Assurance chômage : 1,2 million d’allocataires vont-ils voir leurs droits diminuer ? (Le Parisien)

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L’entourage de la ministre du Travail estime que 600.000, voire 700.000 chômeurs sont susceptibles de voir leurs droits diminuer. L’Unédic en compte près du double.

Le point d’accroche le plus notable concerne le nouveau mode de calcul de l’allocation-chômage. AFP/Philippe Huguen

Du simple au double. Un document révélé par RTL ce jeudi met à mal la communication du ministère du Travail autour de la réforme de l'assurance chômage. En partie destinée à s'adapter à des salariés « de plus en plus mobiles », cette dernière durcit les conditions pour bénéficier des allocations et diminue le montant touché par les allocataires dans certaines situations.

Au moment de sa présentation, mi-juin, l'entourage de la ministre, Muriel Pénicaud, évaluait à 600.000, voire 700.000 le nombre de chômeurs susceptibles de voir leurs droits diminuer. Mais dans son document de travail dévoilé jeudi, l'Unédic, qui gère l'assurance chômage en France, est, elle, beaucoup moins optimiste…

Un nouveau mode de calcul

Le point d'accroche le plus important concerne le nouveau mode de calcul de l'allocation chômage. Actuellement, ce montant est calculé sur la moyenne des jours travaillés. Schématiquement, un actif qui a réalisé un contrat de deux semaines dans le mois bénéficie d'une allocation calculée sur ces deux seules semaines.

Pour l'exécutif, ce mode de calcul inciterait à « fractionner » les contrats : travailler deux semaines par mois donne, grosso modo, droit à la même somme que travailler quatre. Et les périodes de chômage peuvent devenir, de facto, plus rémunératrices que les mois en partie travaillés.

1,2 million d'allocataires affectés ?

« Une personne peut gagner de 100% à plus de 200% de son salaire moyen quand elle est au chômage », insiste le ministère. Ce dernier a donc choisi de retenir dans son calcul, à l'avenir, la moyenne des jours travaillés et non travaillés. Ce qui ferait mathématiquement fondre les allocations des personnes ayant travaillé de manière discontinue.

Combien seront-elles exactement à être affectées ? « Environ la moitié des entrants, soit 1,2 million de personnes, […] à des niveaux variables », répond l'Unédic… qui prend soin de préciser qu'il reste « délicat à ce stade d'estimer la population concernée ».

Prudente, la formule était sans doute de mise tant ce chiffre est éloigné des premières estimations publiques du ministère du Travail. Contacté, celui-ci n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.

D'autres profils d'allocataires concernés

L'Unédic évalue également le nombre d'allocataires touchés par deux autres grands volets de la réforme. D'une part, la durée de travail nécessaire pour toucher une allocation doit être allongée à six mois de contrat sur 24, au lieu de quatre mois sur 28. D'autre part, le rechargement des droits ne sera possible qu'à partir de six mois travaillés, et non plus un mois seulement, comme c'est le cas aujourd'hui.

Ces deux versants majeurs de la réforme à venir toucheront « de l'ordre de 500.000 personnes chaque année », avec des ouvertures de droits « retardées ou annulées ». La durée du droit sera par ailleurs plus courte pour « un peu moins de 250.000 allocataires », ajoute l'organisme. Ces nombres ne doivent toutefois pas s'additionner, plusieurs effets pouvant renvoyer à une même situation.

 

Source : Le Parisien.fr


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