Je suis désolé, même si je voulais relâcher un peu la pression sur Nicolas Sarkozy, déontologiquement je ne peux pas... Par contre, je peux faire comme certains journalistes, et omettre certaines informations complémentaires.... ; )
Nouvelles révélations dans l'affaire Bygmalion. Le site d'information Mediapart révèle ce mardi que «presque 17 millions d'euros de frais de campagne» de Nicolas Sarkozy en 2012 auraient été dissimulées à la Commission nationale des comptes de campagne, organe officiel de contrôle.
Ces révélations interviennent alors que Jérôme Lavrilleux, l'ancien directeur adjoint de cette campagne présidentielle, a été entendu ce mardi par la police judiciaire dans le cadre d'une garde à vue.
Mediapart assure avoir eu accès à des documents comptables récupérés sur une clef USB par la police judiciaire lors de la perquisition chez Event & Cie (la filiale événementielle de Bygmalion) le 26 mai. Ces données attesteraient bien d'un système de double facturation.
D'une part, il y aurait les factures officielles, celles qui ont été déclarées à la Commission des comptes de campagne. Leur montant total s'élèverait à 4,3 millions d'euros pour l'organisation de 44 meetings.
Le meeting de Marseille aurait coûté sept fois plus cher
D'autre part, il y aurait une autre comptabilité, «secrète» celle-là. Et là, les sommes sont sans commune mesure avec les factures officielles. Le prix réel des meetings y «est souvent trois ou quatre fois plus élevé, parfois jusqu'à sept fois, comme à Marseille» précise le site. D'après Mediapart, au total 21,2 millions d'euros auraient été facturés à Bygmalion pour l'organisation de 44 meetings de campagne, (alors que la facture officielle s'élève à 4,3 millions d'euros). C'est donc un montant de l'ordre de «17 millions d'euros» qui n'aurait pas été déclaré, et non 11 millions.
C'est cette somme qu'évoquait, le 26 mai alors que les policiers de l'office anti-corruption perquisitionnaient les locaux de Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, l'avocat de la société, Me Patrick Maisonneuve, parlant de «plus de dix millions d'euros» de sommes litigieuses. Le 1er juin, dans les colonnes du Journal du Dimanche, un cadre de Bygmalionfaisait état de dépassement des comptes de campagne, pour 42 meetings, de l'ordre «de 11 millions d'euros»,
VIDEO. L'affaire Bygmalion : c'est quoi ?
L'affaire Bygmalion: c'est quoi? - 27/05 par BFMTV
«Au nom des militants», deux députés UMP ont annoncé mardi qu'ils déposeraient plainte ce mercredi pour obtenir la vérité. «On veut savoir ce qui s'est passé dans cette affaire Bygmalion. Il faut qu'il y ait une plainte à titre individuel au nom des militants. On sera plus indépendant que l'UMP, s'il y a eu des manœuvres frauduleuses au sein du parti», a déclaré Etienne Blanc, confirmant une information de L'Express.
«On ne peut plus accepter ce qui s'est passé. Je veux savoir où est passé l'argent. Est-ce qu'il est passé chez Bygmalion ou Event? Est-ce que certains se sont servis au passage? Quelle est la chaîne de responsabilité derrière tout ça?», a demandé son collègue Pierre Morel-A-L'Huissier. «Il semble désormais établi qu'il y ait une comptabilité double à l'UMP. Mettez-vous à la place du militant de base qui a donné au Sarkothon quand vous voyez qu'on parle de 17 millions d'euros dans une campagne qui doit être plafonnée à 22,5 millions d'euros...C'est quoi ça?», a interrogé l'élu indigné.
Le «Sarkothon», appel aux dons lancé début juillet 2013 après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel. Il a permis à l'UMP de récolter 11 millions d'euros, somme que devait le parti aux banques créancières et qui, du fait de l'invalidation des comptes, ne pouvait être remboursée au parti dans le cadre du financement de la campagne.
Un audit commandé sur les finances du parti
Lors du bureau politique de l'UMP ce mardi, le triumvirat Juppé-Fillon-Raffarin nouvellement installé à la tête de l'UMP, n'a pas écarté, lui non plus, la possibilité de déposer à son tour une plainte. Dans cette éventualité, Luc Chatel, secrétaire général, a été désigné comme «représentant légal» du parti.
Par ailleurs, le bureau politique a choisi le cabinet Advolis, selon un «critère de rapidité», pour mener un audit financier du parti dont les conclusions devront être rendues le 30 juin.
Source : Leparisien.fr