En Tunisie, le gouvernement d’un jour vacille

Bonsoir, ça a été votre journée ? Je l’espère en tout cas. Je pensais faire un zoom sur l’Australie, où les précédentes inondations (qui couvraient un territoire équivalent à la France additionnée à l’Allemagne sur une hauteur de 9 mètres), ont maintenant atteint le sud. Apparemment ça serait dû au retour de El Nina (la situation normale par rapport à El Nino). C’est donc troublant pour une situation ‘normale’ autant d’eau, non ? Mais l’actualité principale reprend le dessus, et on ne peut pas consciemment esquiver ce qui se passe en Tunisie. Je ne sais pas si vous avez suivi, mais c’est un vrai hol-dup qui s’est joué là-bas, où 8 ministres du précédent gouvernement Ben Ali ont été reconduits, et seulement 3 membres de l’opposition ont rejoint le gouvernement. Comme vous allez le découvrir dans l’article de La Croix ci-dessous, la situation a évolué. Mais regardez la vidéo, la police a réprimé encore aujourd’hui à la matraque et au « lance-grenades » les manifestations de protestation de la population. Arme qui aura finalement coûté la vie, hier matin, à notre compatriote Photographe de l’Agence EPA Lucas Mebrouk décédé de ses blessures. De plus, d’après ce que j’ai entendu, malgré la dissolution du « ministère de l'information », la censure est toujours présente dans les journaux. Bref, pas terrible comme réveil… On comprendra donc leur amertume et l’électricité qu’il doit y avoir dans l’air. Surtout que le principal leader islamiste est encore à Londres, mais vise les élections. Tout peut basculer d’un côté ou d’un autre, et comme le disaient nos ministres à l’Assemblée nationale, il serait de bon ton de les aider… Assemblée, où justement à propos d’aide… Michèle Alliot-Marie s’est exprimée quant à sa précédente position. Mais si, grâce à ses études, elle s’en sort plutôt bien, moi il faudra qu’elle m’explique. Si elle était dans sa circonscription et n’avait pas de nouvelles de la situation depuis 13 heures, pourquoi est-elle remontée à 17 heures en urgence à Paris ? De surcroît avec les mauvaises infos sur la situation ? En proposant « l’expérience de la France en matière de sécurité », alors qu’à déjà 15 h 30 des membres de la famille Ben Ali étaient en fuite ? C’est peut-être parce que, comme dénoncé par un député PS (vidéo en informations complémentaires), il se trouve qu’en ce vendredi 14 janvier 2011 aucun des ministres convoqués par Nicolas S. ne s’était rendu à sa « cellule de crise sur la Tunisie », car partant en week-end pour leurs circonscriptions… Voilà comment le « fer de lance » du NWO loupe un tournant historique et fonce droit dans le mur ! En tuant l’image de la Nation à l’international. Le généralissime ne disait-il pas travailler plus pour gagner plus ? Apparemment ça dépend du poste…. Ou ils prennent vraiment la Tunisie pour un pays d’arriérés qui n’en vaut pas la peine, gage que l’histoire leur rendra… Qu’est-ce que ça vole les boomerangs en ce moment !… ; )

Plusieurs ministres ont démissionné mardi 18 janvier du gouvernement d’union nationale formé la veille et resté largement aux mains des proches de l’ex-président Ben Ali. L’opposition se renforce.

Le « donnez-nous une chance ! » lancé par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi n’a pas été entendu. Il s’adressait à une opposition contestant la légitimité du nouveau gouvernement provisoire d’union nationale formé lundi 17 janvier, et qui comprend plusieurs anciens proches de l’ex-président.

