Des centaines de militaires français dans les prisons syriennes

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Qui sait, en France, qu’environ 300 de nos soldats ont été faits prisonniers par l’armée syrienne ? Les militaires français et britanniques détenus en Syrie ont évidemment un statut très particulier, lié à leur totale clandestinité. La France et la Grande-Bretagne, qui pratiquent – depuis des années – l’ingérence terroriste à l’encontre de Damas, ne sont pas officiellement en guerre contre la Syrie…

OD

Militaires Francais Syrie 22 10 2018

Le sort oublié des militaires étrangers en Syrie

« L’information concernant la capture de militaires français en Syrie circule depuis la fin de l’année 2012 mais n’a jamais fait l’objet d’une confirmation, que ce soit par le gouvernement français ou celui de la Syrie. De plus, Damas n’a jamais diffusé des images de prisonniers de guerre français capturés sur son territoire. La diffusion des images de prisonniers de guerre est une violation de la Convention de Genève.

Pire, les médias de l’Hexagone dans leur totalité n’évoquent jamais ce sujet, jugé tabou et relevant du « secret défense » et les rares sites indépendants qui osent à peine l’évoquer sont systématiquement accusés de colporter de « fausses nouvelles » (Fake News), ou carrément de conspirationnisme ou encore de reprendre la propagande russe ou syrienne.

Cependant, il aura fallu le remarquable travail effectué par des journalistes syriens, pas toujours affiliés au régime, et qui sont parvenus contre vents et marées à retrouver la trace de près de 300 militaires français, tous grades confondus, dans les geôles des redoutables renseignements militaires syriens.

Le sort de ces prisonniers est à l’origine des pics de tension entre Damas et Paris et c’est ce qui explique les décisions françaises parfois hâtives de participer à des opérations militaires ouvertes contre des cibles militaires syriennes ou d’amorcer des négociations secrètes avec Damas.

De leur côté, les syriens ont su marchander le sort de ces prisonniers clandestins avec Paris et les visites secrètes du chef des renseignements syriens en Europe pour y rencontrer ses homologues italien, français et britannique, avaient pour objet la reprise d’une coopération sécuritaire concernant ces « brebis égarées » et leurs supplétifs islamistes que Paris a juré d’abjurer et de renier ad vitam æternam durant les trois premières années du conflit.

Il est intéressant de rappeler que le président syrien Bashar Al-Assad avait confirmé à son homologue et allié russe Vladimir Poutine que son pays détenait secrètement des centaines d’agents et de militaires britanniques, français, émirats, israéliens, saoudiens et turcs et qu’il était hors de question de libérer certains d’entre-eux.

La Syrie a libéré des militaires britanniques et français en 2013 et 2014 après des négociations secrètes portant sur un deal non connu à ce jour, mais il semble que Damas s’est senti floué par la suite et du coup, plus aucun prisonnier britannique ou français n’a été relâché. Une situation qui a abouti à une agression tripartite directe contre la Syrie à laquelle ont activement participé les Britanniques et les Français sous le fallacieux prétexte « chimique ». L’échec de cette attaque a mis un frein aux tentatives clandestines de localiser et libérer les prisonniers fantômes via les mercenaires d’Al-Nosra. Les unités spéciales russes ont joué un certain rôle dans la mise en échec de ces opérations “humanitaires” secrètes d’un genre nouveau. Ce qui a fait dire au chef d’état-major syrien en pleine réunion cette phrase particulière : « Qu’ils [les alliés soutenant les terroristes] aillent rejouer leur [Sauvez le soldat Ryan] dans leurs studios pour clips musicaux de troisième choix… »

Non reconnus par Damas qui les garde dans des geôles destinées aux terroristes islamistes, et non reconnus officiellement par leurs gouvernements respectifs, en l’occurrence la France et le Royaume-Uni, une grande partie de ces agents de l’ombre se sont laissé pousser une barbe et se sont convertis à l’islamisme radical en attendant des jours meilleurs.

Pour l’instant, Damas les considère comme une monnaie d’échange marginale mais à fort potentiel dans toute future négociation sous la table. Ce n’est pas pour rien que la Syrie désigne systématiquement le gouvernement français comme le premier soutien du terrorisme sur son territoire. Il y a des preuves vivantes pour étayer ces accusations. Un jour l’opinion publique française saura. A moins d’une amnésie collective imposée et officielle dans la pure tradition politique française et dans ce cas-là il est fort parier que même à leur retour au bercail, personne ne croira ces militaires fantômes dopés aux benzadiazépines ».

Strategika 51, le 20 octobre 2018

 

Rappel :

Damas confirme pour la première fois la capture de militaires britanniques à la Ghouta orientale

Lire aussi :

L’armée syrienne détiendrait dans ses prisons plusieurs centaines de soldats français

 

Source : Olivierdemeulenaere


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