Cancer du poumon : un test sanguin révolutionnaire au CHU de Nice

Une information positive pour la Une du jour ! ; ). Je vous laisse découvrir les autres nouvelles dans la revue presse ; )

Amicalement,

f.

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ILLUSTRATION. Un nouveau test sanguin permet de détecter des cellules cancéreuses dites «circulantes»,
avant même que les nodules ne soient visibles grâce à l'imagerie. LP/Olivier Lejeune

«Il faut toujours être prudent avec les espoirs que l’on peut susciter, mais il ne s’agit pas non plus d’être frileux. Alors oui, c’est bien une avancée majeure et une première mondiale.»

Ce que nous annonce le professeur Paul Hofman, pathologiste au CHU de Nice ? Rien de moins que la possibilité de détecter, chez les gros fumeurs, un cancer du poumon avec une simple prise de sang, et ce bien avant qu’il ne soit visible lors d’un examen au scanner.

L’étude, révélée vendredi et publiée dans la revue américaine «Plos One», montre qu’il est possible de gagner jusqu’à quatre ans avant l’apparition du nodule. Cette révolution 100 % française est le fruit d’un partenariat public-privé entre l’Inserm, l’université de Nice et la compagnie Rarecells Diagnostics qui produit le test sanguin. «Lorsque l’on diagnostique un cancer du poumon, dans 85 % des cas nous en sommes déjà à un stade non opérable. Cette avancée va permettre de faire entrer plus de patients dans une chirurgie précoce», précise encore le professeur Hofman, qui dirigea l’équipe de recherche.

«Nous avons voulu développer un test sanguin qui soit extrêmement sensible et capable de faire un diagnostic. C’est le cas aujourd’hui. Après quinze ans de travaux, il est désormais capable de détecter la présence de cellules tumorales qui sont très rares dans le sang», se réjouit Patrizia Paterlini-Brechot, professeur de biologie cellulaire et oncologie à l’université -Descartes. C’est elle qui fut à la de l’équipe qui a créé le fameux test sanguin appelé Iset.

«Il faudra réaliser de nouveaux essais sur une cohorte de patients beaucoup plus importante»

Pour cette étude, les premiers patients ont été pris en charge en 2008. L’équipe de chercheurs a travaillé sur un groupe de 245 personnes au , dont 168 gros fumeurs atteints d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive, c’est-à-dire une maladie chronique inflammatoire qui touche les bronches et le plus souvent liée au tabac. Les participants ont tous subi le test sanguin et les examens classiques d’imagerie médicale. Grâce au test sanguin, des cellules cancéreuses dites «circulantes» ont été identifiées chez cinq patients (3 %).

Rien n’apparaissait alors du côté de l’imagerie. Chez ces cinq patients, un nodule est devenu visible un à quatre ans après le repérage des cellules tumorales par la prise de sang. Ils ont été immédiatement opérés et l’analyse du nodule a confirmé le diagnostic de cancer du poumon. Le cancer le plus meurtrier en France, avec une moyenne de 15 % de survie à cinq ans et qui provoque 27 000 décès chaque année.

Surtout, le suivi, plus d’un an après l’intervention chirurgicale, n’a montré aucun signe de récidive, laissant espérer que le cancer avait été éradiqué.

«C’est une piste très intéressante et française qui plus est, mais il faudra réaliser de nouveaux essais sur une cohorte de patients beaucoup plus importante. Attention à ne pas s’emballer», tempère le cancérologue Marc Ychou, de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM). C’est en effet au programme, confirme le professeur Hofman. «Il est crucial que ces résultats soient validés dans plusieurs centres en France. L’autre objectif est aussi de connaître le point de départ des cellules tumorales, de savoir de quel organe elles viennent. Lorsqu’on les isole, il n’y a pas écrit dessus qu’elles vont développer un cancer du poumon.» 

 

Source : Leparisien.fr