Les élites en lutte contre l’arme démographique des pauvres

L’arme démographique est peut-être la seule arme qui fait peur aux élites, et à juste titre. À un tel point que, dès 1913, la fondation Rockefeller s’est fait un point d’honneur d’influencer la politique de l’ONU en la matière, par le biais du Population Concil. La volonté des illuminati serait de maintenir leur troupeau au-dessous des 500 000 000 individus. Ils ont donc du chemin à faire. Pour cela tout est bon, misère, chômage, stérilisation, guerre du moment, où ils peuvent en parallèle exploiter les bas instincts de chacun et nous offrir des produits adaptés… 1 % de la population possède 30 % des richesses de la planète, sauf miracle et prise de conscience générale. Tant que la masse critique des individus exploités n’aura pas été atteinte, il n’y aura pas de remise en question de leur mainmise et de leur hégémonie.

Les moyens de contrôle des individus, la « discipline des corps » telle que la qualifie Foucault dans Surveiller et Punir (1975)2 prend des formes variées : l’organisations du travail dans l’entreprise, la surveillance des prisonniers, le respect de la discipline par les soldats vis-à-vis de leur hiérarchie… la discipline des populations en représente le volet global.

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En effet, une part de l’élite blanche mondiale, considère qu’un des grands dangers, vis-à -is de son pouvoir, réside dans « l’arme démographique », c’est-à-dire la puissance conférée, par la masse des individus. En effet, c’est une menace militaire (une armée de millions d’hommes), mais aussi une menace sur les ressources (alimentaires, matières premières…) puisque leur consommation potentielle, peut entrer en concurrence avec celle des plus riches.

Nous allons examiner, dans cet article les méthodes employées par certaines élites blanches occidentales principalement, afin de contrôler, ce qu’elles perçoivent comme une menace. Sous prétexte du développement des risques de l’accroissement démographique mondiale, « la discipline des populations » prend la forme du planning familial, du contrôle des naissances (Kissinger), des migrations, de la santé publique. Mais elle prend bien garde d’omettre parallèlement la redistribution des richesses et l’éducation, comme l’entreprendraient des politiques sociales. Nous verrons que pour limiter les excès de la croissance démographique, certains mènent des politiques néolibérales et eugénistes, tandis que d’autres mettent en oeuvre des politiques sociales.

L’eugénisme est parfois conçu comme un instrument au service du malthusianisme

Malthus est un démographe qui est devenu célèbre en 1798 en publiant son « Essai sur le principe de population». Il y explique que le frein le plus terrible à l’accroissement de la population est la misère, conséquence inéluctable du principe de population. De même, les institutions ne sont que peu responsables de la misère de beaucoup d’hommes. La société ne peut qu’être inégalitaire, composée de propriétaires et de travailleurs. S’il en était autrement, si la propriété était supprimée, si chacun partageait avec son voisin, si tout le monde était nourri correctement, la population augmenterait encore plus rapidement et dépasserait les subsistances disponibles. Donc, compte tenu du fait que « la population augmente plus vite que les subsistances, il ne faut surtout pas courir le risque d’un accroissement de la population en aidant les pauvres » (Malthus,1798)3.

La théorie de Charles Darwin est fondée sur la sélection naturelle des espèces fondée sur celles qui se révèlent la plus adaptées. Galton qui est son cousin fait la promotion du darwinisme sociale, c’est-à-dire qu’il décide d’appliquer cette théorie aux sociétés humaines. Pour cela il crée en 1883, le concept eugénique (l’art de bien engendrer). L’objectif de l’eugénisme consiste à améliorer volontairement, les caractéristiques génétiques de l’espèce humaine. C’est nécessaire selon Galton, car il estime que l’évolution normale de la race humaine est menacée par l’attention philanthropique portée aux pauvres et à leurs enfants. Selon lui il faut intervenir pour favoriser la procréation des plus doués, c’est-à-dire de ceux qui réussissent et, parallèlement, freiner la procréation des pauvres, c’est-à-dire de ceux qui échouent, qui ne devraient pas survivre (Galton 1989)4.

Mais, étant donné qu’il faut établir des sélections entre le « bon et le mauvais », on a pu observer de dangereuses dérives. Il devient alors difficile de différencier, lutte contre la surpopulation, amélioration du patrimoine génétique de l’humanité, et suppression indirecte d’une partie de la population.

