Prévention de la violence inculquée par les jeux vidéo

Je sais de quoi il en retourne. Saviez-vous que les jeux sont en partie développée avec l'aide de psychologues, afin de vous rendre 'accroc'. Tout est bien ficelé et ça marche plutôt pas mal. Pour éviter que vos jeunes ne dérapent dans la 'vraie' vie, lisez bien l'article suivant, ça vous évitera de vous réveiller avec un GI Joe de 14 ans dans votre salon...

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Interdiction des jeux de tueurs

lk. Il n’y a plus aucun doute en ce qui con­cerne le rapport entre la violence dans les médias et l’augmentation des comportements agressifs. 3500 études de recherche scienti­fique ont été consultées. Ces études comprennent de larges enquêtes épidémiologiques parmi la population, des études trans­culturelles, des re­cherches expérimentales et la recherche «naturelle» en laboratoire. Il n’y a que 18 études dans lesquelles ce rapport n’a pas été trouvé.
L’agression humaine est produite par sa culture et les relations entre humains, comme le montrent des recherches étendues dans les domaines de l’anthropologie, de l’anthropologie culturelle et de l’ethnologie (Leakey, Malinowski, Benedict, Mead, Montagu).1
«Tout compte fait cela signifie que la thèse de l’agression congénitale chez l’être humain n’est simplement plus défendable.»2
«Même du point de vue de la biologie, l’humanité n’est pas condamnée à la ­guerre.» Il n’y a pas de raison de «maintenir de façon fataliste l’opinion que la violence et l’agression seraient une sorte de ‹loi naturelle›».3

La violence s’apprend

Depuis les années 1970 il est clair que la violence s’apprend et qu’elle n’est pas ancrée dans l’instinct. 4

Apprendre selon un modèle

L’agression s’apprend en imitant un «­modèle» : «Les êtres humains ne naissent pas avec un répertoire préformé de comportements agressifs ; ils doivent les apprendre d’une manière ou d’une autre.»5
Même des enfants qui n’ont pas de ten­dance à l’agression imitent les comportements agressifs de modèles. «Apparemment il n’y a pas besoin d’avoir un problème émotionnel ou d’être hyper-agressif pour ap­prendre des tactiques agressives par l’observation.»6
Manifester et vivre des agressions n’en­traîne pas une diminution de l’agression, mais au contraire une augmentation de celle-ci. (Bandura, p. 169)

La violence dans les médias

Certains médias offrent actuellement les modèles les plus puissants pour l’apprentissage de la violence. De nombreuses études le prouvent :
 

Perte du sens de la réalité par la consommation de médias violents 7

La consommation de médias empêche l’affrontement à la réalité qui seule peut engendrer la responsabilité, la conscience de soi et la joie de vivre. Par le jeu, l’enfant doit être capable d’acquérir les capacités sociales fondamentales et de surmonter des expériences négatives, ce qui ne se produit pas avec les jeux vidéo. Là, les enfants sont confrontés à des images et des comportements extrêmes et ils n’acquièrent pas de valeurs positives. 8
Les médias isolent les enfants émotionnellement et physiquement de l’attachement étroit et nécessaire des adultes qui prennent soin de d’eux. 9
 

A long terme, la consommation de médias conduit à un recours aggravé à la violence

En 1977 déjà l’observation de longue durée de Lefkowitz et al. a conclu que «c’est la télévision avec son accentuation de la violence entre humains et son penchant débridé pour le profit qui stimule aussi bien l’agression qu’elle enseigne aux spectateurs les techniques spéciales du comportement agressif.»10
Non seulement la représentation de la violence à la télévision et dans les vidéos incite les enfants à la copier, mais elle les rend insensibles, c’est-à-dire qu’ils montrent moins de réactions émotionnelles envers des actes de violence et acceptent la violence réelle d’autant plus naturellement, pour ainsi dire comme étant normale. 11
Des observations de longue durée prouvent sans équivoque le rapport entre la consommation de médias et l’agressivité. «Plus les adolescents regardent la télévision, plus ils seront violents à l’âge adulte.»12
L’agressivité apprise ne se manifeste pas forcément dans chaque comportement, mais dans des situations correspondantes, le comportement agressif appris se produira. «Le comportement agressif est précédé de la pensée agressive sur la base de modèles théo­riques agressifs. Ce sont ces modèles agressifs qui sont établis par la consommation de la violence télévisée.»13
 

Jeux de tueurs : des médias qui entraînent à la violence

Certains médias entraînent les enfants à tuer et à blesser comme les soldats à l’entraînement militaire. Dave A. Grossman, ancien officier et psychologue militaire de Westpoint, montre qu’avec la télévision, le cinéma et les jeux vidéo, les enfants sont désensibilisés, brutalisés et conditionnés de la même manière que les soldats qui dans les programmes d’entraînement militaire apprennent à surmonter leur résistance naturelle à tuer.
«Nous exposons les adolescents et les enfants exactement aux mêmes mécanismes qui conditionnent les soldats professionnels à tuer.» «Pour tuer on a besoin de trois choses: une arme, le savoir-faire et la volonté: les vidéos violentes en donnent deux, le savoir-faire et la volonté.»14
 

