Gers : ils portent plainte contre Laurent Fabius et Najat Vallaud-Belkacem

Sacha Doligé et Pascal Gaillères ont déposé plainte, notamment contre les ministres Laurent Fabius et Najat Vallaud-Belkacem, pour non-assistance à personne en danger

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Sacha Doligé et Pascal Gaillères ont découvert que leur dossier a disparu du consulat. (photo ph. b.)

Deux Gersois ont, lundi matin, porté plainte contre, notamment, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, pour mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger.

Sacha Doligé et Pascal Gaillères vivent aujourd’hui près de Nogaro d’où est originaire le second mais ils sont condamnés par la justice marocaine à deux mois et demi de prison ferme. Ils ont fait appel mais savent, pour avoir reçu des menaces lorsqu’ils se trouvaient au Maroc, qu’ils seraient en danger s’ils mettaient de nouveau le pied sur le sol marocain.

Nous avons déjà relaté leurs mésaventures dans nos colonnes. Sacha Doligé et Pascal Gaillères ont acheté un terrain sur lequel ils prévoyaient de faire construire des villas. En parallèle, ils exploitaient une maison d’hôtes qu’ils avaient retapée. Le chef de la police de Taroudant leur a demandé de réaliser des travaux pour 70.000 euros. Il n’a payé que la moitié.

Selon les deux Français, le policier marocain leur aurait dit qu’il n’avait nullement l’intention de régler sa dette et que, de surcroît, il voulait qu’ils effectuent des travaux dans la maison de son fils. Les Français ont refusé et les ennuis ont commencé.

De tracas administratifs en menaces, les Gersois se sont retrouvés en prison durant quelques (longues) heures. « Au début de l’affaire, la justice marocaine nous accusait d’escroquerie et de détournement de fonds. Elle croyait que nous avions pris un terrain sans l’acheter et que nous allions nous enfuir. » Après des mois d’appel au secours au consulat de France à Rabat, où ils affirment « n’avoir trouvé que silence », le ministère de l’Intérieur marocain leur déclare qu’ils étaient, en fait, poursuivis pour vouloir construire sur un terrain non constructible et que, surtout, l’administration marocaine s’est trompée de parcelle. L’affaire aurait pu être close. Sauf qu’en 2012, plusieurs personnes du consulat et de leurs connaissances marocaines leur conseillent de faire attention. « On nous disait : ‘‘Ne venez plus au consulat, vous êtes en danger de mort.’’ » Nous avons dû nous cacher pendant trois mois. Nous avons réussi à récupérer nos passeports que l’administration française avait conservés et nous sommes rentrés. »

Ils sont arrivés dans le Gers le 28 août dernier, après un an et demi de tracas, de menaces et d’angoisse.

Au final, ils pensent que la consule de France à Rabat aurait tenu à gérer personnellement leur dossier, « pour des raisons d’amitié et de lien personnel », affirment-ils, avec « une personne dépositaire de l’autorité marocaine dans la région ». Le père de Sacha, le sénateur UMP du Loiret, Éric Doligé (1) a dû user de son réseau de connaissances pour obtenir difficilement des rendez-vous à l’ambassade de France au Maroc.

« Nous voulions savoir où étaient passées les preuves, écrites, de notre innocence, affirme Sacha. Nous avions donc besoin de rencontrer les personnes en charge du dossier, c’est la moindre des choses, lorsque l’on est inculpé, que de vouloir se défendre et apporter les preuves. Or, notre dossier, que plusieurs diplomates français ont eu entre les mains, a, purement et simplement… disparu. Du moins officiellement. »

Éric Doligé avoue aujourd’hui son cauchemar. « En tant que père, j’ai eu très peur pour mon fils. En tant que citoyen, quand je vois comment toute cette affaire s’est déroulée, j’ai des craintes pour nos otages français. Les pouvoirs publics se préoccupent davantage des relations de la France avec le Maroc que de ses ressortissants là-bas, alors que le rôle de notre diplomatie, c’est de protéger nos ressortissants. » Il sait bien que son statut de sénateur lui a ouvert des portes. « On peut donc imaginer le sort de ceux qui n’ont pas cette chance », tranche-t-il.

Sacha Doligé et Pascal Gaillères ont porté plainte contre Véronique-Marie Juricic, consule à l’époque des faits, et actuellement consule de France à Séville ; Charles Fries, ambassadeur de France à Rabat ; M. Bastide, commissaire de police détaché auprès de l’ambassade de France à Rabat ; Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères ; Mme Conway, ministre déléguée des Français à l’étranger ; M. Pouria Amirchahi, député des Français à l’étranger ; Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et M. Pouille, ministre conseiller.

Ils ont également saisi le procureur général d’Agen.

(1) Éric Doligé est le frère de Michel, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Gers.

 

Source(s) : Sudouest.fr via Chalouette

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Prostitution de mineurs dans la villa marocaine d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé ? Avec la participation de Jack Lang ?

 


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