Dès la fin du XIXe siècle, des voix s’élèvent en Angleterre pour demander la stérilisation des sujets porteurs de défauts. Au début du XXe siècle, des états américains votent des lois en faveur de la stérilisation des fous et des criminels ; des savants anglo-saxons se réunissent à Londres, pour définir les moyens de lutte contre la prolifération des autres races qui pourraient mettre en danger la race blanche (Drysdale, 1914)5.

A cette époque, l’américaine Margaret Sanger (1879-1966) recommande la stérilisation des faibles d’esprit, des gens atteints de maladies héréditaires, sinon aux Etats-Unis et au plan international, les races autres que la race blanche, occidentale, anglo-saxonne risquent d’envahir le monde. Ainsi,en 1921, elle rédigera un article intitulé « la valeur de la propagande en matière d’eugénisme et de contrôle des naissances (Sanger, 1921)6. Ensuite, en 1932, Sanger plaide pour des nouvelles politiques d’eugénisme : « Une politique de stérilisation et de ségrégation rigide et dépassée, qui concerne la catégorie de la population dont la progéniture est déjà entachée par un lourd héritage, conduira à transmettre des caractéristiques nuisibles à sa descendance (Margaret, 1932 : 106) »7.

« Mme Margaret Sanger, fondatrice du « Family Planning », grande admiratrice de Hitler, a pu écrire : ‘’Toutes les misères de ce monde sont imputables au fait que l’on permet aux irresponsables ignorants, illettrés et pauvres de se reproduire sans que nous ayons aucune maîtrise sur leur fécondité’’ ! ! et aussi : ‘’Le prolétariat n’a que lui-même à blâmer pour sa déchéance : il cesserait d’être prolétaire s’il cessait de se multiplier’’ ! ! ! Et le Dr M. King, un des responsables des stratégies démographiques, a pour sa part, tenu les propos suivants : ‘’essayez le planning familial, mais si cela ne marche pas, laissez mourir les pauvres parce qu’ils constituent une menace écologique ! ’’ » rapporte J.P. Tertrais8.

Sanger a forgé l’expression Birth Control (contrôle des naissances) et en a largement propagé l’idée, dans une perspective féministe, néo-malthusianiste et eugéniste. Cependant, comme Malthus et Galton, Margaret Sanger ne remet pas en question les inégalités sociales, dont la résolution permettrait une politique de stabilisation démographique grâce à une répartition des richesses.

Le néo-malthusianisme et l’eugénisme luttent notamment contre l’arme démographique.

Sir Julian S. Huxley (1887-1975), a été vice-président de l’Eugenics Society de 1937 à 1944, puis Premier Secrétaire Général de l’UNESCO9, de 1946 à 1948 et à nouveau président de l’Eugenics Society de 1959 à 1962. Il fut d’autre part l’un des fondateurs du World Wildlife Fund (WWF)10. Ce dernier déclara "par groupe à problème social, j’entends les gens, bien trop familiers aux travailleurs sociaux dans les grandes villes, qui semblent se désintéresser de tout et mènent simplement une existence inutile, au milieu d’une pauvreté extrême et de la crasse. Bien trop fréquemment, ils doivent être assistés par des fonds publics, et deviennent un fardeau, pour la communauté".

« Malheureusement, ces conditions d’existence ne les empêchent pas de continuer à se reproduire : et la taille moyenne de leur famille est très grande, beaucoup plus grande que la moyenne du pays dans son ensemble. Des tests d’intelligence et autres ont révélé qu’ils ont un Q.I. très bas ; (…) Ici encore, la stérilisation volontaire pourrait être utile. Mais, je pense que nos meilleurs espoirs doivent reposer dans la perfection de nouvelles méthodes de contrôle des naissances, simples et acceptables, soit par des contraceptifs oraux ou plutôt, peut-être, par des méthodes immunologiques nécessitant des injections»11.

