Bien-être des jeunes : plus d'un tiers des 6-18 ans sont en souffrance psychologique, selon l'UNICEF

Il ne faut pas oublier le rôle des tablettes, Gsm, et autres ordinateurs qui, au lieu de socialiser les jeunes, les isolent chaque jour un peu plus, en les faisant basculer dans un monde virtuel, faussement protecteur. Et avec l'école numérique qui pointe le bout de son nez, je pense qu'il y a des réflexions communes à avoir d'urgence...

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36,3% des jeunes, soit plus d'un tiers, ayant participé à cette consultation, peuvent être considérés en souffrance
psychologique | Imgorthand via Getty Images

PSYCHOLOGIE - Un "malaise grandissant", titre l'UNICEF dans sa deuxième édition de la consultation nationale sur les enfants et les adolescents, publiée ce mardi 23 septembre et remise entre les mains de Laurence Rossignol, Secrétaire d’Etat à la Famille, aux Personnes âgées et à l’Autonomie et à Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion.

Malaise grandissant car si, "pour une majorité d'entre eux, les adolescents se sentent plutôt bien dans leur vie, pour les plus fragilisés, le maillage social au sein duquel ils évoluent est vecteur de souffrances psychoaffectives", souligne dans ce rapport Michèle Barzach, Présidente de l'UNICEF France. Est notamment mis en avant dans cette étude menée de mars à mai 2014 sur 11.232 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans, de 33 territoires significatifs d'une certaine diversité, ces deux chiffres inquiétants :

36,3% des jeunes, soit plus d'un tiers, ayant participé à cette consultation, peuvent être considérés en souffrance psychologique et 17,3% d'entre eux sont en situation de privation. Pour mesurer la souffrance psychologique de ces jeunes, l'UNICEF leur a posé des questions relatives à trois dimensions différentes. 4/10 disent éprouver un sentiment de tristesse ou de cafard. 1/4 dit traverser des phases d'apathie. 3/10 affirment perdre confiance en eux.

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Cette souffrance, reliée au rapport à soi, est particulière car elle existe sans médiation sociale directe. Mais comme le montre le rapport de l'Unicef, elle est bien souvent accrue lorsque les autres facteurs de souffrance, que l'on peut relier à des problèmes relatifs à la vie sociale, préexistent. Voici en raison de quelles variables un jeune a toutes les chances de se retrouver en cas de détresse psychologique.

Il connaît la privation.

17,3% des enfants et adolescents français sont en situation de privation. Cela concerne aussi bien la possession d'un ordinateur ou de vêtements neufs que le fait de pouvoir partir en voyage scolaire ou de participer à des activités extrascolaires. Ce n'est pas tant la privation qui entraîne une souffrance que les effets qui accompagnent cette privation et en premier lieu l'exclusion sociale.

Il vit dans un quartier insécurisant

Si la plupart des jeunes interrogés se sentent en sécurité dans son quartier (82%), ils sont malgré tout 29% à reconnaître qu’il y a de la violence dans leur quartier ou leur ville et 30 % à affirmer qu’ils sont entourés près de chez eux d’enfants ou des jeunes qui peuvent leur faire mal. Par ailleurs, 59 % considèrent qu’il y a beaucoup de circulation dans leur quartier ou leur ville.

Il vit en famille monoparentale ou en famille recomposée

Les enfants de familles monoparentales sont bien plus exposés aux privations que nous évoquions un peu plus haut que les autres. 41,4% des jeunes affirment avoir des relations parfois tendues avec leur père et 42,7% avec leur mère. Quoi de plus normal, à l'adolescence ? Mais l'étude pointe du doigt le fait que ce chiffre grimpe presque à un enfant ou adolescent sur deux vivant dans une famille monoparentale (47,5%). Ce chiffre étant lui même aggravé en fonction du niveau de privation et du sentiment d'insécurité dans son quartier.

Il est une fille

Elles ont 1,71 fois plus de risques que les garçons de faire l'expérience de la souffrance psychologique que les 15 ans et plus et 1,70 que les 12 ans et plus. Il faut dire qu'en termes d'égalité filles/garçons, on n'en est pas encore au bout de nos peines. Ils ne sont en effet que 72% à penser que les autres enfants traitent garçons et filles de la même manière, et 80% à penser que les adultes les traitent également.
(infographie p.24)

Il évolue dans un contexte scolaire difficile

Ceux qui éprouvent un sentiment d'angoisse de ne pas réussir à l'école ont 2,22 fois plus de risque de souffrir psychologiquement. Et s'ils sont 86% à se sentir en sécurité sur le lieu scolaire, ils sont toutefois 39% à dire qu'ils pourraient y être harcelés par d'autres jeunes et 27% à avouer que les adultes leur font peur.

Il a 15 ans ou plus

C'est l'un des points saillants de ce rapport. Outre le fait que les adolescents sont exposés à des pratiques à risque (alcool, tabac, drogue, sexe sans protection), les 12-18 ans sont 28% à reconnaître avoir déjà pensé au suicide, et 11% avouent avoir tenté de se suicider. Ces chiffrent bondissent chez les plus de 15 ans: 32,2% d'entre eux ont déjà pensé au suicide. Des chiffres à prendre avec des pincettes car la méthode de l'Unicef n'est pas infaillible et eux-mêmes le reconnaissent (notamment en raison du fait que l'une des réponses possibles quant à la pensée d'un passage à l'acte était : "oui, plutôt", ce qui est flou). Parmi les facteurs de risques explorés dans ce rapport, le harcèlement sur les réseaux sociaux jouerait un rôle majeur : il multiplierait les risques par trois.

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Bien souvent, et on a pu le constater, tous ces facteurs s'entremêlent. Et si la majorité des jeunes sont globalement bien dans leur peau, certains de ces chiffres, ceux sur le suicide entre autres, devraient alerter.

 

Source : Huffingtonpost.fr

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : École du futur la fin des profs ? (Spécial Investigation)

 


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