La Grèce, crise et châtiments...

Je suis désolé, je trace sur les billets, mais Chalouette vient déjeuner à midi, donc je n’ai pas beaucoup de temps pour le blog. Voici donc le 1er documentaire dont je vous parlais ce matin. Je sais, à cette heure-ci le dimanche, c’est un peu « abrupt », mais si cela pouvait constituer une « étincelle » dans la conscience des peuples européens, afin qu’ils reprennent confiance dans les capacités de leur pays, j’en serait heureux. En tout cas la résignation n’est pas la solution. Même si la Grèce a des défauts, il ne faut pas en profiter pour les mettre plus bas que terre et leur faire les poches. Bref, ce qui se passe là-bas (comme chez nous) est un crime, et en plus il est prémédité… Alors ça me fait penser à cette femme qui s’est fait agressée dans le métro, et ou méticuleusement tous les passagers ont évité la scène et ne se sont pas impliqués. Ce pays est vandalisé par les rentiers, et les populations des autres pays ne font rien… Or, le fait même de spéculer sur une dette comporte une part de risque, c'est la raison même des intérêts, et s'il n'y a jamais de défaut, les financiers gagnent à tous les coups. Aussi la bonne solution c’est de ce concerter tous ensemble et d’affronter la problématique frontalement. Là aussi il y a des solutions, mais l’€uro est un tabou, quitte à ce qu’il soit maculé de sang et de tripes.

En quelques mois, le parti néo-nazi grec baptisé Aube dorée est devenu la troisième force politique du pays. Vindicative, autoritaire et populiste, cette extrême droite a ressurgi à la faveur de la crise de 2008. Insécurité, précarité, effondrement des services publics et défiance vis-à-vis des élites ont favorisé son éveil. Dans d'autres pays européens, des partis radicaux similaires ont suivi la même voie, tracée en partie par les conséquences des plans d'austérité excessifs. En Grèce, les mesures imposées par la «troïka» sont loin d'avoir produit le résultat escompté. Le pays est exsangue, la démocratie et la paix civile menacés. Rencontre avec une population en déroute.

Soumise depuis 2009 à une cure d’austérité qui a laminé les services publics, la Grèce traverse une terrible crise économique. Misère et défiance vis-à-vis des élites ont fait le lit du nationalisme, qui menace la démocratie et la paix civile.

« Pour nous balancer des gaz lacrymogènes, s’insurge une femme, ils trouvent toujours l’argent, mais pour nourrir et loger les trois millions de pauvres en Grèce, il n’y a en jamais. » Depuis que la crise de sa dette publique a éclaté en 2008, la Grèce, mise au régime sec par la « troïka » Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne, s’enfonce dans une crise sans précédent. Coupes budgétaires drastiques dans les services publics, salaires divisés par deux, salaire minimum fixé à 476 euros, augmentation de la TVA, baisse des retraites… la cure d’austérité, avalisée par un gouvernement libéral, devait aider le pays à regagner la confiance des marchés. Elle n’a pourtant pas permis de diminuer la dette, passée de 124 % du PIB en 2008 à 174 % aujourd’hui. Avec un taux de chômage avoisinant les 30 % de la population active, la misère s’est installée partout.
Sans emploi, Chryssanti, qui élève seule sa fille Konstantina,­ survit grâce aux subsides qu’elle trouve auprès d’associations caritatives comme Praksis. « Dans les hôpitaux, le système de santé est en train de s’écrouler, relève ­Nathalie Simonnot, de Médecins du monde-Grèce. Les hôpitaux nous appellent pour des pansements, des bandages. […] Les parents ne vaccinent plus leurs enfants parce que c’est trop cher. » Autres signes de cet effondrement, les maternités qui gardent en otages les nourrissons tant que les parents n’ont pas payé les frais d’accouchement ou les malades, suivis pour un cancer ou un diabète, qui ne se soignent plus, faute de moyens. L’école, de son côté, a vu fondre son budget d’un quart. Mais quand on informe Chryssanti que six cents personnes viennent d’être licenciées à l’université d’Athènes, elle n’en a cure : « Je n’ai aucune pitié pour les fonctionnaires. Ils comprendront comme c’est dur pour nous dans le privé depuis plus de quatre ans. »

Une lente descente aux enfers

Le désespoir et la colère collectives ont fait le lit d’Aube dorée. De manifestations musclées en ratonnades, le parti nationaliste a tiré les marrons du feu de la défiance populaire envers le pouvoir et ses élites. Avec un électorat multiplié par 15, le groupuscule d’extrême droite est parvenu aux législatives de juin 2012 à faire entrer dix-huit députés au Parlement. Dans la tourmente après l’assassinat, en septembre dernier, du rappeur antifasciste ­Pávlos Fýssas­­ par l’un de ses sympathisants, Aube dorée continue cependant de se frayer un chemin au milieu de la désolation. « Ils sont différents, assure Konstantina. Ils font bouger les choses ; les autres sont tous des menteurs. Aube dorée nous a beaucoup aidés, et pas que nous d’ailleurs : en général, ils aident les gens comme nous alors que les autres ne font absolument rien. » Pour l’économiste ­Athanase Contargyris, la France et l’Allemagne portent la responsabilité de la descente aux enfers de son pays : « Au lieu de renflouer la Grèce, la France et l’Allemagne auraient dû renflouer leurs banques ; ce qu’elles ont voulu éviter car cela se serait traduit par une aggravation de leurs propres comptes publics. Il leur était beaucoup plus facile de faire passer que nous avions un problème parce que nous ­avions surconsommé, vécu la dolce vita, et qu’il était nécessaire de nous punir pour cela… »

 

Christine Guillemeau

 

Source(s) : France5.fr via Maître Confucius

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