En France, le nombre de radicalisés a augmenté de 60 % en moins de deux ans

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Pour tenter de comprendre pourquoi, visionnez donc ce reportage de Dossier Tabou ci-dessous, censuré partout, parce qu'en France on n'aime pas parler des choses qui fâchent...

Le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste regroupe aujourd'hui 18.550 signalements.

L'attaque de Levallois-Perret et l'agression avortée de la tour Eiffel inquiètent d'autant plus les autorités qu'elles interviennent dans un contexte de progression régulière du nombre d'individus radicalisés, comme le soulignait le 6 août Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur. Ces radicalisés sont recensés dans un outil dont l'existence a été révélée par Le Figaro , le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), créé en mars 2015. Place Beauvau, on précise qu'il rassemble aujourd'hui 18.550 signalements. Ce même fichier regroupait 11.400 cas au moment des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Soit une hausse de plus de 60 % en moins de deux ans. Le fichier évolue constamment, des individus y étant inscrits et d'autres en sortant selon une évaluation permanente des services de l'État.

Aux informations classiques (nom, lieu de résidence, casier judiciaire), cette base de données, dont la consultation est extrêmement restreinte, ajoute des éléments plus sensibles (comme d'éventuels contacts avec d'autres radicalisés). Ce précieux outil est alimenté par trois sources. Dans le premier cas, les radicalisés sont signalés par les préfectures via les états-majors départementaux de sécurité. Créés en 2009 pour mieux répondre à l'époque «aux nouvelles formes de délinquance, relevant à la fois des violences urbaines et du banditisme classique - phénomènes de bandes, violences dans les établissements scolaires, criminalité liée au trafic de drogue et d'armes», ces états-majors rassemblent régulièrement, sous la coprésidence du préfet et du procureur de la République, des représentants de plusieurs administrations, dont les services de police et de gendarmerie, et l'Éducation nationale.

Une vision globale

En juin 2017, et pour ne parler que des individus recensés via les préfectures ou le public (sans les « objectifs » des services), les radicalisés mineurs représentaient un peu plus de 16 %

Seconde source : les individus signalés par le public via le Centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation, gérant notamment le numéro vert de signalement. Enfin, le fichier, géré par l'unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), accueille également des «objectifs» des services de police ou de gendarmerie (ils étaient un peu moins de 6000 au 1er mars 2017), ces derniers constituant les cas les plus sensibles et les plus préoccupants. Au total, le FSPRT permet d'avoir une vision globale de la radicalisation en France tant sur le plan géographique (avec une forte présence dans les départements d'Île-de-France, du Nord, des Bouches-du-Rhône, du Rhône et des Alpes-Maritimes) que sur le plan démographique. En juin 2017, et pour ne parler que des individus recensés via les préfectures ou le public (sans les «objectifs» des services), les radicalisés de sexe féminin représentaient 26 % des cas et les mineurs un peu plus de 16 %. Les convertis représentaient plus de 34 % des radicalisés repérés.

Des chiffres particulièrement inquiétants si l'on considère l'évolution de la menace. Dans un article du numéro de juillet-août de la revue des anciens de l'École nationale d'administration, l'ENA hors les murs, le nouveau patron de la DGSI, Laurent Nunez, évoque, avec le tarissement des filières djihadistes, «une stratégie de l'État islamique davantage tournée vers l'exacerbation de la menace endogène». Une menace qui prend la forme de «djihadistes frustrés qui conçoivent une action terroriste sur notre sol comme une alternative à un projet entravé de départ pour la zone syro-irakienne». «Bien que privilégiant des modes opératoires simples contre des cibles vulnérables ou symboliques», ajoute Laurent Nunez, ces individus «peuvent chercher à commettre des actions de grande ampleur». Autre élément de cette menace endogène : «Les primo-terroristes qui passent à l'acte nourrissent le caractère imprévisible de la menace et impriment à celle-ci une cadence opérationnelle soutenue.»

Source  Le Figaro.fr

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