Kissinger y présentait des moyens visant à contrôler le nombre de la population des PED. Dans le Rapport Kissinger » (1974) on peut lire que les pays du Nord sont menacés par les pays du Sud, car bien qu’ils soient pauvres, ils sont beaucoup plus peuplés. D’où, la nécessité impérieuse de contenir, c’est-à-dire brider la croissance démographique du Sud, afin que le pouvoir des pays industrialisés ne soient pas un jour menacé par « l’arme démographique ». Le rapport du National Security Council, préparé en 1974, sous la direction d’Henry Kissinger, fut déclassifié en 1980 et tenu secret jusqu’en 1989. Kissinger y mentionnait ceci : «Serons-nous contraints de faire des choix sur les pays que nous devrons raisonnablement aider, et si c’est le cas, les efforts de contrôle de la population devraient-ils être un critère pour une telle aide ? (…) Les Etats-Unis sont-ils prêts à accepter un rationnement de la nourriture, pour aider les gens qui ne peuvent/veulent contrôler leur taux de reproduction de population ? (…) Il est vital que les dirigeants des pays les moins développés ne voient pas, dans la volonté de développer et de renforcer un engagement de leur part [pour la réduction de population], une politique des pays industrialisés pour maintenir leur pouvoir ou pour détourner les ressources naturelles en faveur des pays ‘riches’. Une telle perception pourrait créer de sérieuses répercussions défavorables au projet de stabilité des populations » (Kissinger, 1974 : 82)12.

Avec la création de l’ONU en 1945, certains partisans du contrôle des naissances, tels les Rockefeller, vont trouver un moyen de prévenir ce qu’ils considèrent comme les dangers de la surpopulation. « Le 10 décembre 1945, le Congrès des États-Unis a invité l’ONU à s’installer de façon permanente aux États-Unis. La décision d’accepter cette invitation a été prise à Londres, le 14 février 1946, par l’Assemblée générale, à sa première session. L’Assemblée a également accepté les 8,5 millions de dollars qu’offrait John D. Rockefeller Jr. à l’organisation pour qu’elle puisse acheter le terrain où elle se trouve actuellement » (ONU, 2008)13 : ainsi cette organisation sera installée de manière permanente aux États-Unis.

Cependant, dès 1913, Rockefeller finance des recherches sur le contrôle des naissances et crée également la plus grosse organisation privée qui va s’occuper entre autres de contrôle de la population : la Rockefeller Foundation (Rockefeller, 2008)14. John D. Rockefeller III fondera « le Population Council en 1952 (Population Concil, 2008)15 qui influencera jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU.

«A partir de la IIe Conférence internationale sur la Population de Belgrade, en 1965, la planification des naissances est présentée comme une forme d’aide au développement » (Schoyaans, 2000). Le 10 décembre 1966, U Thant, le secrétaire général de l’ONU de l’époque, fait paraître une déclaration sur la population (Concil, 1968). L’année suivante, le 11 décembre 1967, « grâce aux efforts continus de John D. Rockefeller Junior III, président de la Population Concil, cette déclaration fut signée par 18 chefs d’Etat » (Population Concil, 1968)16. Nous voyons ici, clairement, l’influence directe d’un grand industriel, dans l’orientation politique et la création des lois internationales.

Ainsi, le FNUAP (Fonds des Nations-Unies pour la Population) a pour mandat, depuis 1973, la mise en oeuvre du planning familial, l’assistance aux PED pour mieux faire face aux problèmes de population et la coordination des programmes de population.

Bien que ne partageant pas les orientations catholiques, de Shooyans en matière de planification familiale, je le cite néanmoins, car sa critique du FNUAP est intéressante.

Selon Shooyans, «la plupart des recommandations qu’on trouve dans les rapports actuels du FNUAP apparaissent déjà, dans le « rapport Kissinger » établi en 1974. De là à penser que le gouvernement des USA utiliserait les organismes de l’ONU qui s’occupent de population, il n’y a qu’un pas » (Schooyans, 2000).

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La tentation de l’eugénisme n’est pas propre à l’occident.

Loin de là. La politique chinoise au Tibet va parfois jusqu’à la stérilisation et l’avortement forcés des femmes autochtones. « Un Tibétain témoigna que, dans son village, à Nyemo, pendant l’été 1996, des centaines de jeunes femmes tibétaines furent convoquées de force, pour être stérilisées. En un jour, l’équipe ambulante stérilisa 300 femmes »17.

