Confusion pour la journée de la dernière chance à l'UMP...

J'ai peut-être sous-estimé l'importance de ce qui se passait à l'UMP. Enfin l'avenir nous le dira...

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PARIS (Reuters) - La journée où l'UMP va tenter de trouver une issue à la crise déclenchée par l'élection contestée de Jean-François Copé à sa présidence a débuté dimanche dans la confusion, avec la poursuite du conflit dans une commission tenue contre l'avis du médiateur désigné, Alain Juppé.

Les partisans de François Fillon ont quitté cette réunion de la commission des recours du parti, appelée à se prononcer, a annoncé Eric Ciotti, bras droit de l'ancien Premier ministre, à la presse.

Les "fillonistes" se plaignent de l'absence de représentants d'Alain Juppé et mettent en cause la présence en nombre de partisans de Jean-François Copé dans cette commission. "Nous suspendons notre participation et nous attendons la démarche de médiation d'Alain Juppé qui est la seule que nous reconnaissons", a dit Eric Ciotti.

L'avocat Francis Szpiner, protagoniste des procès des "affaires" de la Ville de Paris et partisan de Jean-François Copé, est ensuite apparu pour expliquer que la commission poursuivrait ses travaux malgré ce qu'il a qualifié de "dérobade" des fillonistes. Il voit le résultat comme acquis.

"C'est un débat technique (...) Non seulement Jean-François Copé a été élu président de l'UMP de manière indiscutable, mais avec un écart de voix beaucoup plus large que celui proclamé", a-t-il dit à la presse.

Alain Juppé, qui doit réunir dans la soirée Jean-François Copé et François Fillon, a estimé sur Europe 1 qu'il avait "très peu de chances" de réussir.

Le lieu de la réunion qu'il va tenir avec les deux rivaux est même tenu secret, tant la tension a monté ces derniers jours au sein du principal parti d'opposition français, menacé d'implosion. Il s'agira d'un lieu "neutre", a dit Alain Juppé.

"S'ils n'acceptent pas (la médiation - NDLR), c'est pas un drame, ils se débrouilleront", a dit Alain Juppé. Il estime que si l'UMP ne parvient pas à sortir de la crise, il risque de laisser la première place de parti d'opposition à l'extrême droite.

"Si nous n'arrivons pas à rétablir la paix, la sérénité au sein du mouvement, nous risquons d'aller vers l'éclatement de l'UMP et qu'est-ce que ça veut dire ? Aux prochaines élections municipales, le parti qui arrivera en tête, c'est le Front national", a-t-il dit.

LES FRANÇAIS VEULENT UN NOUVEAU VOTE

Un sondage publié par le Journal du dimanche montre que 71% des Français (67% pour les sympathisants UMP) souhaitent un nouveau vote des militants et 42% à peine (24% à l'UMP) estiment que l'affaire devrait aller devant la justice, piste évoquée par François Fillon.

Le dirigeant du parti centriste Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Louis Borloo, estime que son mouvement centriste a vocation à prendre la direction d'une coalition avec l'UMP, dont la prétention à être un parti unique de la droite a selon lui vécu.

La commission des recours, dirigée par Yannick Paternotte, un proche de Jean-François Copé, s'est réunie dans la matinée et devait s'exprimer ensuite sur les recours déposés par les deux candidats contre le résultat proclamé par une autre commission interne.

Ce résultat donnait lundi une victoire à Jean-François Copé avec 98 voix d'avance sur plus de 150.000 votants.

Il est apparu ensuite que cette commission avait oublié les votes de trois fédérations d'outre-mer et que leur prise en compte inversait le résultat avec 26 voix d'avance pour François Fillon, selon ce dernier. Les deux camps s'accusent par ailleurs réciproquement de fraudes massives, François Fillon ayant même employé le terme de "mafia".

Alain Juppé, président-fondateur de l'UMP en 2002, a estimé que la composition de la commission des recours devait être modifiée, ce qui a été refusé. Il propose la création d'une nouvelle instance de quatre membres sous sa présidence, pour sortir de l'impasse, analyser les résultats et proposer une solution dans les quinze jours.

Thierry Lévêque

 

Source : Reuters

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