Le chômage augmente encore de 0,9 % en novembre, pour le 19e mois consécutif

Si l'Europe ne délocalisait pas tous nos emplois, ça irait peut-être mieux non ? (informations complémentaires).

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EMPLOI – Il se rapproche de son pic historique...

Et de 19 ! Le nombre de demandeurs d’emploi a progressé pour le 19e mois de rang en novembre. Selon les chiffres dévoilés jeudi par la Dares, direction du ministère du Travail spécialisée dans les statistiques, 29.300 chômeurs se sont inscrits en plus le mois dernier à Pôle Emploi soit une hausse de 0,9 % sur un mois.

Vers un pic historique

Désormais, ils sont 3.132.600 en catégorie A (sans aucune activité) en France métropolitaine, soit un bond de 10,8 % sur un an. Et la tendance ne semble pas en mesure de s’inverser même si la pente s’adoucit. En septembre et en octobre, les chiffres avaient déjà littéralement explosé, avec plus de 45.000 nouveaux chômeurs venus frapper à la porte du service public de l'emploi en un mois. Malgré tout, le pic historique de janvier 1997 (3.205.000 chômeurs sans activité) risque donc d’être dépassé d'ici à quelques mois.

En incluant les personnes ayant effectué une activité réduite (catégorie B et C), 4.617.400 de demandeurs d’emploi étaient sur les listes de Pôle Emploi en France métropolitaine fin novembre (et 4.904. 900 en incluant les DOM). Un nombre en hausse de 0,7 % sur un mois et de 9,2 % sur un an. Mais si on y ajoute ceux qui sont en formation ou en contrat de sécurisation professionnelle (catégorie D), qui ont un contrat aidé (catégorie E) et tous ceux qui disparaissent des statistiques officielless (les titulaires du RSA, les personnes dispensées ou en temps partiel subi, ou découragées), la France compte 9 millions de chômeurs !

>> Chômage: «La tentation de jouer sur les chiffres peut exister»

Hollande sonne la mobilisation

Alors que l'Insee prédit une poursuite de la dégradation et 10,5 % de chômeurs en métropole en juin 2013, François Hollande ce jeudi, en visite sur le marché international de Rungis, a réaffirmé son objectif d'inverser la courbe du chômage à la fin 2013, présentant cette nouvelle année comme celle de la «grande bataille pour l'emploi». Mercredi, à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Michel Sapin a déclaré «ne pas être là pour faire de la comptabilité» mais «être là pour agir», promettant «une mobilisation maximale de tous les outils» anti-chômage.

Les jeunes et les seniors écopent

Le ministre du Travail a ainsi précisé que 2.000 emplois d'avenir (sur un objectif de 100.000 en 2013), destinés aux jeunes pas ou peu qualifiés, avaient déjà été pourvus et rappelé que le contrat de génération, qui prévoit 500.000 embauches de jeunes en CDI au cours du quinquennat et le maintien dans l’emploi de 500.000 salariés seniors, serait le prochain texte débattu à l'Assemblée, à partir du 15 janvier. Il a également appelé syndicats et patronat, qui ont échoué à parvenir avant la fin de l'année à un accord sur la réforme du marché du travail, dernier front ouvert dans «la bataille de l'emploi», à conclure lors de leur session prévue les 10 et 11 janvier. 

Le chantier s’annonce titanesque. Le mois dernier se sont encore les jeunes et les seniors qui ont payé le plus lourd tribut: +1,2 % pour la catégorie A. Sur un an, l’envolée est respectivement de 10,2 % et 17,5 % pour ces deux catégories.

Les intérimaires subissent

Signe des difficultés que connaissent les entreprises, à la fin octobre 2012, le nombre d’intérimaires a encore baissé de 3,5 % (-13,9 % sur un an) à 554.500. Pour éviter les suppressions d’emplois, celles-ci jouaient jusque-là sur les variables d’ajustement : le travail temporaire donc et le non-renouvellement des CDD. Désormais, elles s’attaquent au du r: les CDI. Il suffit de voir la litanie de plans sociaux depuis la fin de la campagne présidentielle : Carrefour et Conforma vont supprimer à eux deux 733 postes ; Air France table sur 5122 suppressions d’emploi d’ici fin 2013 ; dans l’automobile, PSA vise 8.000 postes….

>> La série noire des plans sociaux s'accélère

 Et pour éviter de recourir en plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), les entreprises utilisent de plus en plus les ruptures conventionnelles. Selon le ministère du Travail, plus dun million ont été homologuées par l’administration depuis 2008. La séparation à l’amiable entre employeurs et salariés en CDI connaît donc un franc succès. Un peu trop au goût de certains qui reprochent aux premiers d’en abuser pour éviter de recourir à un licenciement économique plus contraignant et plus coûteux.

Mathieu Bruckmüller

 

Source : 20minutes.fr

Informations complémentaires :

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