Des atomes d’antimatière capturés

On avait presque oublié les ingénieurs du CERN et leur jouet géant ! Décidément rien n'arrête la recherche pas même la peur du danger. J'espère que leurs expériences sont bien encadrées, car créer volontairement de l'antimatière, ne serait-ce qu'un dixième de seconde, reste une entreprise bien périlleuse...


Rayons X - L'anti-matière
envoyé par Wakazai. - Vidéos des dernières découvertes technologiques.

Les chercheurs du Cern ont réussi à produire des atomes d’antimatière suffisamment stables pour être capturés et observés. Une première.

C’est l’histoire de jumelles que tout oppose. A tel point qu’elles ne peuvent pas être réunies sous peine de destruction immédiate. Matière et antimatière sont en effet identiques mais ont une charge opposée. Elles s’annihilent donc au contact l’une de l’autre.

L'antimatière a disparu

L’antimatière demeure un des grands mystères de la science. Lors du Big-Bang, matière et antimatière ont théoriquement été produites en quantité égale, or l’univers se compose uniquement de matière et l’antimatière semble avoir disparu.

Pour découvrir ce qu’il est advenu de l’antimatière, les scientifiques utilisent diverses méthodes qui ont pour but de déterminer si une infime différence entre les propriétés de la matière et celles de l’antimatière pourrait apporter un début d’explication.

L’étude de l’antimatière passe ainsi par la production d’antiatomes permettant d’étudier les caractéristiques spécifique de l’antimatière, s’il en existe. Mais ce n’est pas si simple. La matière et l’antimatière s’annihilant au contact l’une de l’autre, les antiatomes ont une espérance de vie très brève. Celle-ci peut toutefois être allongée à l’aide de champs magnétiques intenses et complexes qui permettent de capturer les antiatomes pour empêcher qu’ils entrent en contact avec la matière.

38 atomes capturés

Dans un article publié aujourd’hui dans la revue Nature, les physiciens de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, le Cern, annoncent qu’ils ont ainsi réussi à produire et à capturer des atomes d’antihydrogène dans le cadre de l’expérience ALPHA.

Ces atomes, les plus simples, sont composés d’un proton négatif (antiproton) et d'un électron positif (positron) à l’inverse des atomes d’hydrogène classiques composés d’un proton positif et d’un électron négatif.

Les chercheurs ont réussi  à conserver ces atomes d'antihydrogène pendant un dixième de seconde, un laps de temps suffisamment long pour pouvoir les étudier. Sur les milliers d’antiatomes produits par l'expérience ALPHA, 38, selon le dernier résultat, ont été capturés suffisamment longtemps pour être étudiés.

« Pour des raisons que l’on ignore encore, la nature a exclu l’antimatière. Il est donc très gratifiant et assez impressionnant de savoir que le dispositif d’ALPHA contient des atomes, neutres et stables, d’antimatière », explique Jeffrey Hangst, de l’Université d’Aarhus (Danemark), et porte-parole de la collaboration ALPHA.

« Ces résultats représentent des avancées importantes pour la recherche sur l’antimatière », a déclaré le Directeur général du CERN, Rolf Heuer, et tiennent une place importante dans le vaste programme de recherches mené au CERN.

1166209.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Sciences & Avenir


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Sites ami(e)s