En juillet 2002, au Japon, les enquêteurs, nommés par le ministère de la Santé (Minsa), ont rendu public un « Rapport final » gros de 137 pages d’où il ressort que, pendant la présidence de Fujimori, entre 1995 et 2000, 331 600 femmes ont été stérilisées, tandis que 25 590 hommes subissaient une vasectomie. « Ces personnes ont été captées, souligne le rapport, soit à force de pressions, de chantages et de menaces, soit en se voyant offrir des aliments, sans qu’elles aient été dûment informées, ce qui les a empêchées de prendre leur décision en réelle connaissance de cause ». Le rapport ajoute que cette campagne ciblée principalement sur l’ethnie indios, était soutenue par l’agence américaine USAID et la Japan Foundation18.

Marc Filterman rappelle que déjà à partir de 1937, les Japonais avaient construit un laboratoire, dans le camp 731, installé en Mandchourie. Son directeur était Ishii Shiro, chirurgien militaire de profession. Les tests ont été réalisés, sur des animaux, mais aussi sur des milliers de prisonniers chinois, russes et même américains. Ils ont inoculé des virus, des bactéries de maladies infectieuses, même par le biais d’insectes, afin de vérifier la diversité des réponses propres à chaque race. Ce camp et toutes les installations ont été détruits par les Japonais, en août 1945, lorsque les Russes sont entrés en Mandchourie. Une partie des savants japonais de ce camp et les résultats de leurs travaux ont été récupérés par les Américains, après la guerre. Ces derniers ont été accusés par les Chinois, d’avoir largué sur la Corée du Nord des insectes, comme des puces, des moustiques, des mouches, porteurs de maladie, capables de provoquer des épidémies. Or, des documents secrets - publiés depuis - garantissent l’impunité à des chercheurs japonais, pour service rendu (…). Daan Goosen, révèle aussi qu’ils avaient reçu la visite de chercheurs israéliens. Ces derniers font leurs recherches dans le laboratoire ultra-secret de Nes Tziyona, situé à proximité de Tel Aviv. Des révélations récentes nous apprennent que l’Etat d’Israël s’est livré à des recherches génétiques permettant le ciblage ethnique. Les chercheurs israéliens ont participé et se sont basés sur les études génétiques, réalisées en Afrique du Sud” (Filterman, 2002)19.

Wouter Basson était le responsable du programme de guerre chimique et bactériologique de l’armée sud-africaine. Lors de son procès, ayant débuté au Tribunal de Prétoria, en octobre 1999 il a affirmé que l’Afrique du Sud se livrait, sous le régime de l’Apartheid, à des recherches génocidaires et qu’il y avait participé. Il s’agissait de révélations faites pendant les auditions de la Commission "Vérité et Réconciliation" qui avait pour mission politique de faire la lumière, sur l’activité du régime de l’Apartheid. Il a été inculpé aussi de meurtre, d’escroquerie et de trafic de drogue. Il dirigeait entre autres le laboratoire ultra-secret Roodeplant, situé près de Prétoria. A ses heures perdues, il était le médecin particulier de Pieter Botha.

« Selon de précédents témoignages, le docteur Wouter Basson inoculait du poison à des détenus dont M. Nelson Mandela, créait des vaccins spéciaux pour chaque « race », stérilisait des cobayes noirs et inondait les centres-villes de drogue, comme l’ecstasy. Le projet du docteur Basson prévoyait la diffusion d’anthrax, de choléra, de cultures botuliques, de cyanure, d’aldikarb, de thallium, de paroxon et d’un lacrymogène appelé CR, extrêmement puissant. Des armes biologiques dissimulées dans des pompes à vélo, des tournevis, des cannes et des parapluies étaient également fabriquées (Victoria Brittain, 1998)20.

Plusieurs auteurs, tels Betsy Hartmann dans son livre « Reproductive rights and wrongs », ont dénoncé, à de nombreuses reprises, les campagnes de contraception et stérilisations forcées menées par les lobbies eugénistes et des laboratoires pharmaceutiques. En Allemagne, sous le Troisième Reich, de nombreuses recherches furent menées sur des moyens de stérilisation de masse, et continuées après la guerre, dans les pays anglo-saxons, par les mouvements eugénistes. La Suède a procédé, entre 1935 et 1976, à une campagne de stérilisation forcée de 60 000 personnes, dont 93 % de femmes. Ceci, dans le but de préserver la pureté de la race nordique ou pour des raisons sociales, rapporte Maciej Zaremba, dans le grand quotidien suédois «Dagens Nyheter» (août, 1997). En 1934, puis en 1941, les différents gouvernements suédois ont voté deux lois, autorisant la stérilisation des « déficients mentaux » puis de toutes les personnes sortant de la normalité : handicapés mentaux, femmes ne pouvant entretenir leurs enfants, « marginaux », Gitans, mauvais élèves et toutes les personnes considérées comme ralentissant le développement de la société.

