Manifs pro-palestiniennes : l'avertissement de la Place Beauvau

Encore une fois, c’est une minorité d’excités qui harangue les foules et manipule des jeunes en pertes de repères, pour les pousser au dérapage. Ce que moi je ressens, de la part de ces gens-là, c’est une haine de la France et non pas un soutien au peuple palestinien. Ces gens desservent la cause qu’ils sont censés défendre, alors que comme vous allez le lire la majorité des manifestants sont pacifique. Bref, après on s’étonne que les Français ne soient pas favorables à ces manifestations. Encore une fois, ce que l'on aimerait de ces défenseurs des droits de l'homme, comme des Français(es), c'est qu'ils dénoncent les meurtres de chrétiens en Irak, mais là aussi, des deux côtés, silence radio....

manif_palestine_24_07_2014.jpg
LICHTFELD EREZ/SIPA

Dans une note confidentielle, le service central de renseignement territorial décortique la mobilisation pro-palestinienne en France. Chiffres, forces en présence, montée de la tension et de la "haine anti-juive", tout est dit.

Pro-palestiniens, combien de divisions ? Une note remise au ministre de l’Intérieur le 21 juillet 2014 décortique la mobilisation sur le territoire français. Depuis le 7 juillet dernier et les premiers bombardements israéliens sur la bande de Gaza, la police a recensé 262 démonstrations rassemblant au total 82.000 personnes. Pour la seule journée du 12 juillet, 23.000 personnes ont défilé dans le cadre de 56 manifestations. Un nouveau pic a été enregistré le mercredi 16 juillet, avec 11.000 personnes dans la rue (pour 44 manifestations), avec le record du week-end suivant, les 19 et 20 juillet : sans compter Paris et la grande couronne, 33.000 personnes ont défilé dans le cadre de 69 rassemblements…

De quoi occuper tous les services de renseignement, à commencer par le service central du renseignement territorial (ex RG), qui encadre localement les discussions préalables avec les organisateurs et surveille les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, où mobilisent de nombreux particuliers, notamment en direction des communautés maghrébine et turque. 

Les principaux organisateurs des manifestations, précise cette même note, sont « les mouvements traditionnellement impliqués dans la défense de la cause palestinienne ». Au premier plan, l’association France Palestine Solidarité et « CAPJPO-Europalestine ». A leur côté, pour les soutenir dans leurs démarches auprès des préfectures, des représentants du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), mais aussi du Front de gauche, d’Europe Ecologie les Verts, du Parti communiste français, de Lutte ouvrière ou du Parti Ouvrier Indépendant.

Les signataires de la note ne semblent pas trop inquiets de ces défilés encadrés, mais invitent à la « prudence » et à la « plus grande vigilance » au sujet de certains mouvements « spontanés » et de la « désorganisation » de certains cortèges.

« Si la présence de militants pacifistes traditionnellement acquis à cette cause (palestinienne) est systématique, ils ne sont pas majoritaires, observent les analystes du Renseignement territorial. Les jeunes issus des quartiers sensibles, des femmes souvent voilées et des hommes porteurs de djellabas grossissent notoirement les rangs des manifestants (…) Si jusqu’à présent, aucun incident majeur n’a été relevé en province, les faits dont Paris et Sarcelles ont été le théâtre pourraient connaître des prolongements ailleurs sur le territoire national ». Et de pointer la façon dont une vingtaine de jeunes ont provoqué les passants en marge d’un défilé à Carcassonne (Aude), où un employé municipal a été frappé. Ou le comportement agressif d’un manifestant à l’encontre de policiers qui protégeaient une synagogue à Bordeaux. Ou encore la présence d’une poignée de salafistes dans un cortège à Marseille.  

La crainte principale : que des jeunes des quartiers « sensibles » ne profitent de ces manifestations pour « commettre des exactions », comme c’est parfois le cas en marge des manifestations étudiantes. « Pour une part d’entre eux, il s’agit de jeunes instrumentalisés par des adeptes de la mouvance salafiste, écrivent les policiers (...) Ils trahissent un développement accru de l’emprise des réseaux islamistes radicaux sur les jeunes (…) ». Ils notent un développement de la « haine envers la religion judaïque », tandis que les réseaux sociaux se focalisent sur la « manipulation des médias nationaux » et une supposée « connivence » entre les militants de la Ligue de Défense juive et les forces de l’ordre. 

Toujours selon cette source, les représentants  du culte musulman en France « dénoncent les violences » et  « demandent de ne pas importer le conflit israélo-palestinien ». Ils n’ont cependant que peu de prise sur ceux qui se dénomment eux-mêmes, sur leur page Facebook, les « chasseurs anti LDJ » (Ligue de Défense juive). Une page qui affiche les noms et les photos de présumés membres de ce groupuscule, comme le font les « Quenelliers parisiens », groupe né dans le sillage de l’« humoriste » Dieudonné.  Rendez-vous est d’ailleurs pris pour une « baston » avec l’adversaire juif le 26 juillet prochain, en marge d’une conférence au théâtre de la Main d’Or, à Paris, fief des « dieudonnistes ». « Tous guerriers et (sic) le bienvenue », lit-on sur les réseaux sociaux.

« La dynamique, bien souvent relayée via les réseaux sociaux, pourrait contribuer à la mobilisation de groupes plus violents, plus motivés par le militantisme identitaire que politique », conclut la note du Renseignement territorial. De quoi inciter les responsables du maintien de l’ordre à renouveler rapidement leur stock de grenades lacrymogènes : à Barbès comme à Sarcelles, ils se sont retrouvés en rupture de stock à l’heure de contenir les manifestations interdites.

 

Source : Marianne.net

Informations complémentaires :

 

 

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s