Chahuté à Bayonne, Nicolas Sarkozy s'en prend aux socialistes

Eh bien, qu’est-ce qui lui arrive au candidat du « peuple » ? Lui aussi, il fait des soudaines crises d'agoraphobie ? Ou bien, est-ce parce qu'il ne bénéficie pas des avantages d'un déplacement présidentiel, avec un budget de 500.000 € pour faire  une véritable « épuration » populaire dans un rayon de 2,5 km autour du point de chute, à l'aide des Compagnies Républicaines de Sécurité ?... Comme les Députés ou les Sénateurs, il vous avait peut-être déjà éliminé mentalement de l'équation ? Alors bienvenue dans ce qui reste de la France...

BAYONNE, Pyrénées-Atlantiques (Reuters) - Des CRS sont intervenus jeudi à Bayonne pour dégager les accès d'un café où Nicolas Sarkozy était assiégé par des manifestants, un incident dans lequel le président a vu le résultat de l'"épuration" annoncée selon lui par François Hollande.

Le président sortant a ensuite demandé au candidat socialiste à l'élection présidentielle de condamner le comportement des manifestants, où l'on trouvait des militants basques mêlés à des militants socialistes.

"J'aurai l'occasion de stigmatiser le comportement de voyous qui sont la honte la République", a-t-il dit à son arrivée au Conseil européen de Bruxelles. "Je ne peux pas imaginer une seconde que M. Hollande ne condamne pas ces méthodes."

"Dans une grande démocratie comme la France, on doit pouvoir faire campagne normalement de façon civilisée, sans violence, sans que les gens qui viennent discuter avec vous reçoivent des pierres sur la figure, des œufs sur la figure, ce ne sont pas des méthodes de démocrate et François Hollande se grandirait en condamnant ces comportements comme je le ferais si ça avait été le cas de gens qui se réclament de moi", a-t-il ajouté.

Sans faire allusion directement aux incidents de Bayonne, François Hollande a estimé qu'il ne fallait "jamais céder (...) à la violence verbale et encore moins à la violence physique", mais a défendu le droit "de manifester autant que nécessaire".

En campagne au Pays basque, Nicolas Sarkozy est arrivé peu avant 16 heures à Bayonne, où il a été immédiatement chahuté.

Il a été accueilli par des sifflets et des lâchers de bulletins de vote factices en forme de "oui" à la création d'une collectivité territoriale basque. Des militants du Parti socialiste s'étaient aussi mêlés à la foule, où les sympathisants UMP ont eu du mal à se faire entendre.

Nicolas Sarkozy n'a eu le temps que de visiter un seul commerce dans la cohue avant de gagner le café où, comme à Annecy pour sa première sortie de campagne, il s'est entretenu avec des habitants et des commerçants.

Des centaines de manifestants ont été repoussés à distance du café par les forces de l'ordre, a constaté Reuters.

Avant de partir, il s'en est pris à François Hollande.

"On n'acceptera rien, simplement parce qu'on a la force des convictions qui sont les nôtres", a-t-il ajouté, assurant que François Hollande avait "annoncé l'épuration. Forcément ça échauffe les esprits des gens de la base".

"35 HECTARES, CE N'EST PAS RIEN"

"Si c'est ça leur conception de la démocratie, si c'est ça la République qu'ils préparent, et bien ça ne donne pas envie qu'ils arrivent", a-t-il ajouté.

Michel Sapin, chargé du projet de François Hollande, a repoussé les accusations insinuant que le PS serait derrière ces troubles.

"Quand on est candidat on n'est plus président de la République, on n'est plus protégé par des centaines et des centaines de CRS qui évacuent toute population à plusieurs kilomètres à la ronde", a dit l'ancien ministre sur I>Télé.

Mais Manuel Valls, directeur de la communication du candidat, a regretté ces incidents sur BFM-TV. "Nous sommes évidemment opposés à toute violence", a-t-il dit.

Avant cet incident, le président avait eu un échange amer avec une agricultrice à Itxassou, au sud-est de Bayonne.

Éleveuse de vaches laitières, elle se plaignait de la difficulté de son travail et de ses problèmes financiers.

"Enfin, ne dites pas que vous n'avez rien", a dit le président. "Vous être propriétaire de 35 hectares, ce n'est pas rien ! Moi, je ne le suis pas !"

Sans se laisser démonter, l'agricultrice a répondu : "Oui, mais vous avez autre chose sur votre compte en banque, je veux bien échanger."

Claude Canellas, avec Yann Le Guernigou, Emmanuel Jarry et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

 

Source : Reuters

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