« Il y a aujourd’hui un pays où l’on peut voir les débuts d’une meilleure conception de la citoyenneté », écrivait Hitler en 1924. Il se référait à l’effort des Etats-Unis, pour maintenir la « prépondérance de la souche nordique », pour leur politique relative à l’immigration et à la naturalisation. Le projet d’« hygiène raciale », développé dans Mein Kampf, prenait pour modèle l’Immigration Restriction Act (1924), qui interdisait l’entrée des Etats-Unis, aux individus souffrant de maladies héréditaires ainsi qu’aux migrants, en provenance de l’Europe du Sud et de l’Est. Quand, en 1933, les nazis ont mis en place leur programme, pour l’« amélioration » de la population par la stérilisation forcée et la réglementation des mariages, ils se sont ouvertement inspirés des Etats-Unis, où plusieurs Etats appliquaient déjà depuis des décennies la stérilisation des « déficients », une pratique sanctionnée par la cour suprême en 1927 » (Löwy, 2007)21.

L’Organisation Mondiale de la Santé affirme, elle-même, financer depuis 1972, un programme spécial de recherches, sur de nouveaux moyens de contraception et d’avortement22. Cependant, Shooyans précise que certaines de ces recherches doivent permettre d’obtenir des résultats particulièrement « performants » : elles ont pour but de découvrir comment agir contre l’hormone hCG (human chorionic gonadotrophin) ». Il s’agit d’une hormone naturelle qui, lorsqu’elle est combinée avec une anatoxine tétanique qui active les anticorps, rendant une femme incapable de maintenir une grossesse. « Le but final consiste à vacciner les femmes afin qu’elle ne puissent plus avoir d’enfants» (…). Sous le couvert de soins médicaux, on pourra vacciner, sur une grande échelle, les femmes, sans nécessairement leur dire dans quel but on les vaccine»23.

« Dans les années 1990, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a supervisé les campagnes massives de vaccination, contre le tétanos, dans un certain nombre de pays, dont le Nicaragua, le Mexique et les Philippines. Or, aux Philippines 3,4 millions de femmes ont été vaccinées avec des vaccins contenant des hormones HCG »24.

« En octobre 1994, l’organisation HLI (Human Life International) a reçu une communication de sa filiale mexicaine, le Comité Pro Vida de Mexico, en ce qui concerne ce pays anti-tétanos campagne (…). Le vaccin n’a pas été donné aux hommes ni aux garçons. En raison de cette curieuse anomalie, le Comité Pro Vida de Mexico a conservé des échantillons de vaccins. Les tests ont révélé que le vaccin tétanos propagé par l’OMS, pour les femmes en âge de procréer contenaient de l’HCG »25.

L’économiste W. Engdahl poursuit en précisant que « la Fondation Rockefeller, avec le Comité sur la Population de Rockefeller, la Banque Mondiale (qui abrite le CGIAR, Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale), et l’Institut National de la Santé des États-Unis, ont été impliqués dans un projet long de 20 ans, commencé en 1972, afin de mettre au point, pour l’OMS, un agent abortif dissimulé dans un vaccin contre le tétanos. Par ailleurs, le gouvernement de Norvège a fait un don de 41 millions de dollars, pour développer un vaccin antitétanique spécial, ayant la capacité de provoquer l’avortement ». Ces programmes de vaccination visent à expérimenter des instruments de contrôle de la démographie, mais ceux-ci sont illégaux et immoraux, puisque cela détruit leurs capacités d’enfanter en violant leur libre arbitre26. De quoi apprécier sous un autre angle certaines politiques humanitaires qui, sous couvert d’aide sanitaire, servent en réalité d’autres intérêts dissimulés.

