Croissance française, emplois étrangers détachés, l’équation perdante de Macron

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516.000 emplois détachés en France en 2017 ! Une hausse de 46% en un an seulement ! Voici les chiffres révélés par le journal Le Monde issus d’un nouveau rapport, « Bilan intermédiaire du plan national de lutte contre le travail illégal ».

Ce résultat révoltant est la conséquence directe de la politique menée depuis dix ans par nos gouvernements successifs contre les intérêts élémentaires de leur propre pays ! Encore faut-il ajouter à ce premier chiffre au moins 20.000 emplois français détruits dans le transport routier face à la concurrence déloyale particulière des travailleurs détachés européens qui frappe ce secteur.

Les experts en tout genre cherchaient en vain où étaient passés les emplois perdus de la croissance française retrouvée à la fin du quinquennat Hollande et sous les premiers mois d’Emmanuel Macron…

La réponse était fort simple, il y a eu en 2017, 180.000 emplois créés dans le secteur marchand et 160.000 emplois de travailleurs détachés. CQFD. Avec le travail détaché, la croissance peut bien être française, les emplois créés sont étrangers ! Bâtiment, intérim, tourisme, industrie… Entre 20 et 26% des emplois totaux de ces secteurs sont désormais occupés par des salariés européens détachés.

Une perte financière extrêmement lourde pour notre système social

En 2007, les 96.000 travailleurs détachés présents en France représentaient déjà un phénomène social inacceptable dans un pays meurtri par un chômage structurel de 8%. En 2017, alors que nous affrontons un chômage de plus de 10%, la spoliation pure et simple de 536.000 postes que devraient occuper nos compatriotes ou des étrangers légaux est tout simplement insupportable.

Par ailleurs, cette situation engendre une perte financière extrêmement lourde pour notre système social que l’on peut estimer, compte tenu des charges payées sur le salaire moyen français en 2017, à 4 milliards d’euros minimum !

Plus aucun responsable politique digne de ce nom ne peut tolérer ce dumping social massif organisé par l’Union Européenne. Les gouvernements français se sont avérés à la fois soumis à Bruxelles et complètement hors-sol, prêts à autoriser que 536.000 postes soient occupés par des étrangers dont les employeurs ne paient pas les charges sociales dues en France et ne respectent pas l’ensemble des règles sociales essentielles qui s’appliquent dans notre pays

Les travailleurs détachés sont non seulement une concurrence déloyale pour les salariés français mais pour l’ensemble du tissu économique national. Les artisans, nos PME, nos agriculteurs et tous les professionnels de bonne foi qui souhaitent embaucher des salariés français ou des étrangers installés légalement et durablement en France sont directement mis en concurrence avec des entreprises qui emploient des nouveaux esclaves qui ne comptent pas leurs heures, acceptent des salaires au rabais avec des charges sociales dérisoires. De véritables mafias recrutent dans les pays de l’Est et l’Europe du Sud frappés par le chômage de masse, les font travailler en France et encaissent les bénéfices dans leur siège basé dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg.

Ainsi, le travail détaché représente tout ce qu’il faut combattre avec l’Union Européenne, cette construction infernale qui a perverti toutes les valeurs, tous les acquis sociaux et toutes les espérances de la solidarité européenne pour en faire une machine à fric prête à tout pour broyer les peuples, dévaloriser le travail et opposer les intérêts nationaux.

C’est le principe même du travail détaché qui est insupportable et qu’il faut abolir

Aussi, aucune réforme à la marge ne peut justifier la pérennité d’un système aussi inique. Le rapport montre bien que l’Inspection du travail n’a ni les instructions politiques ni les moyens de contrôler l’application des quelques règles qui ont tenté d’encadrer ce système et donc encore moins d’empêcher les fraudes massives. Alors que 1330 contrôles avaient été réalisés en 2016, seuls 965 ont été menés à bien en 2017. Des chiffres dérisoires.

Les quelques idées de contournement décidé par les responsables politiques, en particulier la fameuse « clause Molière » qui imposerait que les salariés des entreprises sélectionnés pour les marchés publics soient capables de comprendre le français, en particulier sur les chantiers dangereux, a été combattue par la Commission Européenne et par les juridictions compétentes.

Malgré toutes les rodomontades, l’agitation et la propagande du gouvernement, le phénomène s’emballe. Emmanuel Macron ne contrôle rien et ne cherche absolument pas à changer les choses, seulement à les maquiller. Le rapport révélé par Le Monde nous apprend même que 70.000 Français sont détachés en France ! Ces salariés sont donc engagés par un pays européen tiers puis employés pour un poste effectué en France. Il ne s’agit donc rien de moins que d’une fraude sociale à grande échelle de 280 millions d’euros détournés par des patrons voyous, sans doute entre le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Irlande.

En vérité, c’est le principe même du travail détaché qui est insupportable et qu’il faut abolir. Un Européen peut bien venir travailler en France s’il a des compétences particulières qui manqueraient à notre pays mais aux conditions salariales et sociales de la France. Aussi, la directive doit être unilatéralement dénoncée et ne plus être appliquée en France. On y oppose que les salariés français détachés en Europe ne seraient pas proposés ? C’est une manipulation aussi grossière qu’indécente car le droit social français protège lui-même ces salariés ! Les expatriés français aux Etats-Unis, au Canada ou en Chine n’ont pas besoin d’une directive sur le travail détaché pour y être protégés !

Face à l’urgence sociale que connaît la France, le chômage de masse qui meurtri notre société et notre jeunesse, il n’est plus possible de tolérer le système du travail détaché de l’Union Européenne. Nous devons sortir unilatéralement de cette directive et rendre à nos compatriotes ces 500.000 postes qui leur appartiennent.

Nicolas Dupont-Aignan

Député de l'Essonne et président de Debout la France.


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