Crise migratoire à la suisse : les réfugiés c'est non, et tant pis pour l'amende...

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Après la Pologne c'est la Suisse qui dit non, et on les en félicite....

suisse 09 06 2016

La Suisse non plus n'est pas négligée par les migrants. Il ne s'agit pas d'un chaos migratoire comme celui qui ravage l'Europe, mais on y trouve tout de même des signes de l'afflux des migrants. Comment ce pays paisible réussit-il à endiguer les réfugiés ? Sputnik se lance dans l'affaire.

Oui, la crise migratoire existe aussi en Suisse, et la commune suisse d'Oberwil-Lieli (canton d'Argovie) refuse d'accueillir les 10 réfugiés qui y ont été envoyés. Ce village suisse est situé à 15 kilomètres à l'ouest de Zurich, sa location étant assez avantageuse du point de vue des transports. Les impôts y sont bas et le budget municipal substantiel.

Et voilà que ce coin de paradis a été aperçu par la presse… Le Daily Mail, l'Australia Network, et même India TV ont parlé d'Oberwil-Lieli. Pourquoi ? Tous ce buzz en raison de la décision prise par la commune de ne pas accueillir les migrants. En revanche, Oberwil-Lieli est prête à payer l'amende de quelque 262.000 euros pour ceux qui refusent de le faire. Tout simplement parce que le village peut se le permettre : il y a trois centaines de millionnaires parmi ses habitants.

Le bourgmestre du village, Andreas Glarner, qui est à la fois membre du Conseil national du pays et de l'Union démocratique du centre, a une position bien rigide par rapport à la politique migratoire. C'est pourquoi il est heureux de la décision prise lors du référendum municipal. Selon lui, une aide sur place serait beaucoup plus efficace.

"Il faut se rendre compte du fait que personne ne devrait payer des contrebandiers, se déplacer à bord d'une embarcation précaire, et personne n'aurait de problème à rentrer dans son pays natal quand la paix y règne. Chaque franc investi aurait plus de valeur de cette manière. Donc, ce que nous contestons, c'est la politique migratoire absolument déraisonnable du gouvernement suisse", affirme le bourgmestre.

Ce n'est que la politique des portes ouvertes d'Angela Merkel qui est à l'origine de l'afflux de migrants, c'est elle qui les incite à entreprendre ce chemin dur et dangereux vers l'Europe.

Aux reproches sur l'absence de solidarité, M. Glarner ne se fait pas de mauvais sang :

"Il y a un grand nombre de personnes qui expriment de la solidarité avec l'argent d'autrui. Ils s'écrient sans cesse +solidarité, solidarité !+. Mais en quoi est-ce de la solidarité ? En principe, chaque Etat qui accueille sans réserve des réfugiés, authentiques ou non, est responsable du fait que de nouveaux réfugiés s'embarquent sur un bateau et se noient en Méditerranée", fustige-t-il.

Pour y mettre un terme, il faut accorder de l'aide sur place.

Martin Uebelhart, représentant d'un mouvement civil du village qui aide les migrants, est pourtant persuadé que le bourgmestre manque de solidarité. Suite à un référendum municipal, le village se trouve divisé, raconte-t-il. La décision a été prise avec la prépondérance de seulement 54 voix, vu que 1000 personnes avaient participé au vote.

"Le résultat aurait pu être tout autre", explique-t-il, espérant renverser le cours des événements l'année prochaine (la décision n'est en vigueur que pendant un an, ndlr).

M. Uebelhart ne partage pas non plus la conviction du bourgmestre sur l'efficacité de l'aide sur place.

"Je ne sais pas comment Glarner veut accorder de l'aide sur place, dans les régions où fait rage la guerre. Il y a là la Croix Rouge et d'autres organisations, mais les gens partent toujours."

Selon lui, le problème réside dans le fait que si la commune n'accueille pas ces dix migrants, d'autres municipalités devront le faire. Ce qui va à l'encontre des principes de la société de solidarité, et la Suisse l'est en théorie, souligne M. Uebelhart.

Les autorités régionales ne sont pas non plus enthousiastes quant à la décision du référendum. Or, la décision démocratique doit être respectée, estime Daniela Diener, représentante du service municipal de la Santé et des Questions sociales du canton. Au lieu de payer l'impôt, il faut trouver de la place pour les réfugiés, insiste-t-elle. Les centres d'accueil sont plus recherchés que les fonds, mais chaque municipalité a certes le droit de prendre des décisions de manière indépendante.

Globalement, aucun des trois ne fait état d'une situation catastrophique en Suisse par rapport à l'afflux de migrants.

"Les déclarations sur le chaos migratoire sont imaginaires", déclare M. Uebelhart.

Maintenant, la loi migratoire est en train d'être revue afin que les processus en l'espèce accélèrent. En 2017, Oberwil-Lieli va répondre encore une fois à la question sur l'accueil des réfugiés. Et M. Uebelhart ne va pas manquer cette chance.

 

Source : Sputniknews.com

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