Attention, beaucoup d'entreprises vont couler le 7 octobre (Challenges.fr)

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Selon Arnaud Marion, spécialiste reconnu de la gestion de crise et du redressement des entreprises, le pire est à venir. "Les statistiques sur les défaillances d'entreprises ne reflètent pas la réalité". En juin, selon les données publiées par la Banque de France, elles ont diminué de 25,4% par rapport à la période équivalente en 2019. Comment expliquer ce paradoxe alors que "beaucoup d'entreprises qui n'ont pas obtenu de prêt garanti par l'Etat sont déjà au tapis", selon Arnaud Marion. "Ceci s'explique à la fois par la période de confinement qui a affecté le fonctionnement des juridictions commerciales, et par l'adaptation de la réglementation qui accorde temporairement des délais supplémentaires tant pour apprécier l'état de cessation de paiement que pour le déclarer", a expliqué un communiqué de la Banque de France.

Délai de 45 jours

Dans la loi française, les entreprises qui sont en état de cessation de paiement ont 45 jours pour demander l'ouverture d'une conciliation, d'un redressement judiciaire ou d'une liquidation judiciaire. Cette règle ne change pas. Sauf qu'en raison de l'état d'urgence sanitaire, toutes les entreprises qui se sont retrouvées en cessation de paiement entre le 13 mars et le 23 août dernier ont un sursis : le délai de 45 jours ne commence à courir qu'à compter de cette dernière date. Il expire donc le 7 octobre prochain, qui pourrait bien être une journée noire par le nombre des faillites enregistrées. Arnaud Marion, estime que la vague pourrait bien durer en 2021, "avec 60.000 à 70.000 faillites, contre 50.000 en 2020".

Les conséquences de la crise sanitaire sont bien entendu à l’origine de cette prévisible hécatombe. Mais pas seulement. Arnaud Marion, qui publie chez Eyrolles un manuel de gestion de crise à destination des managers (Partout ou je passe, les mêmes erreurs ) estime en effet que mettre les difficultés de l’entreprise sur le dos de la conjoncture est révélateur d’une défaillance du manager : "Dire et faire croire que ça va redevenir comme avant n’est pas la solution, la crise doit être un facteur de transformation". Les autres erreurs les plus courantes des managers en temps de crise ? "On les voit souvent se mentir à eux-même, manquer de transparence, et laisser s’effriter le dialogue social au pire moment."

Se transformer pour survivre

A l’inverse, quelles sont les bonnes recettes ? C’est tout l’intérêt du livre d’Arnaud Marion, qui sur 300 pages et avec de nombreux témoignages livre des conseils concrets. Communication interne et externe, mise en place d’un plan de transformation, mots à utiliser et à éviter : tout y passe au fil d’une soixantaine d’exemples. L’auteur sait de quoi il parle, il s’est colleté des dizaines de missions comme "manager de transition " des Pianos Pleyel à Velib’, en passant par les Poulets Doux ou Nice Matin. A la différence d’autres figures de cette profession assez spéciale, il s’est toujours efforcé de transformer les entreprises pour les faire survivre, et pas seulement en coupant les coûts et en cédant des actifs.

Source(s) : Challenges.fr via Contributeur anonyme

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