De plus en plus de ruptures de stocks de médicaments

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Crédit : Jean-Christophe Marmara/Le Figaro

Les traitements hormonaux, les anti-infectieux et les anticancéreux arrivent largement en tête des produits épuisés.

Inexistantes il y a quelques années, les ruptures d'approvisionnement de médicaments explosent. Entre septembre 2012 et octobre 2013, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) a recensé un total de 324 ruptures de stocks de médicaments et actuellement, son site en comptabilise une petite quarantaine. Si certains manques se règlent dans la journée, d'autres peuvent durer 13 mois. Le temps d'absence moyen des produits des étagères des pharmacies s'élève quand même à 94 jours, selon un sondage réalisé par le syndicat des industriels (le Leem) auprès de 90 de ses adhérents.

Toutes les classes de médicaments sont concernées, selon l'enquête du Leem, mais les traitements anti-hormonaux, les anti-infectieux, les anticancéreux et les médicaments du système nerveux central arrivent largement en tête du peloton des produits épuisés. Plus grave, près de 30% de ces ruptures concernent des produits indispensables. «Pour les médicaments non remplaçables par un autre et qui sont sensibles, comme les antirétroviraux pour ne citer qu'eux, nous constatons une évolution favorable. La mise en place d'un numéro d'appel vers le laboratoire nous permet dans la majorité des cas de trouver une solution», explique Philippe Gaertner, président de la FSPF, principal syndicat des pharmaciens d'officine, lors d'une conférence organisée par le Leem.

Fabriqués en Chine et en Inde

Ces tensions sont toutes aussi fréquentes à l'hôpital. «Entre 2013 et aujourd'hui, les ruptures ont concerné 30% des anticancéreux injectables de l'Institut Curie», estime Laurence Escalup, pharmacienne de ce centre de traitement du cancer. Les ruptures sont devenues une réalité à laquelle il va falloir s'habituer, mais qui n'est pas une exception française. Ainsi, en 2011, les États-Unis ont enregistré 250 médicaments en rupture pour une durée moyenne de 105 jours.

Pour les industriels du médicament, elles s'expliquent principalement par la mondialisation avec l'externalisation de la production des matières premières, aujourd'hui fabriquées majoritairement en Chine et en Inde, et l'augmentation des ventes dans les pays émergents. Autre cause : les exigences de qualité pour le médicament sont telles que le moindre grain de sable dans la chaîne de production peut tout bloquer. «Or, avant qu'un médicament n'arrive dans une pharmacie, le processus dure au minimum quatre à cinq mois, voire un an pour les vaccins», précise Christophe Ettviller, président du groupe distribution du Leem.

Mais certains médicaments sont également abandonnés par l'industrie pharmaceutique car leur seuil de rentabilité est devenu trop bas. En clair, lorsque le prix n'est plus assez élevé. Dans ce contexte, «la politique du gouvernement est un élément de fragilisation dans la chaîne d'approvisionnement du médicament», a insisté Philippe Lamoureux, directeur général du Leem. Un message hautement politique à destination de Marisol Touraine, qui vient d'annoncer des baisses de prix de 3,5 milliards sur le médicament.

Philippe Gaertner de son côté s'inquiète de la suppression en juillet de la vignette sur les médicaments. Une décision qui peut conduire les pharmaciens à alléger considérablement leurs stocks, un nouveau risque de rupture, même s'il sera momentané, dans la distribution des médicaments.

 

Source : Sante.lefigaro.fr via Maître Confucius

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