En 1993, durant le symposium "Où va la population mondiale ?" Sheldon SEGAL vante les succès récents des programmes de contrôle des naissances. Il est membre du Population Council, où il développa les implants contraceptifs-abortifs pour Norplant, comme le fait la transnationale Monsanto. Il fut lauréat à ce titre du prix Population du FNUAP en 1984, directeur du secteur population à la Fondation Rockefeller dans les années 80, conseiller au FNUAP et à l’OMS (Segal, 1994 : 26-31)27. En 2002, le gouvernement des Etats-Unis a d’ailleurs supprimé ses subventions au FNUAP sous prétexte qu’il faisait la promotion de l’avortement, ce que Thoraya A. Obaid, la Directrice exécutive du FNUAP a démenti (Thoraya A. Obaid, 22/07/2002)28.

Simone VEIL concluait ainsi, ce symposium sur la population mondiale : «des organismes internationaux comme le FNUAP ou l’OMS, mais aussi des ONGs comme la Fondation Rockefeller, la Fondation Welcome, le Population Council, l’IPPF ou des experts de qualité nous informent, alertent l’opinion et suscitent des actions concrètes sur le terrain. Je tiens à leur rendre hommage, pour leur clairvoyance et pour leur sens des responsabilités» (Weil, 1994 : 230)29.

A New York, le 5 mai 2009, Bill Gates a initié une rencontre sur la surpopulation avec notamment les milliardaires David Rockefeller, Warren Buffet, Ted Turner propriétaire de nombreux médias dont CNN30. Ce dernier avait déclaré dès 1996 à Audubon Magazine qu’une «population totale de 250-300 millions de personnes (…) serait idéale». Pour y parvenir, il a crée la fondation des Nations Unies (dont le nom est inspiré de l’ONU), destinée à diminuer la population notamment par la promotion des méthodes contraceptives. Dennis Meadows rédigea le rapport du Club de Rome, « Halte à la croissance » en 1973, qui propulsera l’écologie au rang de cause mondiale. Il proposa ensuite de réduire la population mondiale à 1 milliard de personnes.

Le Georgia Guidestones un monument en granit érigé le 22 mars 1980 aux États-Unis, près d’Elberton, sur commande d’un anonyme31 pose aussi de nombreuses questions sur les liens ambigus que peuvent entretenir les notions de « contrôle démographique » et d’« eugénisme », la second s’appuyant désormais sur un argument commode (et à la mode) : l’écologie.

Sur les stèles de Guidestone, parmi les dix commandements gravés, les deux premiers sont particulièrement clairs dans leurs intentions : « 1) Maintenir l’humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature. 2) Guider la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité32 ». En d’autres termes, en favorisant la pratique eugénique (amélioration de la race). On ne sait qui a financé ce monument, mais compte tenu des nombreux mécènes qui travaillent aux politiques de contrôle démographique, ont peu néanmoins oser quelques hypothèses.

Stratégie malthusienne néolibérale contre politiques sociales en matière de démographie

En 2009, il y a 1, 2 milliards de personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde et 6 millions de morts dus à la malnutrition dans le monde chaque année (Encyclo-Ecolo, 2009)33, soit près d’un dixième de la population française, ou l’équivalent des juifs morts dans les camps nazis en 1939-45, tous les ans… Dans la mesure, où l’humanité dispose encore de suffisamment de nourriture disponible sur la Terre, ces décès peuvent être considérés comme un choix politique de les laisser mourir. En effet, en 2008, les gouvernements des pays les plus industrialisés ont mis en place des plans de sauvetage des banques et des sociétés d’assurance qui représentent ensemble plus de 20 fois la somme de 80 milliards de dollars nécessaires selon l’ONU pour satisfaire les besoins essentiels de la population mondiale. (Toussaint. 2009)34.

Plus, la population mondiale, va continuer à croître, plus il y a un risque que cette situation s’aggrave. En 1994, on estimait « qu’au rythme actuel, rythme de 1,6 % par an, une grandeur double en 44 ans. S’il devait se maintenir, les 5,63 milliards d’hommes deviendraient 11,3 milliards en 2038, 22,5 milliards en 2082, etc.35 En 2009, les démographes estimaient, qu’en 2050, la population mondiale devrait atteindre les 9 milliards d’individus (AFP, 2009)36. L’O.N.U. prévoit que la population mondiale serait « seulement » de 8,3 milliards en 2025. Une stabilisation aux alentours de 11 à 12 milliards à la fin du XXIe siècle est son hypothèse » centrale (Population et société, 1994)37.

