Un rapport rédigé par un "collectif d'officiers du renseignement intérieur" et remis confidentiellement au groupe de travail des députés PS sur l'exil fiscal critique sévèrement l'action des services de police et de renseignement en matière de délinquance financière, révèle le quotidien La Croix dans son édition de vendredi.
Rédigé par un "collectif d'officiers du renseignement intérieur" et remis confidentiellement au groupe de travail des députés PS sur l'exil fiscal le 16 février dernier, un rapport critique sévèrement l'action des services de police et de renseignement en matière de délinquance financière, révèle le quotidien La Croix dans son édition de vendredi.
"Les auteurs de la note se livrent à un véritable réquisitoire, révélant d'une part la surveillance étroite opérée par le renseignement intérieur sur l'organisation de la fraude fiscale internationale, notamment celle qui fut organisée en France par la banque suisse UBS, et dénonçant d'autre part la non-transmission à la justice des informations considérables recueillies lors de cette surveillance", écrit le quotidien.
Le journal, qui a "consulté" cette note "de 14 pages en style parfois télégraphique", précise qu'elle concerne les services de renseignement (DCRI, direction centrale du renseignement intérieur) et les directions de la police compétentes en matière de police financière, et notamment Tracfin.
Le député PS du Cher Yann Galut qui pilote le groupe de travail, a confirmé qu'il avait reçu cette note "très critique envers la DCRI" et a affirmé l'avoir "transmise au président de la commission des Lois, au rapporteur général du Budget et au président du groupe PS". Il s'est voulu prudent sur son contenu: "Cette note doit être vérifiée, ce qui est écrit nous interpelle".
"Ces services se nourrissent des délits qu'ils ne souhaitent pas voir apparaître pour ne pas amoindrir leur influence"
"Le verdict de ces professionnels est radical", écrit la Croix, en citant la note : "Ces services se nourrissent des délits qu'ils ne souhaitent pas voir apparaître ou révéler à l'autorité judiciaire pour ne pas amoindrir leur influence, quand le besoin s'en fait sentir".
"Il conviendrait de ne plus abusivement protéger le recueil de renseignements économiques et financiers par le 'secret défense', car ce type de renseignements ne menace pas la défense ou la sécurité nationale", selon cette note confidentielle citée par un journaliste spécialiste des sujets d'évasion fiscale. "Généraliser la classification des activités et des informations recueillies par la DCRI empêche la justice d'avoir à connaître des informations dont elle a rapidement besoin pour ses enquêtes", toujours selon cette note citée par le quotidien.
Source : L'Express.fr avec AFP
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