Des milliers de mineurs sud-africains licenciés

Le pot de terre contre le pot de fer, vu les conditions d'exploitation là-bas, ça doit être encore le Moyen Age. Et l'on ne parle pas de petit pois ou de haricots verts, mais d'hommes. Ils doivent avoir quelques griefs envers leur employeur... Ce qui me faire dire que la situation doit être particulièrement explosive, car quand on n'a plus rien à perdre, on est prêt aux pires extrémités...

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12.000 personnes ont été licenciées à Rustenburg, dans le nord du pays par Amplats, numéro un mondial du platine. Ce licenciement massif est dénoncé par des centaines de mineurs du site de Rustenburg, qui se sont réunis pacifiquement le 6 octobre pour protester. Ces derniers ont toutefois brandi la menace d’un recours à la violence.

« C’est le début de la guerre », a lancé devant l’Agence France Presse, l’un des responsables syndicaux des mineurs, Gaddhafi Mdoda. Regroupés dans un stade de Rustenburg, tous ont rejeté le licenciement de ces milliers de mineurs par Anglo American Platinum (Amplats) et ont décidé de continuer leur mouvement jusqu’à l’obtention d’une augmentation salariale.

Continuer le mouvement de grève

« Si Anglo American n’est pas prêt à négocier, ils doivent faire leurs bagages et partir », a déclaré Gaddhafi Mdoda à l’AFP. Sous escorte policière, les mineurs ont scandé des slogans et observé une minute de silence à la mémoire d’un de leurs collègues, tué le 4 octobre, lors d’affrontements avec la police. Amplats, filiale d’Anglo American, numéro un mondial du platine emploie 28.000 personnes à Rustenburg. La société y produit près d’un quart du platine mondial. Les dirigeants ont licencié tous les mineurs en grève, depuis le 12 septembre, et qui refuseraient de comparaître devant un conseil de discipline. Les grévistes sont déterminés à obtenir les augmentations de salaire qu’ils réclament depuis le début de leur mouvement, allant jusqu’à menacer de recourir à la violence pour forcer l’exploitant de la mine à les réembaucher. « S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui. S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie », a indiqué un jeune mineur, Hendrick Mpondo. Ce week-end, l’agence de presse sud-africaine SAPA a annoncé le renvoi de la majorité des 3.500 mineurs grévistes de la compagnie Atlatsa Resources Corporation, en partie détenue par Amplats. Les licenciements s’enchainent avec le renvoie des mineurs du site d’extraction de platine de Bokoni, dans la province voisine du Limpopo (nord-est), pour leur absence à une audience disciplinaire, après deux semaines de grève sur les salaires.

La tension persiste dans le pays

L’AFP révèle que des véhicules ont été incendiés le 5 octobre, à côté du puits de Thembelani, l’un des sites d’Amplats. De plus, l’un des dirigeants local du syndicat national des mines (NUM) a été abattu chez lui dans la ville de Marikana, à quelques kilomètres de là. L’assassinat de ce dirigeant local met en évidence la défiance des mineurs en grève contre le syndicat NUM, accusé d’être trop proche du pouvoir et du patronat. Plus de 100.000 personnes, mineurs et transporteurs routiers, sont en grève actuellement en Afrique du Sud pour réclamer des hausses de salaires. Ce mouvement de contestation ne devrait pas se calmer si les industriels ne négocient pas avec les syndicats. Le président Jacob Zuma a d’ailleurs réitéré la dangerosité des conflits sociaux pour l’économie, et les risques de faire fuir les investisseurs. « Nous ne devrions pas chercher à nous montrer nous-mêmes comme une nation perpétuellement en train de se battre » a-t-il déclaré devant la presse, le 4 octobre. Pour Peter Attard Montalto, analyste stratégique à la banque japonaise Nomura, cité par l’AFP, « le gouvernement ne fait rien ». Il a affirmé que les grèves avaient déjà coûté entre 0,2 et 0,3% de croissance au troisième trimestre. L’inquiétude des investisseurs est une paralysie totale du secteur minier, cœur de l’économie du pays, qui contribue à presque 20% du PIB sud-africain. En attendant, les mineurs rappellent leurs revendications : une revalorisation de salaires et une hausse des normes de sécurité dans les mines.

 Céline Tabou 

 

Source : Temoignages.re

 

 

 


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