Boycott du 9 mai : une offense envers Poutine mais surtout envers les Russes

Regardez le Hollande, il est complètement terrorisé par l'oncle Sam, alors QUI sont les VRAIS terroristes ? Pour mieux le comprendre, je pense qu'il faut regarder l'histoire en face.

Décidément, le monde semble bien différent de ce que l'on nous apprend dans les manuels d'histoire. Enfin, pour ce que l'on y apprend, et en plus, pas dans l'ordre chronologique...

Bonne chance pour savoir la vérité... C'est comme tout, là aussi il faudra vous donner du mal... (informations complémentaires).

Amitiés,

f.

Russie_9_Mai_2015.jpg

FIGAROVOX/ENTRETIEN - De nombreux chefs d'état ont refusé l'invitation de Vladimir Poutine à assister à la commémoration de la victoire des Alliés sur les nazis ce samedi 9 mai. L'ancien diplomate et écrivain russe Vladimir Fédorovski déplore cette prise de position.

Vladimir Fédorovski est un écrivain russe d'origine ukrainienne, actuellement le plus édité en France. Diplomate, il a joué un rôle actif dans la chute du communisme, il fut promoteur de la perestroika puis porte-parole d'un des premiers partis démocratiques russes. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la Russie mythique, et dont un essai sur Poutine intitulé Poutine, l'itinéraire secret, (Éditions du Rocher, 2014). Son prochain livre «La volupté des neiges» paraitra en mai aux éditions Albin Michel.

FIGAROVOX. - De nombreux chefs d'État ont refusé l'invitation de Vladimir Poutine à assister à la commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale le 9 mai prochain dont François Hollande, David Cameron et Barack Obama. De l'Union Européenne, sont seulement attendus le premier ministre grec et le président chypriote. Que penser du boycott de cet événement par les anciens pays alliés ?

Vladimir Fédorovski : Les décisions prises par les pays occidentaux au sujet de la commémoration de la victoire des Alliés et de la fin de la Deuxième Guerre mondiale - que les Russes appellent Guerre patriotique - sont déplorables.

russie_encart_1.jpgL'absence des pays occidentaux à ces commémorations souligne une certaine confusion dans leur perception de la Russie : ils mélangent le peuple russe à Poutine. Cette posture est d'ailleurs soulignée par le dernier discours prononcé par le président d'États-Unis lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York en septembre dernier. Barack Obama y avait en effet dénoncé les menaces contre la paix et à la sécurité mondiales. Parmi celles-ci, «l'agression russe» - et non Poutine - figurait en deuxième, après le virus Ebola… et avant l'État islamique.

La Deuxième Guerre mondiale, dont on va justement commémorer l'achèvement, nous a pourtant appris qu'il y a des priorités à adopter. Placer en troisième position seulement l'État islamique est inquiétant : c'est d'abord contre le terrorisme islamiste qu'il faut lutter, et avec la Russie qui est un allié irremplaçable dans ce combat.

Faut-il craindre un après 9 mai 2015 dans les relations entre la Russie et l'Occident ?

Il y a un danger de rupture historique aujourd'hui entre la Russie et l'Occident. Cette situation est exactement l'inverse de celle créée par Pierre le Grand, qui occidentalisa la Russie et noua des alliances avec les différents pays européens pour lutter contre l'Empire ottoman.

Les Russes sont terriblement offensés par cette absence des Occidentaux. Elle est perçue non pas comme une réprobation de la politique menée par Poutine, mais comme une injure fait au peuple russe lui-même. Celui-ci a été un peuple martyr au XXe siècle : 26 millions de morts dans la lutte contre le nazisme, 25 millions de victimes du communisme, sans parler de la désastreuse période post-communiste. Et ce peuple martyr possède un fondement de sa conscience qui dépasse tous ses clivages (pro-poutinien, pro-ukrainien…) : sa contribution dans l'élimination du nazisme. L'absence des chefs d'état occidentaux à la commémoration d'un événement qui se trouve au cœur de l'histoire russe est donc vécue comme un affront.

russie_encart_2.jpg

Il y a d'ailleurs une disproportion terrible dans la considération portée aux victimes de la Deuxième Guerre mondiale : la Russie y a laissé 26 millions de victimes. Or il semblerait que le prix de la vie humaine ne soit pas le même selon les pays : c'est comme si une victime américaine avait plus de poids qu'une victime russe… Cela convie à certains le sentiment que l'on tente de minimiser le rôle de la Russie dans la résolution de la Seconde Guerre mondiale.

Cette absence ne va donc pas favoriser une «désescalade» des tensions issues du conflit ukrainien.

Vous avez été diplomate, qu'auriez-vous conseillé aux pays occidentaux comme attitude à adopter pour cette commémoration en Russie ?

Ces pays auraient pu faire une distinction entre Poutine, et les Russes, d'aujourd'hui et d'hier. Ils auraient dû rendre hommage à ce peuple triplement martyr, ce qui était réalisable de différentes manières. Celle d'Angela Merkel, par exemple, est un bon compromis : la chancelière allemande ne sera pas présente durant les festivités du 9 mai mais se rendra à Moscou le 10 pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, en compagnie de Poutine.

Appliquer des sanctions contre la Russie n'est pas une bonne stratégie : c'est punir le peuple et il faut noter que cela n'entache pas la popularité de son président, qui a dépassé la barre des 80% d'opinions favorables dans son pays. Il faut au contraire mener une politique diplomatique de «désescalade» et parlementer : la voie militaire ne résoudra rien.

russie_encart_3.jpgLes tensions qui existent entre l'Occident et la Russie sont d'autant plus dommageables qu'elles poussent Poutine à s'allier militairement et économiquement avec la Chine. La présence des Chinois durant la célébration du 9 mai sera d'ailleurs un symbole de la réorientation stratégique russe vers l'Asie, considérée comme le continent de l'avenir.

Je déplore parmi les diplomaties occidentales un manque de connaissance de la psychologie du peuple russe. C'est cette âme de la Russie éternelle que je cherche à transmettre dans mon nouveau livre : les lettres d'amour des grands Russes sont des clefs pour comprendre cette civilisation. Il faut qu'Obama (re)lise Tolstoï : quand on met sous pression le peuple russe, il réagit !

Le pays de Dostoïevski et de Tolstoï n'est pas l'ennemi de l'Occident. Celui-ci est ailleurs : il s'agit de l'État islamique.

 

 

Source : Lefigaro.fr

Informations complémentaires :

 
 

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s