En Grèce, privatisation et bétonnage du littoral : l’UE continue le dépeçage !

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Des centaines de kilomètres de plages du littoral grec sont en passe d’être privatisés. Sous les diktats de la troïka (FMI, BCE et Commission de Bruxelles), un agence le TAIPED est en effet chargé de liquider le patrimoine des travailleurs de Grèce et de permettre son acquisition à vil prix par les capitalistes.

On se souvient de la Une du journal allemand Bild et de députés libéraux allemands réclamant que la Grèce vendent ces îles : «Ceux qui sont insolvables doivent vendre tout ce qu’ils ont pour payer leurs créditeurs. La Grèce possède des bâtiments, des entreprises et des îles inhabitées, qui pourraient tous être utilisés pour résorber la dette», affirmait ainsi le député libéral et pro UE du FDP Josef Schlarmann. L’idée avait fait scandale mais est en train de se réaliser sous la contrainte de l’UE.

En Grèce, privatisation et bétonnage du littoral, l’UE continue le dépeçage !

Autoroutes, ports, aéroports, et jusqu’aux plages sont donc en train d’être bradés. Car alors que la BCE (banque centrale européenne) déverse sans condition et quasiment gratuitement des milliards d’euros pour les banques elle laisse la spéculation financière la plus sauvage se déchaîner contre les États. Pressant ces derniers de respecter les critères de convergences de la zone euro (sanctifiant une austérité sans fin) et les principes fondateurs de l’UE, ce « grand marché » où est consacrée l’économie de marché, où « la concurrence doit être libre et non faussée » et où donc rien ne doit échapper à la spéculation financière et la prédation des grands groupes capitalistes. Pas même donc le bonheur simple d’aller à la plage !

Pour respecter les exigences des marchés, c’est à dire de la classe capitaliste, l’UE impose que les États conduisent des « réformes structurelles » et augmentent leur « compétitivité ». Pour parler clair, baisse des salaires, diminution de la protection sociale, assouplissement/liquidation des droits des travailleurs, privatisation des entreprises et des services publics… Faute de quoi, elle laissera les « marchés financiers » cet autre nom de l’oligarchie capitaliste se déchaîner contre ces mêmes états, qui ont du s’endetter pour sauver les banques privées. Conformément aux traités sur lesquels repose cette Union Européenne du Capital, la BCE, indépendante des peuples mais sous la coupe directe des marchés financiers, n’intervient donc pas autrement que pour alimenter en ouvrant le robinet des capitaux à vil prix à ces spéculateurs et réclamer elle aussi privatisation et baisse de salaires. Car l’Euro interdit le financement direct des états, ce qui briserait pourtant immédiatement ce chantage scandaleux. l’Union Européenne impose la nationalisation des pertes, la privatisation des profits.

C’est ainsi qu’à une vingtaine de kilomètres d’Athènes, la plage de Vougliemeni a été bradé à un fond des pays du golfe. Pour accéder au rivages et au sanctuaire d’Appolon, il faudra payer 25€. Rappelons que le smic grec est de 683€ et que salaires et pensions ont été diminués de 20% en 2012 sous la contrainte de la Commission Européenne pour retrouver leur niveau de 1997, commission préconisant même un diminution de près d’un tiers au nom soit disant de la « compétitivité » ce mots qui signifie en langage médiatique « augmentation des profits » . On se souvient que la Commission Européenne, la BCE et le FMI avaient contraint à la démission en 2011 le premier ministre grec d’alors lorsqu’il avait évoqué l’hypothèse de soumettre à referendum le plan d’austérité exigé par la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne. Preuve s’il en est du caractère totalitaire et antidémocratique de cette UE qui porte en horreur les referendums et banni la moindre forme de souveraineté populaire défendant bec et ongle le pouvoir absolu de l’oligarchie capitaliste.

L’UE organise la vente à la découpe de la Grèce

Si d’aucun peut être choqué par cette privatisation, cette confiscation de l’espace public, la Commission Européenne se charge du service après vente.

« Au lieu de se crisper sur la spoliation, voyons le potentiel de dynamisation économique qu’apportent ces capitaux privés » indique ainsi le représentant de la Commission Européenne à Athènes Panos Carvounis. Ben voyons !