Déshumanisation des enfants et des adolescents par les médias violents

L’utilisation de jeux électroniques violents a augmenté ces dernières années jusqu’à l’addiction aux jeux. Des écoliers jouent jusqu’à 50 heures par semaine et jusqu’à l’évanouissement.
Werner Glogauer, scientifique de médias à l’Université d’Augsbourg, prouve que de nombreux massacres causés par des enfants ou des adolescents à partir du milieu des années 90 aux USA et en Allemagne ont un rapport évident avec la consommation de médias.
Les actes violents dans les films ont des effets instigateurs pour les jeunes : Des meurtres sont mis en scène d’après des séquences de films connus (p. ex. le massacre de Littleton, les amoks de Kentucky, Arkansas, Washington Mississippi).
Les contenus des jeux électroniques violents deviennent de plus en plus réalistes et déshumanisés. Le consommateur peut les modifier selon ses motivations et ses intérêts, il peut par exemple tirer sur des photos de personnes qu’il hait, scannées dans les jeux.
Les vidéos violentes et les jeux d’ordinateur causent une augmentation massive de comportements agressifs et la régression du comportement social positif des enfants. 15

Prévention

La prévention de la violence doit se faire dans la famille, à l’école et au sein de la société. Ce qui est fondamental, c’est l’interdiction de toute forme de violence chez les adultes aussi bien que chez les enfants. Les domaines et les conceptions de la prévention sont :
 

Prévention par la chaleur émotionnelle, l’empathie, les limites, les mesures non ­hostiles, et l’autorité

La prévention de la violence commence par l’échange émotionnel dans les premières relations (généralement de la mère) avec l’enfant. Une attitude émotionnelle positive envers l’enfant, caractérisée par la chaleur et l’empathie, diminue considérablement le risque que l’enfant développe une attitude hostile et agressive envers les proches et son environnement.
Permettre la liberté d’action pour la formation à l’autonomie doit aller de pair avec une prise de position claire envers des comportements négatifs ou violents de l’enfant. C’est dans cette attitude conséquente que l’autorité positive se manifeste et donne à l’enfant une orientation positive.
«L’amour et l’empathie de la personne (des personnes) qui éduque(nt) un enfant, des limites claires de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas, des méthodes non physiques de l’éducation créent des enfants harmonieux et indépendants.»16
 

L’orientation par les parents encourage le développement d’un comportement social

Il faut :
L’empathie et les soins des parents ; un con­trôle mesuré mais efficace par les parents ; une orientation et des modèles par les parents ; collaboration dans le ménage et prise de responsabilités ; imiter des interactions néfastes entre les enfants, encourager les interactions positives ; accorder à l’enfant un degré mesuré d’autonomie ; une indentification positive de l’enfant face à l’adulte. 17
 

Les relations vivantes fondent des valeurs positives

La recherche sur l’attachement le montre : La transmission des valeurs est un processus émotionnel et ne se passe pas seulement au niveau rationnel. La condition requise pour des valeurs et pour la conscience est l’attachement stable aux personnes proches dans les premières années de la vie. Dans la cohabitation, l’enfant intègre de plus en plus les comportements, les normes et les valeurs de son entourage. Les valeurs sont des capacités ancrées émotionnellement, une composante intégrale de la personnalité et elles guident le comportement dans toutes les situations. 18
 

La prévention de la violence à l’école

Les adultes doivent assumer la responsabi­lité de la situation intégrale de l’enfant, dans l’apprentissage et dans ses relations sociales. Les enseignants et tous les citoyens entourant l’enfant doivent collaborer. Olweus présente un catalogue de mesures à prendre, adaptés au niveau de l’école, de la classe et de l’indi­vidu. En Norvège, ce concept de prévention de la violence pour l’école a conduit à une baisse sensible (50 %) des cas de violence directe ou indirecte – et cela à l’école, dans les familles et dans l’entourage de l’école. 19
 

Les punitions sont utiles

Le psychologue américain Ervin Staub ­explique dans son ouvrage fondamental «The Psycho­logy of Good and Evil», dans une analyse de di­verses études : «La permissivité, un manque de limites et de standards ou une discipline ­laxiste ont pu être mis en relation chez un ­groupe de jeunes délinquants avec beaucoup d’agres­sivité (DiLalla, Mitchell, Arthur & Pagliococca, 1988). Dans un setting permissif, l’agression peut être renforcée par une absence de conséquences (Patterson, 1986 ; Patterson, Littman & Bricker, 1967), parce que les enfants apprennent que l’agression est payante (Buss, 1971). Cela vaut surtout lorsque l’entourage encou­rage l’agression sans la contrôler. La permissivité signifie en plus une direction inexistante et elle contribue à l’inefficacité et au manque de contrôle de soi-même.» Une des raisons pour le développement d’agressions est «la permissivité et le manque de punition de l’agression». 20
Dans son ouvrage de référence «Kriminologie für das 21. Jahrhundert» (Münster 2001), Hans-Joachim Schneider souligne que la violence dans les médias est «surtout nuisible, si la violence à l’écran est justifiée, récompensée ou qu’elle reste impunie». 21
 

