Budget européen 2014-2020 : le spectre d'un échec plane sur Bruxelles...

Moi, je n’appellerai pas ça le spectre d’un échec... (informations complémentaires)  ; ))) L’Europe serait justement au bord du défaut, et la BCE « aurait », elle, un trou de 22.000 milliards d’€uros. Et nos dirigeants, eux, vivent toujours leur rêve européen déconnecté de la réalité ! Ils sont comme des enfants, ils veulent le beurre et l’argent du beurre. À l’approche de Noël est-ce que quelqu’un va leur dire enfin la vérité ? Ils votent des lois et font des choix, et ne les assument pas face au peuple quand vient la disette… C’est quand même fantastique… Alors, comment cela va-t-il se passer pour la « suite » ? La triste réalité va-t-elle s’imposer à François Hollande ? Ou va-t-il rester dans le déni ?

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David Cameron pourrait faire échouer les négociations. © Remy de la Mauvinière / AP/Sipa

Le sommet sur le prochain budget européen, convoqué à partir de jeudi à Bruxelles, s'annonce très tendu.

Le sommet sur le budget européen 2014-2020, convoqué à partir de jeudi à Bruxelles, s'annonce très tendu et pourrait se solder par un échec, car les propositions mises sur la table des dirigeants ont réveillé les égoïsmes nationaux et exacerbé les antagonismes. Personne ne mise sur un succès. "Je suis très sceptique sur les chances d'un accord", a déclaré le président du Parlement européen, Martin Schulz, partie aux négociations. Son sentiment est partagé par toutes les représentations des États. "C'est une négociation perdant-perdant. Personne ne sortira content de ce sommet, si nous arrivons à une solution", commente, désabusé, un haut responsable européen à Bruxelles.

 

Le sommet débutera officiellement jeudi soir à 20 heures. "Après, le script n'a pas encore été écrit", ironise un diplomate. Maître de cérémonie, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a préparé la réunion "comme un conclave", soulignent les délégations. Des consultations sont prévues toute la journée de jeudi. "Chacun des dirigeants devra se soumettre à une séance de confessionnal", expliquent-ils. "On comprendra très vite si la possibilité existe de continuer les négociations à outrance pour tenter d'arracher un accord, ou si cela ne vaut pas la peine", selon le haut responsable européen.

David Cameron "armé d'un grand couteau"

Tout dépendra de la position adoptée par le Premier ministre Britannique David Cameron, qui a menacé d'opposer un veto si ses demandes ne sont pas satisfaites, explique-t-il : "Il viendra à Bruxelles armé d'un grand couteau pour obtenir des coupes dans les dépenses et défendre le chèque britannique." Soutenu par la Suède et les Pays-Bas, David Cameron campe pour l'instant sur une position maximaliste. Les aides agricoles constituent la principale pomme de discorde. Elles pèsent 290 milliards d'euros dans la ligne de crédit de 1 047 milliards d'euros demandée par la Commission européenne, soit près de 29 %. Elles sont la justification du rabais obtenu en 1985 par la Grande-Bretagne. Plus de 3,5 milliards d'euros chaque année. "Pour l'abolir, il faut l'unanimité", rappellent ses partenaires.

Herman Van Rompuy a fait une proposition de compromis en taillant 75 milliards d'euros dans les demandes de la Commission et en ramenant le budget sous le seuil de 1 000 milliards. Toutes les lignes de crédits ont été touchées. La politique agricole commune perdrait 25,5 milliards, dont 22 milliards sur les aides aux agriculteurs. Herman Van Rompuy a également pris 30 milliards sur les fonds pour la cohésion destinés aux régions les plus pauvres, 11,7 milliards sur les politiques en faveur de l'emploi et la croissance. Personne n'est satisfait par cette proposition, "sauf les Allemands qui l'ont inspirée", persifle un diplomate.

La France vent debout

Le compromis a été sèchement rejeté par la France. "Ce n'est pas une base de négociation", a averti le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. "Pas question d'enlever un euro supplémentaire à la PAC. C'est la ligne", expliquent les Français, qui insistent sur les nouvelles ressources, notamment la taxe sur les transactions financières qui permettrait de diminuer les contributions des États. Son homologue espagnol Mariano Rajoy l'a également jugé "inacceptable". Les Espagnols perdraient 20 milliards d'aides, les Italiens 10 milliards. Mais la posture affichée par les dirigeants français surprend. "La France a poussé, avec l'Allemagne, pour des coupes de cette ampleur", rappellent les instances bruxelloises.

"François Hollande veut une réorientation de l'Europe vers l'emploi et la croissance. C'est un choix politique. Il faut être cohérent", s'insurge un responsable européen impliqué dans les négociations. La Commission ne cache pas son appréhension. Elle redoute un accord sur le dos des dépenses d'avenir, avec des coupes drastiques dans les programmes pour l'innovation, les nouvelles technologies et les interconnexions du futur. En visite vendredi en Pologne, chef de file des "Amis de la cohésion", le chef de l'État français, François Hollande, a été très explicite : "Nous avons à défendre et la politique agricole et les fonds de cohésion."

 

Source : Le Point, AFP

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