriel Amard, membre du Parti de gauche, dont la « communication » était jugée « agressive » et « outrancière ». Comme Marianne  le montrait, la palette d’actions proposée par Vae Solis à la filiale régionale du géant de l’eau était très vaste : alimentation d’un blog que l’on croyait pourtant animé par un simple citoyen de Viry-Châtillon, diffusion de « notes blanches » et d’« éléments de langage » aux opposants locaux, « recherche de médiatisation “spontanée” » (avec les guillemets, s'il vous plaît) dans « la presse nationale et locale pour dénoncer la démarche de la mairie de Viry » ! Bref, l’objectif était clairement édicté, écrit noir sur blanc : « Empêcher in fine la collaboration entre Eaux des lacs de l’Essonne et Eau de Paris, soit en conduisant la [Communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne] à renoncer à son projet, soit en conduisant la Ville de Paris à renoncer à y participer à ses côtés ».

La maison-mère de la Lyonnaise se désolidarise mais...

Un contrat que la maison-mère a « [condamné] vigoureusement » dans un communiqué daté du 8 juillet  et, dit-elle, « immédiatement suspendu ». Une « enquête interne » aurait été ouverte et la Lyonnaise aurait « décidé, est-il aussi écrit, à titre conservatoire, de suspendre de ses fonctions le directeur général délégué de Eau du Sud Parisien, signataire du contrat ». Sauf que sur le contrat avec Vae Solis que nous nous sommes procurés (et qui se garde bien de mentionner dans le détail la mission de lobbying), c’est un membre du Comité de direction générale de la Lyonnaise des eaux qui apparaît : Hélène Valade, directrice déléguée au développement durable.  
 
Pour y voir clair dans cette affaire et parce qu’il n’entend pas laisser faire, Gabriel Amard a donc décidé de déposer plainte contre la branche régionale de la Lyonnaise pour « trafic d’influence actif ». Le courrier au procureur du TGI d’Evry devait partir ce mercredi après-midi. « La semaine prochaine, explique Amard, une plainte pour le même motif sera déposée contre Vae Solis auprès du Procureur de Paris. » A suivre…
 
Par Gérald Andrieu et Emmanuel Lévy - Marianne
 

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s