En résumé il faut :

•    Arrêter la violence (poser des signes ­d’­arrêt) : Intervenir immédiatement sans équi­voque, condamner l’acte ; priver la violence de gloriole ; ne pas prendre position est ressenti comme une approbation.
•    Réparation : Eveiller la compassion pour la victime, instruire les élèves violents, coopérer à la réparation de dommages psychiques et matériels.
•    Créer des valeurs positives : inciter les ­élèves à la compassion, à la compréhension, à assumer la responsabilité de leurs actes; étudier les droits de l’homme.
Les vidéos violentes et les jeux de tueurs offensent la dignité humaine et doivent être ­interdits.    •

 

1    cf. M.F. Ashley Montagu (édit.) : Mensch und Aggression. Weinheim/Basel 1974
2    Leakey, Richard E./Lewin, Roger : Wie der Mensch zum Menschen wurde. Hamburg 1978, p. 221
3    cf. UNESCO: Erklärung von Sevilla : Gewalt ist kein Naturgesetz. 1986
4    Selg, Herbert (édit.). Zur Aggression verdammt? Ein Überblick über die Psychologie der Aggression. Stuttgart, 1975
5    Bandura, Albert : Aggression – Eine sozial-lerntheoretische Analyse. Stuttgart 1979, p. 78
6    Bandura, Albert : Aggression – Eine sozial-lerntheoretische Analyse. Stuttgart 1979, p. 296; Le résultat a été confirmé dans une expérience modifiée de l’ARD 1975. cf. Tausch, R./Tausch, A.-M.: Erziehungspsychologie. Begegnung von Person zu Person. Göttingen 1977, 8. édit., p. 36.
7    Neil Postman : Das Verschwinden der Kindheit.
8    Zöpfel, Helmut : Virtuelle Welt oder reales Leben? Dans: Zeit-Fragen du 22/4/02
9    Alliance for Childhood : Fool’s gold. A Critical Look at Computers in Childhood. Ed. By C. Cordes and E. Miller
10    Lefkowitz, M./Eron, L.D./ Walder, L.O./ Huesmann, L.R.: Growing up to be violent : A Longitudinal Study of the Development of Aggression. New York/Frankfurt/M. 1977, p. 113
11    cf. ibid. p. 114-127
12    «Mehr Fernsehen, mehr Gewalt» Une étude prouve la relation entre la consommation des médias et l’agression. FAZ du 29/4/02 = Johnson, Jeffrey G./Cohen, Patricia/Smailes, Elisabeth M./Kasen, Stephanie/Brook, Judith S. : Television Viewing and Aggressive Behaviour During Adolescence and Adulthood. Dans : Science 2002 March 29, Vol. 295: 2468-2471
13    Kleiter, E.F. : Film und Aggression – Aggressions
psychologie. Weinheim 1997, p. 111
14    Grossman, Dave A. : Warum töten wir? Die Zeit, 23.9.99; Grossman, Dave A. : Stop teaching our Kids to Kill: A Call to Action against TV, Movie and Videogame Violence, New York 1999
15    Glogauer, W. : Gewalthaltige Medien machen Kinder und Jugendliche zu Tätern. Dans : Kinderärztliche Praxis (2001) No. 4, Kirchheim-Verlag Main ; Glogauer, W .; Die neuen Medien verändern die Kindheit. Weinheim 1998 ; Glogauer W. : Kriminalisierung von Kindern und Jugendliche durch Medien. Baden-Baden 1994
16    Olweus, Dan : Gewalt in der Schule. Was Lehrer und Eltern wissen sollten – und tun können.
2. korr. Aufl., Berne 1996, p. 48 sq.
17    Staub, Ervin : Entwicklung prosozialen Verhaltens. Munich, Vienne, Baltimore 1982, p. 304-306
18    Buchholz A. : Der Beitrag von Psychologie und Pädagogik zur naturrechtlichen Auffassung vom Menschen. Dans : Mut zur Ethik : Schutz der Familie und der heranwachsenden Jugend. II Kongress 1994; Buchholz A. : Personale Psychologie – Der Beitrag von Psychologie und Pädagogik zur Menschen­würde. Dans : Mut zur Ethik : Die Würde des Menschen. V. Kongress 1997
19    Hanewinkel R./Knaack, R. : Prävention von Aggression und Gewalt an Schulen. Dans : Holtappels, H.G./Heitmeyer, W./Melzerm W./Tillmann, K.J. (édit.) : Forschung über Gewalt an Schulen. Erscheinungsformen und Ursachen, Konzepte und Prävention. Weinheim, Munich 1999, p. 303 ; Olweus, Dans : Täter-Opfer-Probleme in der ­Schule: Erkenntnisstand und Interventionsprogramm. Dans : ibid., p. 291 sq.
20    Staub Ervin, Psychology of Good and Evil, Cambridge 1999
21    Schneider, Hans-Joacchim : Kriminologie für das 21. Jahrhundert, Münster 2001, p. 146

 

Chalouette,

 

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