Coût du capital : actionnaires gavés, salariés à la diète

Un article qui confirmera ce que je tente de vous expliquer à longueurs de pages, de plus sachez que cette année le CAC 40 distribuera 40 milliards de bénéfices en dividendes. Alors c'est le moment de vous rappelez qu'ils ont eu 20 milliards d’allègements d’impôts qui sont allés (comme vous allez le lire) directement aux … actionnaires, et non pas dans le développement (malgré le CICE).

Vous comprendrez donc aisément qu’ils ne vous augmentent que de 1,4% (et encore pas tous !).

Du reste, vu la réussite de l’arnaque, on comprend aussi qu’ils en demandent maintenant 100 de plus, et ce n’est pas tout, rappelez-vous les propos de Pierre Gattaz, le patron du Medef chez Jean-Jacques Bourdin.

À côté de ça, on apprenait ce matin que notre ministre schizophrène (certainement pris de remords avant de partir à Bruxelles), veut maintenant à nouveau taxer les entreprises à hauteur de 2,5 milliards d’euros

Vous en déduirez ce que vous voudrez, mais pour moi, j’ai l’impression que ce gouvernement n’a aucune stratégie et navigue vraiment à vue…

Pourtant il y a des pistes ! Comme augmenter le prix horaire du travail (pas le nombre d’heures travaillées), et tenter ainsi de relancer, entre autres, la consommation….

Enfin, c’est un de mes chevaux de bataille depuis longtemps… ; ).

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NYSE

Trente années de partage de la valeur ajoutée se soldent par une explosion des dividendes versés aux actionnaires, tandis que la part revenant à la rémunération du travail a reculé.

Médias, économistes, commentateurs patentés, ils nous le répètent tous, jusqu’à l’overdose : si l’économie française décroche, la faute en incombe au « coût du travail ». Voilà trente ans qu’au nom de ce dogme un arsenal sans cesse grossissant de mesures budgétaires visant à alléger ce prétendu fardeau des entreprises est mis en œuvre. Loin de les remettre en cause, le gouvernement Ayrault en rajoute aujourd’hui une grosse louche, avec les 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité.

Pourtant, les chiffres très officiels de l’Insee permettent d’établir un tout autre diagnostic. D’après les comptes nationaux des entreprises non financières, depuis le début des années 1980, le partage de la richesse créée n’a pas évolué à l’avantage du travail, bien au contraire : la masse salariale représentait ainsi, en 2012, 66,6 % de la valeur ajoutée, contre 72,9 % en 1981. À l’inverse, la part de la valeur ajoutée revenant au capital, sous forme d’intérêts versés aux banques et de dividendes octroyés aux actionnaires, a été multipliée par plus de 7, passant de 39,1 milliards d’euros à 298,6 milliards. Les seuls dividendes, qui pesaient 5 % de la valeur ajoutée il y a trente ans, en représentent 22,4 % en 2012.

Les entreprises versent donc près de cinq fois plus de dividendes actuellement que dans les années 1980, alors que, dans le même temps, elles ont comprimé la part du gâteau réservée au travail. C’est bien le capital qui a tiré son épingle du jeu. Et on peut constater que, crise ou pas, la santé des entreprises soit bonne ou mauvaise, les actionnaires sont désormais toujours gagnants : leur rémunération est préservée et toujours à la hausse. Ce, alors que, selon la théorie libérale classique, ces financiers prennent des risques en investissant, et seraient donc exposés à de mauvaises fortunes. En réalité, les risques ont été transférés sur les salariés : l’emploi et la rémunération sont les véritables variables d’ajustement.

Autre constat essentiel : contrairement là aussi au discours dominant, la baisse relative du « coût du travail » ne s’est pas accompagnée d’un accroissement de l’investissement, celui-ci représentant en 2012 la même part de la valeur ajoutée qu’en 1981 (19,4 %).

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Source : Humanite.fr

Informations complémentaires :

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