Une bonne nouvelle pour terminer la journée. N'oubliez pas demain, il y a le vote à l'Assemblée nationale pour l'interdiction (ou pas) de reprendre librement des titres de presse. Étant donné qu'on arrive sur les élections européennes, j'ai peu d'espoir, mais on ne sait jamais... Stay tuned...
Bonne soirée,
f.

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Transformer les cellules cancéreuses en d'inoffensives cellules adipeuses : c'est ce qu'ont réussi à réaliser des chercheurs suisses sur des souris.
Et si, au lieu d'essayer de tuer les cellules cancéreuses, on les transformait en quelque chose d'inoffensif ? C'est ce qu'ont réalisé des chercheurs de l'Université de Bâle (Suisse) sur des souris, dont le cancer du sein s'est métamorphosé… en cellules graisseuses ! Ces travaux ont été publiés dans la revue Cancer cell.
Les cellules cancéreuses ont la capacité de se transformer pour disséminer
La plasticité cellulaire, c'est la capacité d'une cellule à s'adapter en fonction de signaux externes. Cette plasticité joue un rôle essentiel dans la survie des cellules cancéreuses, l'invasion et la formation de métastases, ainsi que dans l'hétérogénéité des tumeurs et dans le développement de la résistance au traitement.
Un des processus en jeu est la transition épithélio-mésenchymateuse (TEM), c’est-à-dire la régression de la cellule complètement différenciée vers un état plus immature rappelant les cellules souches. En dehors du cancer, les TEM sont essentielles au développement embryonnaire, au cours duquel les cellules souches se différencient en une variété de types de cellules dans tout le corps, et à la régénération des tissus, comme la cicatrisation des plaies. Les cellules cancéreuses qui subissent une TEM échappent ainsi aux chimiothérapies et aux thérapies ciblées, puis partent dans la circulation pour se disséminer. Une fois installées dans un autre endroit de l'organisme, elles subiront le processus inverse de TEM : la transition mésenchymato-épithéliale (TME). Il s'agit cette fois de se différencier à nouveau pour proliférer, formant les fameuses métastases constituant un facteur aggravant du cancer.
Une chimio et un antidiabétique ont transformé les cellules cancéreuses en graisseuses
Dans la lutte contre le cancer du sein, les métastases restent le plus grand danger. Si provoquer l'une ou l'autre de ces transitions (TEM ou TME) risquerait d'accélérer la formation des métastases, les chercheurs ont cependant remarqué une autre fenêtre d'opportunité. En effet, les cellules subissant une transition sont dans un état hautement plastique qui pourrait les rendre sensibles à certains médicaments. L'objectif était d'induire une "trans-différenciation", c'est-à-dire obliger une cellule différenciée à se transformer non pas en cellule souche, mais en un autre type de cellule mature… En l'occurrence, un adipocyte (cellule graisseuse). "Nous avons envisagé d'agir différemment des approches classiques en cherchant à identifier les médicaments qui ne tuent pas les cellules cancéreuses, mais les dissocient simplement", explique le Pr Nicola Aceto, qui a dirigé ces travaux, dans un communiqué.
Pour tester cette possibilité, les chercheurs ont transplanté des souris femelles avec des cellules humaines de cancer du sein. Les souris ont alors reçu des doses de deux médicaments existants : une chimiothérapie (inhibiteur de MEK) et un antidiabétique (Rosiglitazone) qui avait déjà montré qu'il induisait une re-différenciation cellulaire dans divers types de tumeurs.
A gauche : cellules cancéreuses (en vert) et un adipocyte normal rempli de lipides (en rouge) à la surface d'une tumeur traitée de façon standard. A droite : cellules cancéreuses (en vert) et cellules cancéreuses converties en adipocytes (vert + rouge = jaune foncé) après traitement par trans-différenciation. Crédits : Department of Biomedicine, University of Basel.
Résultat, "les cellules cancéreuses du sein qui ont subi un TEM se sont non seulement différenciées en cellules graisseuses, mais ont également complètement cessé de proliférer", explique le premier auteur de la publication, Gerhard Christofori, dans un communiqué. En effet, la combinaison des deux médicaments a permis de transformer les cellules cancéreuses invasives (en cours de transition) en cellules adipeuses inoffensives. De plus, la combinaison thérapeutique a inhibé la croissance des cellules cancéreuses restantes au sein de la tumeur, bien plus que la chimiothérapie seule ! Selon les chercheurs, cela pourrait signifier que forcer une masse critique de cellules cancéreuses à se différencier en cellules adipeuses pourrait réduire la capacité d'une tumeur à lutter contre la chimiothérapie conventionnelle. Prochaine étape - cruciale - pour les scientifiques : passer à des essais sur l'humain.
Source : Sciencesetavenir.fr
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