Or, on observe différentes attitudes face à la croissance de la population mondiale. Certains experts estiment qu’à 9 milliards, voire jusqu’à 11 milliards, la Terre pourrait nourrir toute l’humanité. D’autres estiment au contraire qu’il serait préférable de revenir à un nombre très restreint et ce d’autant plus que les ressources non renouvelables tendent à disparaître.

Il existe finalement deux grandes stratégies, pour réduire la natalité mondiale

Les stratégies mathusiennes néolibérales visant à agir contre le développement de la natalité à travers divers procédés (contraception, planning familliale…). Les plus extrêmes préconisent même des solutions qui se rapprochent des thèses eugénistes, tel que l’absence de soins de santé pour les plus pauvres. Dans les PED par exemple, l’absence de prise en charge des traitements du SIDA aboutit à cette situation. Or, ce laisser faire, réside finalement dans le choix politique des nations les plus riches, consistant à ne pas organiser un financement mondial de la santé.

A l’inverse, les politiques sociales qui visent redistribution des revenus, afin de favoriser l’éducation, l’émancipation des femmes, la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes et leur autonomie personnelle, professionnelle et leur retraite. En effet, les démographes, tel Emmanuel Todd, observent que plus les femmes sont instruites, moins elles mettent au monde un nombre important d’enfants. Cela s’explique notamment par une meilleure connaissance des systèmes de contraception, la capacité à les intégrer, et une plus grande autonomie de la femme, vis-à-vis de son époux et de la tradition. Mais, réunir ces conditions cela suppose aussi : des emplois et des revenus suffisants, des terres accessibles pour leur permettre de vivre de leurs revenus. Ces ressources permettant aux parents d’envoyer les enfants à l’école, afin de s’instruire, afin de s’émanciper. De même la création d’un système de retraite par répartition limite la natalité. Sinon les parents font beaucoup d’enfants, afin qu’il en survive suffisamment pour les aider durant leurs vieux jours.

Thierry Brugvin

Thierry Brugvin, est sociologue, il est l’auteur de

Les mécanismes illégaux du pouvoir , The Book Edition, 2010.

D’autres articles peuvent être consultés sur son site

Notes :

2 FOUCAULT Michel, 1975, Surveiller et punir, Naissance de la prison, Paris, Gallimard.

3 MALTHUS Thomas Robert, 1798, Essai sur le principe de population en tant qu’il influe sur le progrès de la société Londres, 1re éd. traduite par Eric Vilquin. Paris, I.N.E.D., 1980 par Schooyans, 2000.

4 GALTON John, 1889, Natural Inheritance in Schooyans, 2000.

5 DRYSDALE, C.V. March 24, 1914, The Empire and the birth rate. A paper read before the Royal Colonial Institute, par Schooyans, 2000.

6 SANGER Margaret, October 1921, « The Eugenic Value of Birth Control Propaganda », Birth Control Review, p. 5

7 SANGER Margaret, avril 1932, «Un plan pour la paix», Birth Control Review, p. 106.

8 TERTRAIS Jean-Pierre, De la nécessité de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme, Fédération anarchiste, janvier 2004, Editions du monde libertaire.

9 « Chronologie de l’Unesco 1945-1987 : faits et évènements », unesdoc.unesco.org

10 CAVANAUGH-O’KEEFE John, 1995, Introduction to Eugenics, éd. American Life League, USA.

11 HUXLEY Julian Sorell, 1946, La Révolution Actuelle, éd. Heinemann & Zsolnay Ltd, Londres.

12 KISSINGER H., December 10, 1974, The Kissinger Report, NSSM 200, National Security Study Memorandum, Implications of Worldwide Population Growth For U.S. Security and Overseas Interests, Declassified on december 31, 1980.

13 NATIONS UNIES, 2008, C’est ça l’ONU !, http://www.un.org/french/geninfo/faq/teacherskit/thisistheun.html.

14 ROCKEFELER FONDATION, The Rockefeller Foundation Timeline,

http://www.rockfound.org/about_us/history/1913_1919.shtml.

