Avec l'attentat récent de Natanz, on aura une pensé particulière pour Fukushima....
AFP/Archives - Philip FONG
Le Japon a décidé de rejeter à la mer de l'eau contaminée issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, ont affirmé vendredi 9 avril 2021 des médias locaux, en dépit d'une forte opposition locale à ce projet.
Le gouvernement du Premier ministre Yoshihide Suga prévoit d'annoncer la décision dès mardi prochain, selon l'agence Jiji et la chaîne de télévision publique NHK. Cette décision mettrait un terme à sept années de débat sur la manière de se débarrasser de l'eau provenant de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs nucléaires entrés en fusion après le tsunami du 11 mars 2011.
Eau diluée
L'eau destinée à être relâchée dans cette opération, qui devrait prendre plusieurs années, a été filtrée à plusieurs reprises pour être débarrassée de la plupart de ses substances radioactives (radionucléides), mais pas du tritium, lequel ne peut pas être éliminé avec les techniques actuelles. Elle sera diluée afin de répondre aux standards internationaux, a précisé la NHK.
Ces informations sont publiées alors que M. Suga s'est entretenu mercredi avec Hiroshi Kishi, dirigeant de la fédération des coopératives de pêche du Japon. A l'issue de la rencontre, le Premier ministre avait annoncé une décision "dans un avenir proche". "La gestion de l'eau contaminée est une question que l'on ne peut pas éviter" dans le cadre de la reconstruction à Fukushima, avait déclaré M. Suga à la presse.
Une pratique recommandée
Environ 1,25 million de tonnes d'eau contaminée sont actuellement stockées dans plus d'un millier de citernes à proximité de la centrale nucléaire accidentée il y a dix ans dans le nord-est du Japon. Une décision est d'autant plus urgente que les limites de la capacité de stockage de l'eau sur place pourraient être atteintes dès l'automne 2022.
Début 2020, des experts commissionnés par le gouvernement avaient recommandé le rejet en mer, une pratique déjà existante au Japon et à l'étranger sur des installations nucléaires en activité.
Cette option privilégiée au détriment d'autres scénarios, comme une évaporation dans l'air ou un stockage durable, est notamment très contestée par les pêcheurs et les agriculteurs de Fukushima, qui redoutent que cela ne dégrade davantage l'image de leurs produits auprès des consommateurs.
Source : Sciencesetavenir.fr
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