Aïcha Kadhafi, contrainte au silence radio

Loin de moi l'idée de soutenir une dictature, mais à la veille de 2012... Alors que l'on ne peut même plus payer les militaires français... Rappelez-vous juste la raison probable de cette tragédie africaine... (Informations complémentaires)

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Aïcha Kadhafi. | Florent Marcie/Cosmos

En coulisses – En pleine réconciliation avec Tripoli, Alger trouve son hôte bien embarrassante : la fille du colonnel Kadhafi doit songer à trouver un nouveau point de chute. Christophe Ayad

AÏCHA S'ENNUIE. PRIVÉE DE MOUVEMENT ET DE PAROLE, la fille du colonel Kadhafi, cloîtrée en un lieu tenu secret en Algérie, songe à trouver un nouveau point de chute. Sa dernière sortie, fin novembre, dans laquelle elle appelait les Libyens à se soulever contre les "traîtres" et les "occupants étrangers", a particulièrement irrité ses hôtes algériens, qui l'avaient accueillie à la condition qu'elle respecte un strict devoir de réserve. Mais à chaque fois qu'elle a pu, la fille du défunt Mouammar Kadhafi a diffusé des diatribes enflammées sur Al-Raï, une chaîne satellitaire basée à Damas et dirigée par Michan Al-Joubouri, un ancien baassiste irakien à la réputation sulfureuse.

Depuis le 4 décembre, Al-Raï n'émet plus, "à la demande des autorités syriennes", a expliqué son directeur. "J'ai proposé à ma sœur Aïcha Kadhafi de mettre la chaîne à sa disposition, pour qu'elle la déplace dans le pays qu'elle veut, et qu'elle désigne la personne de son choix pour la diriger à partir du 15 janvier 2012", a précisé Michan Al-Joubouri.

Il n'y a, en tout cas, aucune chance que ce soit l'Algérie, où Aïcha Kadhafi est arrivée le 29 août 2011 avec deux de ses frères, Mohammed et Hannibal, ainsi que leur mère Safia. Un asile justifié à l'époque par des "raisons humanitaires" et l'accouchement d'Aïcha à l'hôpital de Djanet, le lendemain même de son arrivée. Mais Alger est en pleine réconciliation avec Tripoli. Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustafa Abdeljalil, annoncé en visite prochainement à Alger, s'est inquiété des activités des enfants Kadhafi "déterminés à déstabiliser la Libye et à causer beaucoup d'ennuis".

SURNOMMÉE LA "CLAUDIA SCHIFFER DU DÉSERT" par la presse italienne, Aïcha Kadhafi a toujours aspiré à jouer un rôle politique. Supplantée par son frère Saïf Al-Islam, cette avocate de formation s'est réfugiée dans l'action humanitaire à la tête de son ONG Waatasimou, où elle militait pour la cause des femmes, contre la faim en Afrique mais aussi... en faveur du dictateur irakien Saddam Hussein pendant son procès. Depuis la chute de Tripoli, les Libyens ont découvert que la "madone de l'humanitaire" vivait dans un luxe indécent, entre robes Gucci et statues dorées à la feuille. Son mari et cousin, l'officier Ahmed Kadhafi Al-Kashi, a été donné pour mort pendant la guerre.

Fidèle à la mémoire de son père, Aïcha Kadhafi multiplie les démarches. Sa plainte au tribunal de Paris contre les bombardements de l'OTAN ayant été rejetée, elle a enjoint le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur les "meurtres brutaux" de son frère Moatassem et de son père Mouammar. Selon des sources algériennes, Aïcha pourrait prochainement déménager au Venezuela, où le président Hugo Chavez reste un fervent supporteur de son défunt père. Tout le reste du clan, dont son frère Saadi, réfugié au Niger, l'y rejoindrait. Désormais, dans la famille Kadhafi, c'est elle le chef.

 

Source : Le Monde.fr

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