« La colère est immense, soulignait mardi 18 janvier l’avocate Raddhia Nasraoui, figure de l’opposition au régime Ben Ali. Partout dans la rue, les gens nous supplient qu’on ne laisse pas le gouvernement voler leur victoire. Ils demandent que l’on respecte leurs morts. »

Officiellement, la répression en Tunisie a causé la mort de 78 personnes et près d’une centaine ont été blessées. Des manifestations ont été, mardi encore, violemment dispersées à Tunis, pour éviter que les manifestants n’atteignent un ministère de l’intérieur qui n’avait toujours pas changé de ligne de conduite dans la rue, usant abondamment de gaz lacrymogènes et de coups de matraques. Elles réclamaient le départ de tous les membres du RCD, le parti au pouvoir.

La direction de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) décidait également « de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement ».

Consultations avec les autres forces politiques

Et demandait aux trois ministres la représentant de démissionner, « soucieuse de ne pas trahir les revendications du peuple dans la rue », fait valoir à La Croix Abdeljelil Bédoui, économiste expert pour l’UGTT et qui aura donc été quelques heures ministre, occupant le 23e rang de l’ordre protocolaire d’un gouvernement comptant 24 ministres (dont neuf membres du RCD) et 15 secrétaires d’État.

Sont partis du gouvernement avec lui, Houssine Dimassi, chargé de la formation et de l’emploi, et le secrétaire d’État auprès du ministre du transport et de l’équipement, Anouar Ben Kaddour.

Le syndicat a eu peur de se faire piéger dans ce gouvernement. Et son secrétaire général, Abdessalem Jrad, a expliqué avoir demandé lundi  au Premier ministre Mohammed Ghannouchi de reporter l’annonce du gouvernement pour permettre des consultations avec les autres forces politiques.

« Mais il a refusé et nous n’acceptons pas cette précipitation, a-t-il expliqué. Nous voulons un gouvernement qui réponde à nos aspirations et nous allons continuer, avec le peuple et les travailleurs à le réclamer.

Que les ministres membres du RCD démissionnent

Mardi 18 janvier après-midi, d’autres ministres ont rejoint le clan des démissionnaires, quand le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) a quitté à son tour le gouvernement. Son leader, Mustapha Ben Jaâfar, en charge de la santé, a suspendu la participation de son mouvement.

La cinéaste Moufida Tlatli, chargée de la culture, était également donnée partante. Des départs menaçant de faire tomber le gouvernement d’un jour.

Le parti d’opposition Ettajdid (ex-parti communiste), représenté au gouvernement par son dirigeant Ahmed Ibrahim, ministre à l’enseignement supérieur et à la recherche, a également menacé de partir, exigeant que tous les ministres qui étaient membres du RCD démissionnent.

Il a formulé deux autres conditions : le gel des biens du RCD et la dissolution des cellules professionnelles du RCD implantées dans la quasi-totalité des entreprises du pays.

Un gouvernement sans exclusion

Quant aux avocats, bastion historique d’intellectuels de l’opposition, ils ont réclamé « la formation d’un gouvernement de sauvetage national, qui représente tous les courants politiques et les organisations sociales et professionnelles sans exclusion ».

Moncef Marzouki, l’opposant historique qui était en exil à Paris, est rentré mardi 18 janvier en Tunisie. Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et leader du Congrès pour la République, il a annoncé sa décision de se présenter à la présidentielle.

De son côté le parti islamiste Ennahda, dont le leader est encore à Londres, se prépare pour les futures élections législatives.

Alors que la confusion régnait à Tunis, le Premier ministre français a « encouragé » les 21 000 Français résidant en Tunisie à « y demeurer ». « Ce sera montrer que nous avons confiance dans le peuple tunisien », a-t-il justifié

Par Marie Verdier

Source: La Croix

Informations complémentaires :

Europe1 : Tunisie : le gouvernement déjà en suspens
France Info : Tunisie : la transition démocratique doit-elle passer par des compromis ?
Le Point.fr : Les Trabelsi-Ben Ali, prédateurs de la Tunisie


Tunisie : questions à Mme Alliot-Marie
envoyé par GGorce. - L'info internationale vidéo.


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