Christine Lagarde en témoin assisté, le FMI rassuré...

Ne vous sentez pas blessé par cette décision (comme moi au début). En fait, je crois que les juges savent très bien ce qu’ils font, et après le scandale Strauss-Kahn, ils veulent préserver l’image de la France à l’international… Du reste, n’oubliez pas que Madame Christine Lagarde a fait quasiment tout sa carrière aux États-Unis

Donc, la France et ses intérêts, c’est bien loin pour cette « élite » mondialiste…

Mais juste pour le clin d’œil historique, est-ce que vous vous rappelez le « miracle » qui a permis la création du FMI ?

À l'heure actuelle, c'est  quand même énorme que cette grosse baudruche perdure... Non ??? Alors, il est normal qu'il essaye, tant bien que mal ... d'avoir un semblant de crédibilité... ; )

Récit à l’issue de son audition par la Cour de justice de la République, la directrice du Fonds a échappé vendredi soir à la mise en examen. Elle devrait conserver son poste.

Par Lorraine Millot Correspondante à Washington

Après vingt-quatre heures d’audition, jeudi et vendredi, Christine Lagarde est ressortie de la Cour de justice de la République (CJR) vendredi soir avec le statut de témoin assisté. Entendue sur son choix, en tant que ministre de l’Economie, d’avoir opté en 2007 pour la procédure d’arbitrage dans le conflit entre le CDR (héritier du Crédit lyonnais) et Bernard Tapie dans le dossier Adidas, elle a donc échappé à la mise en examen. «Mon statut de témoin assisté n’est pas une surprise pour moi, puisque j’ai toujours agi dans l’intérêt de l’Etat et conformément à la loi, a-t-elle déclaré à la sortie de son audition. Il est temps maintenant pour moi de rentrer à Washington, poursuivre ma mission à la tête du FMI et rendre compte à mon conseil d’administration.»

Un exercice assez aisé, tant ses services ont réussi à déminer le dossier aux Etats-Unis. Face à la menace de mise en examen qui planait en milieu de semaine sur la patronne du Fonds monétaire international, ses proches ont réussi une véritable prouesse de com : faire traduire le terme juridique français de «mise en examen» par «formal investigation», ce qui sonne nettement moins grave à Washington. Alors que la mise en examen n’est rien d’autre que le nouveau terme français pour «inculpation». Au Fonds monétaire international, on se félicite que tous les grands médias anglo-saxons, de Reuters au Financial Times, en passant par le Wall Street Journal, aient repris ce terme de «formal investigation» jusqu’à ce vendredi encore.

Confiance. Ainsi rassuré par ces «éléments de langage», le conseil d’administration du FMI, où sont représentés les 188 Etats membres de l’organisation, n’a pas bronché jusqu’à présent (et il ne devrait pas se réunir avant mardi). Jeudi, alors que la mise en examen de Lagarde paraissait imminente, un porte-parole du FMI a pu assurer que le «Board», «informé à plusieurs reprises» du problème, «continue d’exprimer sa confiance dans la capacité de la directrice générale à exercer pleinement ses fonctions».

Dans ce ciel presque bleu, la sortie de la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, déclarant que le FMI demanderait «sans doute» à Christine Lagarde de «quitter ses fonctions» si elle était mise en examen, a fait l’effet d’un violent orage. Le gouvernement français a été le premier à secouer ainsi ouvertement la chaise de Lagarde au FMI. «On a été surpris», avouait-on vendredi à Washington, soulignant que la directrice du Fonds avait auparavant reçu le soutien de Hollande, Ayrault et Moscovici.

La grande chance de Christine Lagarde à Washington est que le FMI reste totalement traumatisé par le départ précipité de ses… trois précédents directeurs généraux. L’institution n’est donc certainement pas pressée de voir un quatrième «managing director» partir, surtout sur un scandale, et de devoir rouvrir aussi vite la bataille entre Européens et pays émergents pour le poste. «Depuis 2000, nos directeurs généraux ne sont restés en place que trois ans ou trois ans et demie en moyenne [sur un mandat de cinq ans, ndlr], se lamente le représentant de plusieurs pays européens. Si Christine Lagarde devait partir, cela ne ferait même pas deux ans pour elle, c’est beaucoup trop tôt !»

Trouble-fêtes. Durant ces deux années, Lagarde a su aussi se faire apprécier de presque tous par un style de management beaucoup plus «ouvert» et «inclusif» que celui de Dominique Strauss-Kahn. Elle a pris soin de ménager tous les possibles trouble-fêtes, allant jusqu’à Vladivostok pour les beaux yeux bleus de Vladimir Poutine ou assurant aux Africains que les malheurs de la Grèce ne doivent pas faire oublier ceux, bien plus grands, du Niger.

Si Lagarde avait été contrainte de démissionner du FMI, les Européens auraient dû céder le poste aux pays émergents qui trépignent depuis des années, note Arvind Subramanian, analyste au Peterson Institute : «Avec trois démissions de suite, tout le monde dirait assez ! Les Européens perdraient toute légitimité pour ce poste.» «Personne ne veut sa peau, se rassurait-on vendredi au FMI. Les Américains l’aiment bien, ils estiment aussi qu’il s’agit d’une bataille politicienne française et qu’elle ne s’est pas mis d’argent dans les poches.»

 

Source : Liberation.fr

Informations complémentaires :

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