Ford voudrait fermer l'usine de Blanquefort, colère de Bruno Le Maire

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Ford veut fermer l'usine, car cela leur permet d'éliminer une possible concurence.

Bruno Le Maire a manifesté sa colère lundi contre le constructeur automobile Ford qui préfère fermer son usine de Blanquefort (Gironde) plutôt que de la céder à un repreneur, une position jugée "indéfendable" par le ministre de l'Economie qui a alerté le gouvernement américain.

"J'ai eu le président de Ford vendredi dernier au téléphone et le président m'a annoncé qu'entre une reprise du site par Punch et la fermeture de l'usine, l'option privilégiée par Ford était la fermeture de l'usine. Je suis en désaccord total avec ce choix", a dit M. Le Maire à Bordeaux, à l'issue d'une réunion avec des élus locaux et des représentants des quelque 850 salariés.

"S'ils pensent qu'ils peuvent mettre la clef sous la porte sans que ni l'Etat ni les collectivités locales ne réagissent, ils se trompent ! Nous allons nous battre et nous ne nous laisserons pas faire", a lancé le ministre, jugeant cette position "indéfendable".

Déterminé à ce que "l'option de la reprise soit retenue" par le constructeur, M. Le Maire a affirmé avoir multiplié au cours du week-end les appels auprès de l'administration américaine.

Il a dit avoir téléphoné au Secrétaire au Trésor Steve Mnuchin et au conseiller économique du président Donald Trump pour "obtenir leur soutien" et qu'ils alertent "la direction de Ford sur ce qui se passe actuellement sur le site de Blanquefort", près de Bordeaux.

"Je souhaite que nous nous mobilisions tous pour maintenir l'activité industrielle (...) et que plutôt qu'une fermeture nous allions vers une reprise par Punch" Powerglide, "un repreneur solide" qui fabrique lui aussi des boîtes de vitesse, à Strasbourg, a-t-il dit.

Selon lui, "si Ford prenait la décision de fermer sèchement l'usine de Blanquefort le coût serait supérieur à une reprise", un choix "incompréhensible".

Pour Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine, l'américain "préfère fermer l'usine que favoriser la reprise car cela lui coûte moins cher au global" puisqu'une reprise signifie "obligatoirement des engagements de Ford pour assurer la transition" car "le repreneur aurait un plan sérieux mais pas avant trois ans".

"Totalement inadmissible"

En septembre, M. Le Maire avait en effet invité Ford "à prendre ses responsabilités", l'appelant à "participer à cette période de transition" du site qui compte 847 salariés.

Le ministre avait qualifié d'insuffisant le plan de charge et souhaité "avoir des assurances sur les volumes [de commandes de boîtes de vitesses et de carters, que fabrique l'usine] que Ford va laisser en 2019, 2020 et 2021".

Etat et collectivités territoriales se sont de leur côté engagés lundi à apporter une aide financière afin de permettre la réussite de cette reprise. M. Le Maire a assuré que l'Etat était prêt à investir 5 millions d'euros à Blanquefort.

Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole et maire de la ville, a lui aussi dénoncé l'attitude du constructeur américain. "Ford continue à nous mener en bateau", a-t-il estimé, ajoutant que "les collectivités territoriales se sont engagées à apporter 12,5 millions d'euros".

Les deux tiers seraient financés par la région Nouvelle Aquitaine et un tiers par la Métropole "ce qui est une aide considérable", a-t-il détaillé en quittant la réunion avant la fin.

Même colère d'Alain Rousset, le président de la région Nouvelle Aquitaine, pour qui "Ford a envie de plier les gaules" ce qui est "totalement inadmissible". Il souhaite que la Commission européenne soit interpellée afin d'examiner les aides qu'elle verse à Ford Europe.

Fin février, Ford avait annoncé cesser tout investissement dans son usine girondine, et rechercher un repreneur pour le site implanté dans la banlieue bordelaise depuis 1972.

Selon Philippe Poutou, sur les 847 salariés du site, 390 souhaitent partir en pré-retraite et un maximum de 400 pourraient être repris par Punch.

 

Source : Le Point.fr

 

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Les causes véritables du chômage, par Maurice Allais (2010)


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