15 POPULATION CONCIL, La mission du Population Council : http://www.popcouncil.org/francais/apropos.html

16 POPULATION CONCIL, january 1968, Déclaration on Population, Planning Studies, n°26.

17 PERET, Jacques, 2007, Stérilisation forcée des femmes tibétaines, http://www.buddhaline.net/spip.php?article394.

18 BARTHELEMY Françoise, Avril 2004, Rapport Minsa (Ministère de la santé du Pérou, 2002, in Stérilisations forcées des Indiennes du Pérou.

19 FILTERMAN Marc, 2002, Les armes de l’ombre, édition Carnot.

20 BRITTAIN Victoria, 1998, Vérité et réconciliation en Afrique du Sud, Le monde diplomatique.

21 LÖWY Michaël, VARIKAS Eleni, Avril 2007, Précurseurs et alliés du nazisme aux Etats-Unis, le Monde diplomatique, citant Stefan Kühl, 1994, The Nazi Connection. Eugenics, American Racism, and German National Socialism, Oxford University Press, New York.

22 WORLD HEALTH ORGANIZATION, 1994, Challenges in Reproductive Health Research, Biennial Report 1992-1993, Geneva, p. 7 et 186.

23 SCHOOYANS Michel, 2002, La face cachée de L’ONU, Éd. Le Sarment Fayard.

24 LE LANCET, « Essais cliniques d’un vaccin de contrôle des naissances de l’OMS », 11 juin 1988.

25 MILLER J.A., juin/juillet 1995, “Are New Vaccines Laced With Birth-Control Drugs ?” HLI Reports, Gaithersburg, Maryland; Volume 13, Number 8.

26 ENGDAHL William, OGM – Semences de destruction, Préface de José Bové, Éditions J.C. Godefroy, 304 p, 2008.

27 SEGAL Sheldon, (Actes du symposium «Où va la population mondiale ?» organisé au Sénat les 6-7/12/93 sur l’initiative d’Equilibre et population. Ed. Quotidien du Médecin, 1994. 256 p.

28 THORAYA A. OBAID, 22/07/2002, déclaration relative à la décision des Etats-Unis concernant leur refus de contribuer financièrement, par Thoraya A. Obaid, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour la population.

29 VEIL Simone, (Actes du symposium «Où va la population mondiale ?» organisé au Sénat les 6-7/12/93 sur l’initiative d’Equilibre et population. Ed. Quotidien du Médecin, 1994. 256 p.

30 SUNDAY TIMES, « Le Club des milliardaires tente de juguler la croissance démographique », 24 mai 2009.

31 COURRIER INTERNATIONAL « Dix commandements pour l’après-catastrophe », n° 998-999 du 17 au 31 décembre 2009, p.64-66. Traduction de l’article de Wired du 20 avril 2009

32 Les dix commandements de Guidestone, un modèle de « écofasciste » pour un nouvel ordre mondial ? :

 

1. Maintenir l’humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature.

 

2. Guider la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité.

 

3. Unir l’humanité avec une nouvelle langue vivante.

 

4. Traiter de la passion, la foi, la tradition et toutes les autres choses avec modération.

 

5. Protéger les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables.

 

6. Laisser toutes les nations régler leurs problèmes externes et internes devant un tribunal mondial.

 

7. Éviter les lois et les fonctionnaires inutiles.

 

8. Équilibrer les droits personnels et les devoirs sociaux.

 

9. Faire primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini.

10. Ne pas être un cancer sur la terre, laisser une place à la nature.

33 ENCYCLO-ECOLO, 2009, Population mondiale, http://www.encyclo-ecolo.com/Population_mondiale

34 TOUSSAINT Eric, 2009, Pistes alternatives pour financer un développement humain durable et socialement juste, http://www.cadtm.org/IMG/pdf/Pistes_alternatives_EricT_CTB_CF_2008-2.pdf

35 POPULATION ET SOCIETE, oct. 1994, Bulletin Mensuel d’Information de l’Institut National d’Études Démographiques, INED, n° 294.

36 AFP, Des experts appellent à freiner la croissance de la population mondiale, 21/09/2009.

37 POPULATION ET SOCIETE, oct 1994.


Source :
Mecanopolis