François Hollande invite l'Afrique à être « l'avenir de la planète »

On peut penser ce que l'on veut de l'Afrique et des Africains, mais moi aussi (comme F. Hollande) je vous rappelle que c'est le berceau de l'humanité. Aussi, il faut la respecter et leur renvoyer l'ascenseur, en les aidant à se développer à leur tour. Rappelez-vous ce que je vous disais justement il y a quelques jours. Du reste, beaucoup de ces pays sont chaleureux et ont la fibre française. Lorsque F. Hollande clame haut et fort que c’est la fin de la « Françafrique » j’espère qu’il l’entend dans le sens péjoratif du terme et que nous ne renoncerons jamais au sens paternaliste que j'y retiens. Nous avons tout à gagner à tisser des liens avec les pays du sud. Ils ont d'énormes richesses en métaux rares et en minéraux (diamant, or, argent, uranium), L'Europe (comme les USA) utilise une monnaie de singe et est sclérosée. L'avenir se jouera en partie avec les nouveaux marchés que nous saurons initier avec intelligence à l'international. Quant à la boite de Pandore du Mali, j'ai dit ce que j'en pensais, aussi leur fournir les moyens logistiques de régler eux-mêmes la question, sans y mettre le moindre soldat, semble être une initiative heureuse. Reste à être très vigilant quant à l'application des choses dans le réel.

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DAKAR (Reuters) - Le président français François Hollande a appelé de ses voeux vendredi à Dakar la fin de la "Françafrique", invitant les Africains à se prendre en mains pour construire "le continent où se jouera l'avenir de la planète".

Cinq ans après les propos controversés de Nicolas Sarkozy sur "l'homme africain" qui, à ses yeux, n'était "pas assez entré dans l'Histoire", le chef de l'Etat socialiste élu en mai s'est montré désireux de jeter les bases de nouveaux rapports entre Paris et ses anciennes colonies.

"Le temps de ce qu'on appelait autrefois 'la Françafrique' est révolu. Il y a la France et il y a l'Afrique. Il y a le partenariat entre la France et l'Afrique, avec des relations fondées sur le respect, sur la clarté et sur la solidarité", a dit François Hollande sous les applaudissements des députés sénégalais, reprenant un thème récurrent des discours des présidents français sur le continent noir.

"Les émissaires, les intermédiaires et les officines trouvent désormais porte close à la présidence de la République française comme dans les ministères", a-t-il assuré, affirmant que Paris "ne fera pas obstacle" aux efforts menés par les Africains pour récupérer les "biens mal acquis" par certains de leurs anciens dirigeants.

La "Françafrique" désigne un système d'influence, en partie occulte, de la France sur ses anciennes colonies reposant sur la corruption, la prééminence de grandes sociétés et l'appui à des régimes autoritaires.

SANS INGÉRENCE MAIS AVEC EXIGENCE

Désireux de parler à l'Afrique "sans ingérence mais avec exigence", le président français a invité les Africains à être "fiers" de leur parcours.

"Si l'Afrique, berceau de l'humanité, parvient à faire vivre pleinement la démocratie, partout et pour tous, si elle réussit à vaincre ses divisions, alors l'Afrique sera le continent où se jouera l'avenir de la planète", a-t-il prédit.

La ministre de la Justice sénégalaise, Aminata Touré, a salué un discours "sans commune mesure" avec celui de Nicolas Sarkozy, grâce à "un ton qui s'est défait de cette arrogance qu'on reproche souvent à la France".

Pour Babakar Diallo, directeur du Centre d'études diplomatiques de Dakar rencontré à la résidence de France où François Hollande s'est rendu en fin de journée, ce "discours novateur" n'a pas besoin d'être comparé à celui de Nicolas Sarkozy. "On ne peut pas rattraper une pierre qu'on a jeté", a-t-il dit à Reuters. "Il faut mettre l'accent sur l'avenir".

Parmi les priorités énumérées par François Hollande figure la défense de la démocratie et des droits de l'Homme. "Il n'y a pas de développement ni de vrai progrès social sans démocratie", a-t-il dit, saluant sur ce point l'exemple sénégalais.

Le président compte reprendre ces thèmes ce samedi à Kinshasa, au XIVe sommet de la Francophonie. Il y rencontrera le président Joseph Kabila, à la tête d'un pays dont François Hollande a qualifié en début de semaine d'"insoutenable" la situation des libertés fondamentales.

"Parler une langue, la langue française qui est ici une langue africaine, c'est aussi transmettre des valeurs, porter des messages, inspirer des peuples", a-t-il dit dans son discours. "Faisons en sorte que ceux qui la parlent aient une chance de plus que les autres".

RÉSOLUTION SUR LE MALI

Fil rouge de sa première tournée en Afrique, la situation du Mali est au coeur des discussions, alors que le Conseil de sécurité de l'Onu a voté vendredi soir à l'unanimité une résolution préparant le déploiement d'une force panafricaine dans ce pays dont la moitié nord est contrôlée par des islamistes radicaux.

"C'est vous (les Africains) qui allez décider de l'intervention", a dit le président à la résidence de France après l'annonce du résultat du vote à New York.

"Nous, la France, nous l'appuierons matériellement, logistiquement, mais nous n'aurons pas de soldats qui participeront à cette opération", a-t-il ajouté. "Mais nous ferons tout pour que cette intervention puisse réussir. Nous la préparerons avec les Africains".

Le président français a reçu un accueil chaleureux de la part des Dakarois, qu'il a salués dans la matinée à bord d'une limousine décapotable aux côtés de son homologue sénégalais Macky Sall, lui-même arrivé au pouvoir en mars.

"Je me souviendrai longtemps de votre accueil", a dit le président à l'Assemblée.

Accompagné de quatre ministres dont ceux des Affaires étrangères et de l'Outre-Mer, Laurent Fabius et Victorin Lurel, il s'est ensuite rendu à Gorée, lieu de mémoire de la traite négrière situé au large de Dakar.

Egalement présente, sa compagne Valérie Trierweiler est restée discrète en pleine polémique liée à la publication d'une biographie la concernant et pour laquelle elle a porté plainte pour diffamation et atteinte à la vie privée.

Par Elizabeth Pineau

Edité par Thierry Lévêque et Jean-Loup Fiévet

 

Source : Reuters

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