Emploi : ce qui se cache derrière le contrat de travail unique

Les vieilles lunes ont la vie dure... Du reste, je pensais à une chose hier, la personne qui veut un crédit immobilier ? Si elle n'a pas de CDI, comment va-t-elle l'obtenir ? Avec un taux variable ? Hahahaha, non je rigole.... (enfin j'espère...)


Qu’est-ce que le contrat de travail unique ? par BFMBUSINESS 

Manuel Valls a répété mercredi et jeudi qu'il trouvait l'«idée intéressante». Arlésienne du débat économique en France, le contrat de travail unique refait surface. Jusqu'à présent, il revenait surtout de façon récurrente à droite, comme en 2007 dans le programme de Nicolas Sarkozy.

 Mais ce contrat, abolissant la distinction CDI/CDD, connait une nouvelle jeunesse car il figure en bonne place parmi les idées du nouveau Nobel d'économie français, Jean Tirole pour réformer le marché de l'emploi et lutter contre la précarité des jeunes.

Tout part du constant qu'au fil des années, un fossé s'est creusé entre les salariés plus anciens et protégés par leur contrat et d'autres condamnés à la précarité, en contrats courts, en intérim ou en stage, jusqu'à dans la recherche de leur logement, tant le CDI est devenu un sésame incontournable aux yeux des banques et des propriétaires.

Selon les travaux théoriques de Jean Tirole, ce contrat unique pourrait remplacer les contrats actuels. Il se doublerait d'un système de bonus et malus pour les entreprises qui licencient qui auraient en contrepartie les coudées plus franches qu'aujourd'hui, sauf dans les cas extrêmes. Une réforme de l'assurance-chômage serait aussi nécessaire avec la création d'un impôt sur le licenciement qui serait proportionnel au temps qu'il faudrait au salarié évincé pour retrouver un emploi.

Un sujet politique ultra sensible

Manuel Valls affiche lui aussi sa volonté d'agir sur les «inégalités importantes» entre les salariés «très protégés» en CDI et les précaires en CDD et en intérim. Vu la situation économique, les entreprises sont très réticentes au CDI. Les CDD de moins d'un mois représentaient sept embauches sur 10 au troisième trimestre, même si près de neuf salariés sur dix sont encore en CDI.

Mais, a prudemment souligné le Premier ministre, «ces discussions doivent avoir lieu d'abord au sein des partenaires sociaux» et ceux-ci n'«ont pas adopté» jusqu'à présent le contrat unique.

Cette idée de contrat, formulée par Jean Tirole dès 2003 est également proposée par les économistes Francis Kramarz et Pierre Cahuc dans un rapport. Mais elle n'a, jusqu'à présent, jamais vu le jour, en raison, une fois n'est pas coutume, de l'hostilité à la fois des syndicats et du patronat qui mettait en avant la flexibilité des CDD.

Fin de non-recevoir des syndicats

Côté syndicats, même si tous dénoncent un recours abusif aux CDD, l'hostilité au contrat unique reste de mise. «Appelons un chat un chat», «s'il s'agit de faire un contrat qui s'arrête quand on veut, ça ne peut pas nous aller. On est en train de précariser encore plus les salariés», et «pour nous c'est un formidable recul», a déclaré jeudi le président de la CFTC Philippe Louis,.

«On avait écarté le contrat unique parce que c'était introduire une autre forme de rupture» du contrat de travail, une flexibilité «dont les salariés souffriraient, dont l'économie du coup souffrirait et dont les entreprises ne tireraient pas grand chose», a-t-il ajouté. «C'est une vieille lune», assénait aussi récemment Véronique Descaq (CFDT).

Du côté des économistes, certains s'interrogent aussi sur la faisabilité d'une telle mesure. «C'est une idée qui est intéressante», mais «c'est compliqué à mettre en musique parce qu'on a quand même besoin de CDD pour les remplacements, les congés de paternité ou de maternité...», explique Gérard Cornilleau, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Le contrat unique «est un mythe», estime de son côté Henri Sterdyniak, également à l'OFCE. «Evidemment, les CDD se sont développés de manière excessive», mais «je pense qu'il faut maintenir cette distinction et lutter contre cet envahissement du CDD», dit-il. En attendant, ce sera le statu quo pour des milliers de salariés alors que la France s'attend une nouvelle fois pour ce vendredi à  mauvais chiffres pour le chômage.

 

Source : Leparisien.fr

Informations complémentaires :

Contrat_unique_2_24_10_2014.jpg

 

 


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