Alcool : seuls 8 % des malades pris en charge

8% pris en charge, ça veut dire que 92% ignorent leur alcoolo dépendance ou la nie. Là encore, vous allez voir que si nous n’avons pas de campagne de prévention, et que si le problème est largement sous-estimé, c’est que l’État sait très bien ce qu’il fait. La sécu, elle, joue son rôle et vous accompagne autant qu’elle le peut, mais si vous être pris(e) dans le cycle infernal de l’alcool, il n’y a que vous qui puissiez vous en affranchir, et on vous avait donné à ce sujet deux solutions, dont une radicale

Ne faites pas le jeu de ces vendeurs de morts, les lobbies du tabac et de l’alcool sont omniprésents dans notre société.

Il faut avoir le courage de les dénoncer… Et de ne pas tomber dans leurs pièges ancestraux... Je pense surtout aux plus jeunes...

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Paul DELORT / Le Figaro

À tous les niveaux, ce problème de santé publique, responsable de 49.000 décès par an, reste très sous-estimé en France

Alors que l'alcool est directement impliqué dans 49.000 décès annuels, la recherche consacrée en France à ce problème pourtant majeur, fait de notre pays, le plus mauvais élève d'Europe avec l'Italie. «On manque de tout, confirme le Pr Mickaël Naassila, professeur de physiologie et directeur de recherche à l'Inserm sur l'alcool, à Amiens. On manque de chercheurs, de postes, de structures, bref, d'un vrai plan alcool pour répondre à l'ampleur du problème». Cela semble d'autant plus aberrant que l'alcool n'apporte pas seulement des ennuis au consommateur direct : au moins un tiers des affaires délictuelles et criminelles seraient liées de près ou de loin à l'alcool. Il faut encore y ajouter les nombreuses victimes de violences conjugales et les enfants présentant des séquelles, suite à l'absorption d'alcool de leur mère durant la grossesse.

«Tout comme il y a des victimes de tabagisme passif, il y a des victimes de l'alcoolisme passif, mais personne ne parle jamais d'elles», s'insurge le Pr Naassila. Avis partagé par le Dr Philippe Batel, responsable de l'unité de traitement ambulatoire des maladies addictives à l'hôpital Beaujon, qui rappelle que selon le mode de calcul, «le coût de l'alcool pour la société peut atteindre 17,6 milliards par an si l'on y inclut les problèmes de santé, ainsi que les coûts indirects inhérents aux journées de travail perdues, aux accidents de travail, à la souffrance psychologique, etc. Or l'alcool ne «rapporte» que 1,5 milliard d'euros de taxes annuelles».

Une représentation archaïque

Alors pourquoi une telle mansuétude de nos gouvernements successifs à son égard ? Serait-ce pour d'autres raisons économiques moins avouables ? Un rapport de 2011 suggère que les soins des personnes affectées par une maladie engendrée par l'alcool ont certes un coût élevé, mais largement contrebalancé par l'économie réalisée du fait de leur décès prématuré quand il se produit à l'âge de toucher la retraite !

«Ce déni du problème peut encore s'expliquer par la représentation que les professionnels de la santé, les politiques, les médias et le grand public ont des personnes ayant un problème avec l'alcool et qui est véritablement archaïque, estime le Pr François Paille CHU Vandœuvre-lès-Nancy. En effet, beaucoup pensent encore à tort que seuls les grands buveurs excessifs incapables de contrôler leur consommation, sont en danger. C'est vrai, ils le sont, mais à titre d'exemple, les grands buveurs dénutris et atteints d'une cirrhose ne représentent “que” 2500 des 49.000 décès annuels imputables à l'alcool, alors que les cancers et les maladies cardio-vasculaires en relation avec une consommation excessive d'alcool, font 27.000 morts dans le même temps.»

Bannir le vieux terme «d'alcoolique chronique»

Faute d'information, «peu de personnes savent qu'à partir de trois verres d'alcool au quotidien, une femme multiplie par trois son risque de faire un cancer du sein. De même, à partir de cinq verres par jour, le risque de cancer du côlon est multiplié par quatre, note le Dr Batel. Or ces personnes n'ont pas spécialement l'impression de prendre des risques pour leur santé. Elles pensent peut-être même protéger leur cœur… Ce qui est vrai pour un ou deux verres quotidiens chez un senior, mais archifaux chez un jeune - qui n'encourt pas de surrisque d'accident cardio-vasculaire, mais plutôt d'accident de la route.»

Pour changer cette vision dépassée des troubles de l'alcoolisation dans notre société, les spécialistes ont leurs idées. D'abord, bannir le vieux terme «d'alcoolique chronique», car il laisse supposer que seule une toute petite frange de la population a des problèmes avec l'alcool. «Il vaudrait mieux le remplacer par une expression telle que “personne présentant des troubles de l'alcoolisation” et qui traduit mieux le continuum existant entre les buveurs occasionnels, quotidiens ou excessifs», insistent le Pr Paille et le Dr Batel.

Autre mesure qui s'impose : «inciter tous les professionnels de la santé, à demander à leurs patients combien ils boivent de verres d'alcool par jour, de la même façon qu'ils s'inquiètent de leur consommation de cigarettes. Cela permettrait aux personnes en difficultés, d'oser enfin parler de leur souci, sans craindre d'être stigmatisées», remarque le Pr Henri-Jean Aubin (service d'addictologie de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif).

Il serait temps de s'en inquiéter : en effet, seulement 8 % des personnes ayant un problème avec l'alcool, sont actuellement prises en charge (souvent les cas extrêmes). «Autrement dit, 92 % ne reçoivent ni informations, ni conseils, ni aide, ni traitement, alors qu'une intervention est d'autant plus efficace et salutaire pour la santé, qu'elle aura été précoce. Il y a vraiment urgence à intervenir en amont, grâce à une politique ambitieuse de prévention, d'éducation, de formation, de recherche et de soins complets», concluent les Prs Aubin et Paille.

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Source : Sante.lefigaro.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Sortir de l'alcoolisme : le phénomène Baclofène

 


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