Jambon ou merguez ? Chips ou tacos ? Bientôt, dans les supermarchés, un code couleur sur les emballages des aliments permettra de faire le choix le plus sain en un coup d'oeil. Selon les informations d'Europe 1, la ministre de la Santé Marisol Touraine devrait en effet annoncer la mise en place de cette mesure le 17 juin, lors de la présentation du projet de loi sur la Santé. Contacté par metronews, le cabinet de la ministre ne dément pas, mais reste prudent : "cette piste est bien à l'étude, nous explique-t-on, mais la décision n'a pas encore été prise".

Si la mesure est bien adoptée, les industriels de l'agroalimentaire seront contraint d'apposer sur tous les emballages une pastille de couleur, selon la qualité nutritionnelle de l'aliment. Celle-ci ira du vert au rouge en passant par le jaune, l'orange et le rose. Objectif : mieux informer les consommateurs sur ce qu'ils achètent, dans un pays où 40% des personnes sont en surpoids.

Faire pression sur les industriels du secteur

Mi-mai, six associations des professionnels de santé avaient manifesté leur soutien à l’initiative, dans une lettre ouverte envoyée au Premier ministre. A l'origine, ces mesures ont étés préconisées dans le rapport du professeur Serge Hercberg (Inserm) sur la prévention nutritionnelle, remis le 28 janvier à la ministre de la santé Marisol Touraine. "Les systèmes d’information nutritionnelle sont susceptibles d’influencer les consommateurs (...) ces effets (doivent) toucher tous les groupes de population, notamment ceux qui ont les plus faibles niveaux d’éducation, qui sont le plus à risque nutritionnel (obèses, hypertendus) ou qui ont le plus faible intérêt pour la nutrition", explique Serge Hercberg dans le rapport. 

De fait, le dispositif actuel est peu lisible. L'étiquetage, souvent au dos des emballages, donne le plus souvent la teneur en calories, en glucides, lipides etc. Mais il demande surtout un effort de calcul aux consommateurs s'ils veulent pouvoir comparer ce produit avec un équivalent.

Cette mesure serait inédite au monde. Le Royaume-Uni a bien mis en place un système similaire, mais ne se contente que de trois couleurs. Avec cinq couleurs, il sera plus facile pour les industriels de faire monter leurs produits d'une catégorie qu'avec trois. Car c'est un autre objectif de la mesure : inciter les fabricants à améliorer la qualité nutritionnelle de leur produit dans la mesure du possible (en y mettant moins de sel pour le goût ou de gras pour la texture, par exemple). Ainsi, dans une même gamme de produits, comme les pâtes à tartiner, il sera possible de trouver des pastilles rouge, mais aussi rose si la composition est plus équilibrée. De sorte que cet étiquetage ne stigmatise pas le produit mais permette au consommateur de faire son choix en toute transparence.

 

 

 

Source : Metronews.fr