L'UMP de nouveau à l'ère du soupçon ?

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PARIS (Reuters) - Jean-François Copé a balayé vendredi les accusations de deux journalistes qui, avec leur livre "Le Coup monté", ravivent les soupçons au sein de l'UMP en affirmant que le rival de François Fillon a ourdi une manipulation pour s'arroger la présidence du parti.

L'ancien Premier ministre, qui a mené à l'automne dernier un duel inédit dans les annales de la droite avec le député-maire de Meaux pour dénoncer une "fraude industrielle" dans un scrutin interne qui lui semblait acquis, a estimé a contrario sur Europe 1 que l'ouvrage lui donnait raison.

Dans ce livre paru jeudi, Bruno Jeudy et Carole Barjon décrivent avec force détails ce qu'ils présentent comme le "putsch" du 18 novembre 2012, date de l'élection à la présidence du premier parti d'opposition.

Ils citent notamment Patrice Gélard, l'ex-président de la commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe) de l'UMP, qui leur aurait déclaré avoir été "enfumé" par l'entourage de Jean-François Copé.

"On ne m'enlèvera pas de l'idée que c'est un coup monté", déclare le sénateur de Seine-Maritime, qui avait proclamé la victoire de Jean-François Copé avec 98 voix d'avance le lundi 19 novembre, avant de reconnaître deux jours plus tard "l'oubli" de trois fédérations d'outre-mer dans le décompte des résultats.

Cette omission, avait-il alors concédé dans un communiqué, aurait abouti "vraisemblablement à une inversion du résultat final".

Patrice Gélard a démenti jeudi avoir tenu ces propos, affirmant qu'ils avaient été "déformés" par les auteurs, fin connaisseurs de la droite française.

"UN BAROUD D'HONNEUR"

"C'est un baroud d'honneur de journalistes très engagés", a commenté vendredi Jean-François Copé lors d'une conférence de presse, relevant "un sentiment décalé de réchauffé dans ce petit 'coup' qui ne vaut pas grand'chose".

"Mon objectif est de rassembler. La page est tournée", a-t-il souligné.

Pour François Fillon, qui travaille déjà à sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, "il n'y a rien de nouveau".

"Le résultat de cette élection me donnait une très courte victoire. Il a été inversé dans des conditions inacceptables, c'est pour ça que j'ai déclenché la crise qui a eu lieu à l'UMP", a-t-il dit sur Europe 1.

L'ouvrage conforte ceux qui à l'UMP, notamment dans le camp des "fillonistes", militent ardemment pour une nouvelle élection en septembre, comme les deux protagonistes en sont convenus par un accord signé le 17 décembre dernier qui a instauré une direction paritaire (copéistes-fillonistes) à la tête du parti.

Des "copéistes", principalement, mais aussi d'anciens partisans de l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, s'efforcent d'instiller l'idée de l'inutilité d'un nouveau scrutin.

"Les militants ne veulent pas d'une nouvelle élection", assure un proche de Jean-François Copé. "Ils ont quelqu'un qui est bien là, qui fait le job de l'opposition".

"Si élection il y a, il faudra que ça se fasse vite, pour passer à autre chose", ajoute-t-il.

Jean-François Copé n'a pas encore fait officiellement acte de candidature, tandis que François Fillon réserve sa décision pour juin.

Le président de l'UMP "fait beaucoup d'efforts pour être consensuel, pour le moment ça se passe bien", souligne ce proche, redoutant que les hostilités ne reprennent.

Sophie Louet, édité par Yves Clarisse

 

Source : Reuters

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