Il est vrai que d’un point de vue de classe, et en se plaçant donc du coté de la classe capitaliste dont l’Union Européenne est en charge de défendre les intérêts, il y a là aussi un formidable potentiel de profit. Par exemple en s’intéressant à la privatisation en cours des quelques 620 ha et près de 3,5 km de plages au niveau de l’ancien aéroport d’Hellenikon actuellement bradé à près de 80€ le m². Un riche groupe privé Grec, le groupe Latsis serait sur les rangs au coté d’investisseurs qataris pour y bâtir un vaste projet immobilier de luxe.

Du point de vue de la classe des travailleurs, et comme le remarque le Canard Enchaîné qui scandalisé a mis en exergue cette information à la Une de cette édition 25 juin, il ne fait aucun doute que cette vente à la découpe du pays, ces soldes de tous ce que le pays comporte de richesses livrées à la curée de la classe capitaliste ne sert en rien les intérêts des travailleurs Grecs :

« Évidemment, la population est vent debout contre cette grande braderie organisée par l’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne, et le FMI pour renflouer les caisses du pays » le Canard ajoutant, en écho à la morgue de la Commission Européenne exigeant que les travailleurs vident toujours plus leurs poches, triment toujours plus durs et des salaires plus faibles pour la « dynamisation économique » : « Les Grecs ont déjà vu : nombreux sont ceux qui sont trop étranglés pour partir en vacances dans les îles »

Les travailleurs ne peuvent que constater que l’UE est une arme d’exploitation massive des peuples par la classe capitaliste. Construite par la classe capitaliste pour défendre ses intérêts, l’UE et l’euro consacrent le pouvoir supranational sans partage du patronat, des marchés financiers en un mot de l’oligarchie capitaliste. Bafouant la souveraineté populaire, l’UE renforce la dictature du capital. L’UE organise la mise à sac de l’ensemble des conquêtes populaires. Pour une politique au service de l’immense majorité qu’est la classe ouvrière il faut briser les chaînes de l’Union Européenne du Capital. Il faut sortir de l’UE, sortir de l’euro.

L’environnement menacé

De fait, pour permettre la « dynamisation économique », le ministère de l’économie grec prépare un projet de loi propre  à satisfaire l’oligarchie capitaliste c’est à dire leur remplir les poches. Jugez plutôt. Le projet prévoit de supprimer toutes limites à la taille des établissements de plage, de permettre la construction des villas et des hôtels à 10 m de la mer contre minimum 30 actuellement. De quoi réjouir les « capitaux privés » qui pour leurs seuls profits pourront bétonner à tout vas des îles et joyaux de la nature jusque là plutôt préservés !

Au-delà des plages grecques, c’est partout en europe que l’UE conduit la curée, la mise à sac des services publics, des entreprises publiques, des acquis sociaux, que la BCE et la Commission pour « sauver l’euro » fond la guerre contre nos salaires. Par exemple en France, la poursuite de la libéralisation du rail et de la privatisation de la SNCF contre laquelle viennent de se battre courageusement les cheminots est le résultat direct des directives européennes. La libéralisation/privatisation du secteur de l’énergie avec la mise à sac d’EDF GDF, la privatisation qui ne dit pas son nom des grands barrages hydroélectiques, voila aussi l’effet de l’Europe qui protège…. l’oligarchie capitaliste. Et les grandes manœuvres se poursuivent avec la négociation en secret avec les USA du Grand Marché Transatlantique (connu aussi sous les sigles de GMT ou TTIP) qui va consacrer encore plus le règne de l’oligarchie capitaliste. Qui se prépare à déverser dans nos assiettes et contre la volonté des peuples viandes aux hormones, et cultiver en masse les OGM. Il est vrai que la politique agricole commune déversent déjà ses milliards pour l’agro-industrie tout en écrasant les agriculteurs ; Pour protéger l’environnement aussi, il faut sortir de l’UE.

 

Source(s) : le Canard enchaîné du 25 juin et l’Humanité du 5 juin dernier via Initiative-communiste.fr sur la piste de Maître Confucius

Informations complémentaires :

 

 


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