Forte hausse du chômage en juillet, la 15e consécutive

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PARIS (Reuters) - Le chômage a progressé en France en juillet pour le 15e mois consécutif, approchant la barre des trois millions de personnes au moment où le gouvernement s'apprête à présenter son projet sur les "emplois d'avenir" pour tenter d'enrayer la dégradation du marché du travail.

Mais alors que de nombreuses entreprises, PME comme grands groupes, multiplient les annonces de suppressions de postes pour s'adapter à une conjoncture difficile, les économistes anticipent que l'emploi devrait continuer de souffrir encore de nombreux mois.

"La situation économique est mauvaise. Ce n'est pas le gouvernement actuel qui en est responsable", a déclaré le président François Hollande après avoir ouvert les travaux de la conférence annuelle des ambassadeurs de France.

Selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail et Pôle emploi, le nombre de demandeurs de catégorie A, qui n'exercent aucune activité, a augmenté de 1,4 % le mois dernier en France métropolitaine pour s'inscrire à 2.987.100, son niveau le plus élevé depuis juin 1999.

Sur un an, il affiche une hausse de 8,5 %.

En tenant compte des personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi s'est accru de 1,3 % (+58.300) en juillet par rapport à juin et de 7,9 % sur un an pour atteindre 4.453.800.

En incluant les départements d'outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C atteignait 4.733.000 fin juillet.

La hausse a été plus marquée en juillet chez les jeunes de moins de 25 ans (+1,7 % en catégorie A) et chez les plus de 50 ans (+1,7 %). Dans cette dernière tranche d'âge, la hausse du chômage atteint 16,3 % sur un an.

Le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi a évolué comme la moyenne (+1,4 % sur le mois et +8,7 % sur un an).

Après PSA Peugeot Citroën, Sanofi ou Alcatel cet été, Carrefour devrait à son tour annoncer cette semaine des centaines de suppressions de postes administratifs, redoutent les syndicats du groupe.

HAUSSE "QUASI COMPTABLE" EN 2013

Nombre d'entreprises ont décidé de serrer leurs coûts face à la conjoncture, avec pour conséquence une forte baisse du recours à l'intérim ou aux contrats temporaires depuis le printemps. Les statistiques de juillet font apparaître également une chute de 13,1 % sur un an des offres d'emploi collectées par Pôle emploi.

Eric Heyer, de l'OFCE (Observatoire des conjonctures économiques), estime que la tendance à la hausse du chômage risque de se prolonger tout au long de 2013.

"On sait que l'économie française doit connaître un taux de croissance annuel moyen de 1 % pour commencer à créer des emplois et de 1,5 % pour faire baisser le chômage. On en est assez loin", dit-il.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a laissé entendre que le gouvernement réviserait à la baisse sa prévision de croissance de l'économie française en 2013 qui, à 1,2 % pour le moment, se situe assez loin des prévisions des économistes (0,5 % à 0,6 % en moyenne).

Dans ce contexte, "une hausse du chômage est quasi comptable en 2013 sauf à utiliser massivement des dispositifs de traitement social", souligne Eric Heyer.

Avec les "contrats de génération", les emplois d'avenir, dont le dispositif sera présenté ce mercredi en conseil des ministres, constituent les principales armes que le gouvernement compte utiliser pour lutter contre la flambée du chômage.

Au nombre de 150.000, dont 100.000 mis en place dès l'an prochain, ils visent à répondre en priorité au chômage des jeunes peu qualifiés des quartiers défavorisés. Ils se distinguent des contrats aidés habituels par leur durée de vie, trois ans contre huit mois en moyenne pour les autres.

Pour Eric Heyer, le chiffre de 150.000 correspond à peu près au nombre de nouveaux entrants chaque année sur le marché du travail. "Si dans le même temps, le secteur privé ne détruit pas d'emplois, ça ira. Mais on peut craindre qu'ils continuent l'an prochain à en détruire et cela ne suffira donc pas", dit-il.

Avec Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal

par Yann Le Guernigou

 

Source : Reuters

 


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